Malgré des hausses stratosphériques de revenus dont la somme totale annuelle frôle les 8 milliards $, les médecins sont moins productifs qu’avant. En dix ans, cette rémunération a pourtant doublé. Pour les citoyens qui en paient la lourde note, c’est une véritable arnaque.
Remarquez qu’on s’en doutait depuis un bail. Suffit de fréquenter le système de santé pour le vivre. Une étude rigoureuse en fait maintenant la démonstration cinglante. Signée entre autres par le chercheur Damien Contandriopoulos, elle fut commandée par le Commissaire à la santé et au bien-être, dont le poste fut aboli par le très contrôlant ministre Gaétan Barrette.
Floués
L’étude est touffue et mérite d’être lue par tous les Québécois, ceux-là mêmes qu’on a floués depuis des années. Culture du secret, facturation « créative », des fédérations de médecins trop puissantes, une rémunération à l’acte aux nombreux effets pervers. N’en jetez plus, la cour des patients contribuables est pleine.
Sans surprise, les docteurs Philippe Couillard et Gaétan Barrette – les deux grands responsables de ce gâchis dès le règne Charest et depuis – répondent comme toujours par le déni. Évidemment, quand on fait partie du problème, difficile de faire partie de la solution.
Car le vrai scandale ne réside pas chez les médecins eux-mêmes. Sur le plan éthique, il est dans la gloutonnerie abyssale de leurs représentants. Sur le plan politique, il est dans cette situation odieuse de conflit d’intérêts où des élus médecins voient à l’enrichissement personnel des membres de leur propre profession tout en siphonnant le budget de la santé pour le faire. Et ce, même en pleine austérité !
Le déni doit cesser. En cette année électorale, il revient aux partis d’opposition de proposer de solides remèdes à cette tromperie politico-médicale. Il en va de la saine gestion des fonds publics et de la santé même d’une société vieillissante.
Demain : la genèse de l’arnaque.