Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM) tient à se dissocier des propos tenus par le recteur, M. Guy Breton, lors de son passage devant la Commission des instititutions chargée d’étudier le projet de loi n° 60.
L’association faite par M. Breton entre la société québécoise et la dictature franquiste est inadmissible selon le SGPUM, car elle repose sur une analogie que nul ne peut cautionner. De plus, cette déclaration ne reflète aucunement le mandat qu’avait reçu M. Breton de présenter de façon nuancée la position adoptée le 2 décembre 2013 par l’Assemblée universitaire (AU), la plus large instance délibérative de l’Université de Montréal.
C’est au mois de novembre que le recteur a fait valoir la nécessité d’une prise de position officielle de l’Université par rapport au projet de loi. Dès lors, des représentants des professeurs, des chargés de cours et des étudiants à l’AU ont appelé à la prudence face à un enjeu qui éveille beaucoup de tensions et qui est devenu un terrain propice à la partisanerie politique. Au terme d’échanges tenus lors de deux séances consécutives, l’AU est arrivée à ce qui allait être le noyau d’une position officielle, mais a dû se contenter d’un engagement verbal du recteur quant au contenu du mémoire et de la présentation qu’il allait faire devant la Commission.
Certes, le recteur se devait de communiquer l’inquiétude de la communauté universitaire quant aux effets que le projet de loi dans sa forme actuelle pourrait avoir sur l’exercice de la liberté académique au sein de l’Université. Il faut cependant rappeler que l’AU a réaffirmé de façon unanime l’attachement de l’Université aux valeurs de la laïcité, de la neutralité religieuse de l’État et de l’égalité entre les hommes et les femmes.
Cet épisode remet de l’avant la question de la gouvernance des universités largement soulignée dans le cadre des évènements de 2012 et du récent Sommet sur l’enseignement supérieur. Il rappelle la nécessité du renforcement du rôle des instances délibératives et véritablement représentatives dans l’institution. Visiblement, M. Breton a décidé de tourner le dos à cette instance dont il devait être le porte-parole.
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