Denis Lessard - L'élimination du SPQ libre au sein du parti québécois illustre le triomphe de «la pensée unique» a soutenu amèrement l'ex-syndicaliste Marc Laviolette après avoir échoué à convaincre les militants du PQ de maintenir cette structure, créée en 2005.
Pour lui, pas question de «claquer la porte» du PQ, mais il avoue être profondément déçu de la décision poussée par Pauline Marois. Celle-ci n'apprécie pas les gens qui ne sont pas de son avis, résume-t-il. Il restera, avec Pierre Dubuc, son compère, «un péquiste indépendant». Pierre Dubuc voit dans cette décision l'illustration d'un «virage à droite» au PQ.
Pour Jonathan Valois, le président du parti, cette décision correspond toutefois à ce que souhaitaient les membres. «On entend un bourdonnement dans le parti» au sujet de ce groupe qui critiquait régulièrement les orientations du parti. «Il y avait un parti dans le parti», résume M. Valois, qui souhaite que les membres du club politique -ils sont environ 300- apportent une contribution aux débats du PQ à l'intérieur des structures existantes.
Chien de garde des orientations sociales au Parti québécois, le SPQ libre n'aura plus droit de cité dans les instances du parti. L'exécutif du PQ a décidé de mettre fin à l'expérience des clubs politiques au sein du parti.
Calquée sur l'expérience de partis politiques français, la mise en place de ces organisations donnait à quelques militants une voix privilégiée. Par exemple, Marc Laviolette, l'ancien dirigeant de la CSN ou Pierre Dubuc, l'éditeur de l'Autre journal pouvaient prendre la parole aux conseils nationaux sans avoir à être choisis par une assemblée de comté.
En matinée dimanche, M. Laviolette acceuillait (sic) avec circonspection cette décision. Il comptait convaincre les membres de revoir le verdict de l'exécutif.
«Mme Marois n'aime pas qu'on ne soit pas d'accord avec elle», a-t-il soutenu. M. Laviolette avait critiqué la sortie de Mme Marois quand elle avait jugé «exagérées» les demandes du Front commun des employés de l'état. «On l'a fait comme syndicalistes» a-t-il expliqué hier.
Exceptionnellement, c'est à huis clos que les militants péquistes ont débattu d'une série de résolutions d'urgence: l'une d'elle blâmait sévèrement le SPQ libre pour avoir pris ses distances avec la ligne du parti.
Pour plusieurs députés, Noella Champagne (Champlain), Sylvain Simard (Richelieu) ou Pascal Bérubé (Matane), les militants de la base n'appréciaient guère de voir les orientations du PQ critiquées ouvertement par des gens qui n'étaient pas redevables aux associations de comté. Pour Mme Champagne, c'est toutefois «de la dérive verbale» de soutenir que l'abolition de cette structure illustre un virage à droite du PQ.
L'expérience des clubs politiques n'aura pas été concluante, estime M. Simard. Ils seront officiellement abolis au prochain congrès, au printemps 2011.
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