Monsieur Descôteaux,
Vous me donnez la preuve par A+B que j'ai eu raison de ne pas renouveler
mon abonnement en juillet dernier. A ce moment, je protestais contre l'arrivée de John Parisella au Conseil d'administration du journal et contre les chroniques insipides de Michel David, autrefois du Soleil dont il a gardé la culture: désinformation et penchant fédéraliste de mauvaise foi et mensonger.
Après quelques semaines d'attente et d'insistance, j'ai réussi à obtenir votre réponse à l'effet que le Conseil d'Administration n'avait aucune influence sur le contenu du journal, que des péquistes avaient fait partie du Conseil. Je veux bien, mais aucun de ces péquistes n'a comparu devant la Commission Gomery, t'sais là...
Je savais très bien que l'administration a la main haute partout, dès qu'il s'agit d'argent... et à plus forte raison lorsqu'elle a des liens avec Desmarais et Cie... L'âme d'un journal finit toujours par se révéler.
Le conseil craignait de perdre des lecteurs?... Pas sûr que ce soit du bon marketing.
Aussi bien vendre le journal à Paul Desmarais puisque son âme l'est déjà. Quel déclin... Je connais Le Devoir depuis mon enfance car c'était le seul journal qui entrait à la maison. Aujourd'hui j'ai bientôt 70 ans. Ce journal a connu des hauts et des bas durant toutes ces années, mais rien de comparable à cette association avec La Presse et tous les journaux de Gesca.
Desmarais n'aimait pas que ses marionnettes de journalistes soient ridiculisées et même déculottées par les lecteurs de Vigile. (Pauvres André, Alain, Lysiane et autres... Ils sont allés pleurer sur l'épaule de papa Desmarais...)
Ce dernier, en vous entraînant avec lui, vous empêche d'être lu par des gens qui veulent une information diversifiée et qui apprenaient à vous connaître. Comment se fait-il qu'il y a dix ans, votre journal en était un de référence pour les émissions d'information? Aujourd'hui «OUT» Le Devoir, c'est Gesca qui est partout à la télé!... Encore le bras long de Desmarais!!! Certaines émissions contiennent jusqu'à trois de ses pions.
Cela dit tout sur la convergence que vous êtes supposé combattre. Et il faut ajouter que vous avez perdu beaucoup de votre lustre depuis le départ de Lise Bissonnette... Elle, elle se tenait debout et elle était respectée.
Espérant que beaucoup de vos lecteurs vous boycotteront,
Thaïs Potvin
Une copie de cette lettre est envoyée à M. Frappier pour qu'elle paraisse dans Vigile.