Le rapport Bouchard-Taylor rendu public jeudi

Pauline Marois et Gilles Duceppe participaient à une activité publique marquant la Journée nationale des Patriotes

Commission BT - le rapport «Fonder l’avenir - Le temps de la conciliation»

Martin Ouellet - La Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles a remis officiellement, lundi, son rapport final au gouvernement du Québec.

Les coprésidents Gérard Bouchard et Charles Taylor rendront public le rapport au cours d'une conférence de presse à Montréal le jeudi 22 mai.
Plus tôt pendant la journée, Pauline Marois et Gilles Duceppe avaient réclamé le dépôt immédiat du rapport dont les fuites, ces derniers jours, suscitent inquiétudes et railleries dans le camp souverainiste.
Les informations qui ont filtré jusqu'à maintenant laissent croire que certaines recommandations sont inspirées du film «Elvis Gratton» première mouture, ont ironisé les chefs péquiste et bloquiste lundi à Québec au terme d'une activité publique marquant la Journée nationale des Patriotes.
À cette occasion, le Rassemblement pour un pays souverain (RPS) a décerné le prix «Louis-Joseph Papineau» à titre posthume à l'ancien premier ministre René Lévesque et le prix «Marie-Victoire-Félix-Dumouchel» à l'ancienne ministre Lise Payette.
La deuxième tranche du rapport de la commission sur les accommodements raisonnables - que révèle le quotidien The Gazette dans son édition de lundi - laisse perplexes tant M. Duceppe que Mme Marois.
Selon le journal anglophone montréalais, le rapport recommandera l'abandon de certaines expressions qu'il juge racistes ou réductrices, comme «communautés culturelles» ou «Québécois de souche». Gérard Bouchard et Charles Taylor vont suggérer de remplacer cette dernière expression par la formule «Québécois d'origine canadienne-francaise».
«Encore un peu et on se rappellera Elvis Gratton», a lancé Mme Marois dans un grand éclat de rire, faisant allusion au personnage loufoque, ultra-fédéraliste, créé par Pierre Falardeau et incarné par Julien Poulin, qui se définissait à la fois comme un «Canadien américain francophone d'Amérique» et comme «un Américain du nord français francophone canadien-français».
«Effectivement, ça me choque, a soutenu Mme Marois au sujet de l'orientation que semblent avoir pris MM. Bouchard et Taylor. Nous avons mis combien d'effort et d'énergie à cette commission. Si c'est malheureusement tout ce qu'elle donne, c'est inquiétant», a-t-elle laissé tomber.
Le leader du Bloc, Gilles Duceppe, veut de son côté constater de visu «si c'est la Gazette qui est Elvis Gratton ou le rapport». Prudent, le chef du Bloc québécois n'a pas voulu s'avancer davantage.
«Est-ce que ce qui ressort dans la Gazette c'est entièrement ce qui ressort dans le rapport? Nous verrons», a-t-il commenté.
Reste que pour lui, la question de l'identité nationale au Québec est une chose réglée.
«L'Histoire, nous ne pouvons pas la nier et surtout pas la réécrire comme (Stephen) Harper le fait. Sont des Québécois et des Québécoises toutes les personnes qui vivent au Québec», a-t-il interprété.
Outre les changements lexicaux identitaires, la commission recommandera aussi aux Québécois de mieux maîtriser l'anglais et faire montre de plus d'ouverture envers les immigrants, rapportait The Gazette samedi dans son premier reportage sur le rapport Bouchard-Taylor.
(Photo PC)


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