Tout un symbole. Volé à Jeanne par l’évêque Cauchon lors de son procès, l’anneau que portait la sainte était, depuis 1431, la propriété de la perfide Albion. Mis aux enchères le 26 février par la maison Timeline Auctions de Londres, il a été racheté par le Puy du Fou pour 376 833 euros.
Décoré de trois croix et portant l’inscription « Jesus Maria », l’anneau est mentionné dans les interrogatoires de l’époque. L’évêque Cauchon, tristement célèbre, pensait alors que Jeanne d’Arc l’avait utilisé pour accomplir de fausses guérisons, et avait donc décidé de le confisquer avant de le remettre au cardinal anglais Henry Beaufort.
Deux jours avant les enchères, c’est Me Jacques Trémolet de Villers, auteur d’un livre sur le procès de Rouen, qui a alerté son ami Philippe de Villiers, que la pièce allait être mise en vente. Il n’en fallu pas plus pour que l’ancien secrétaire d’État, fondateur du parc d’attraction historique à la renommée mondiale, se jette sur l’occasion.
Celui-ci a donc aussitôt prévenu son fils, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Il aura fallu mettre les bouchées doubles pour réunir les fonds en moins de 36 heures, avec l’aide généreuse de nombreux donateurs. « On se doutait que la vente allait battre des records. La Fondation Puy du Fou Espérance, en tant que personne morale, pouvait y participer à hauteur de 80.000€ mais pas au-delà.
Nous avons donc fait appel à des donateurs et nous sommes arrivés à la somme de 350.000€ », raconte M. de Villiers au Figaro.
Un avocat est donc mandaté par la Fondation. Il se rend, le 26 février, à Londres pour participer aux enchères. L’objet est mis en vente à 19.051 euros et malgré les nombreuses surenchères, ce sont les Français qui emportent la manche à 376.833 euros. « Il rentre en France », dira le porte-parole de Timeline Auctions.
« J’irai le chercher le 4 mars et nous organiserons une cérémonie officielle le 20 au Puy du Fou. Ensuite, l’anneau sera exposé au public dans un lieu dédié du parc. Il faut que chacun puisse le voir. N’oublions pas que Jeanne d’Arc est la patronne de la France », a résumé Nicolas de Villiers. Et d’ajouter : « Le Puy du Fou n’a pas vocation à devenir un musée, mais s’il peut concourir à protéger des symboles de la France éternelle, il le fera. On a jugé qu’il était de notre devoir de mettre fin à l’exil de ce symbole. »
C’est donc une partie hautement symbolique de notre patrimoine qui retrouve la terre de France grâce non pas au ministère de la Culture, une fois de plus aux abonnés absents, mais à la volonté de ces passionnés de la première heure. Une belle aventure que nous ne pouvons que saluer.
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