Le Parti québécois doit regagner la confiance des Québécois

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Nos divisions font le jeu des fédéralistes

Le Parti québécois a pour objectif de faire du Québec un pays. Ce projet noble et moderne se heurte actuellement au cynisme et à la perte de confiance de la population envers la classe politique. Je crois que, pour faire progresser l’appui des Québécois à l’indépendance, notre parti doit d’abord regagner leur confiance. C’est pourquoi nous devons clairement expliquer nos valeurs et nos priorités d’action et répondre aux questions.

Sur le pourquoi de l’indépendance, je réponds qu’être indépendant, c’est être libre et en plein contrôle. Être indépendant, cela veut dire que toutes les décisions concernant le Québec sont prises par les Québécois et seulement par eux. Ce n’est pas le cas présentement puisque la moitié des décisions nous concernant est prise dans un Parlement fédéral où nous ne sommes qu’une minorité, par les représentants de la nation canadienne-anglaise qui y sont majoritaires. L’indépendance nous permettrait donc de faire des choix à notre image, différents de ceux du reste du Canada. Les autres raisons de faire l’indépendance découlent essentiellement de la liberté et du plein contrôle.

Sur le comment, j’ai trois convictions.

La première est que nous devons être transparents. Lors de la dernière élection, on nous a reproché notre ambivalence sur la tenue d’un éventuel référendum. Pour regagner la confiance de nos concitoyens, nous devons donc changer. Au moment du scrutin, ils ne doivent plus avoir à deviner nos intentions. Il faudra ainsi qu’au moment de voter en 2018, les Québécois sachent si un référendum se tiendra advenant que nous formions le gouvernement.

Deuxièmement, pour convaincre nos concitoyens des avantages de l’indépendance, nous devons en faire la démonstration rigoureuse et cesser de croire que de simples slogans feront l’affaire.

Troisièmement, pour faire l’indépendance, le pouvoir est nécessaire. En effet, pour faire le pays, il y a deux exigences : un référendum doit se tenir et il doit être gagnant. La deuxième exigence nous impose de convaincre les Québécois que l’indépendance est avantageuse. De la première découle que nous devons disposer d’un parti politique qui puisse former le gouvernement pour la réaliser dans le cadre d’un référendum. Le pouvoir est donc incontournable.

Ajoutons qu’au pouvoir, notre parti peut transformer le Québec et ainsi rendre l’indépendance plus facilement réalisable. Par exemple, plusieurs voient notre endettement comme un obstacle à l’indépendance. Un gouvernement issu de notre parti peut aplanir cet obstacle en assainissant nos finances publiques. Et le pouvoir permet bien sûr d’autres pas vers le pays : mieux accueillir nos immigrants, renforcer l’enseignement de l’histoire, faire entendre la voix du Québec à l’international, etc. Le pouvoir nous rapproche donc de notre but.

En toute transparence, nous devons également expliquer ce que nous ferons du pouvoir s’il nous est confié. J’estime qu’il faut placer le développement économique de notre nation au sommet de nos priorités. Ainsi serons-nous en phase avec les préoccupations de nos concitoyens. Notre parti doit proposer les meilleures politiques pour assurer l’enrichissement de nos concitoyens, une croissance économique vigoureuse et des finances publiques saines. Nous devons aussi réaffirmer que l’État a un rôle actif à jouer dans notre développement économique.

J’insiste sur la croissance économique pour deux raisons fondamentales. La première est que le progrès économique de notre peuple renforcera sa confiance en ses moyens et lui permettra d’envisager sereinement son émancipation. La seconde est que sans croissance, l’activité économique est un jeu à somme nulle où un dollar gagné par l’un doit provenir des poches d’un autre. Dans un tel contexte, la solidarité à l’avantage des uns se fait nécessairement au détriment des autres. L’absence de croissance fragilise l’appui à la solidarité. En outre, sans croissance, même la plus utile des réformes se fait nécessairement au détriment de certains groupes. Sans croissance, les réformes sont difficilement menées à bien et le progrès n’est guère possible.

Au pouvoir, notre parti sera évidemment guidé par ses valeurs. Nous sommes et devons demeurer un parti social-démocrate, un parti de centre gauche. Or, dans « centre gauche », il y a « gauche » pour valeurs de solidarité, d’équité, d’attachement aux services publics et de respect de l’environnement, et il y a aussi « centre », pour parti pragmatique, réformateur, audacieux, qui cherche l’équilibre entre enrichissement, solidarité et respect de l’environnement. Notre parti doit pleinement assumer ce que les deux termes impliquent. En même temps, parce qu’il vise l’indépendance, notre parti doit regrouper en son sein des Québécois de tendances diverses. Il doit demeurer rassembleur.

Pour que nous avancions sur le chemin du pays, il faut que nos concitoyens, jeunes et moins jeunes, de nos villes et de nos régions, nous refassent confiance. C’est, selon moi, le premier défi à relever.


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