Le contrat... et le reste

Déclaration sur les valeurs communes <br>Contrat d'adhésion



Le contrat moral que Québec compte faire signer aux candidats à l'immigration suscite la controverse. À notre avis, plusieurs des critiques formulées au sujet de la mesure annoncée cette semaine sont excessives.
Pour les uns, un tel contrat est une mesure vexatoire qui cautionne la vision «hérouxvillienne» selon laquelle les immigrants sont nécessairement hostiles aux valeurs québécoises. Pour les autres, il s'agit d'une réponse nettement insuffisante au rapport Bouchard-Taylor. «Donnez (au nouvel arrivant) un travail à la hauteur de ses qualifications et il s'intégrera mille fois mieux que s'il signe trois mille déclarations bidon qui ne l'engagent à rien», écrit avec raison notre collègue Rima Elkouri.

Il est certain qu'à lui seul, ce contrat moral ne suffira pas à garantir l'adhésion de tous les immigrants aux valeurs qui font consensus au Québec. Le document n'est pas inutile pour autant. Devant signer cet énoncé, celui ou celle qui souhaite venir au Québec y portera peut-être davantage attention qu'à toute la paperasse qu'on lui remet. Peut-être le document piquera-t-il sa curiosité, peut-être prendra-t-il davantage conscience de l'importance que les Québécois attachent à ces valeurs et à la langue française. N'a-t-on pas toujours déploré le fait que plusieurs nouveaux arrivants sont plus conscients du caractère bilingue du Canada que de la place particulière du français au Québec?
Nous avons résolument défendu dans cette colonne l'approche d'ouverture prônée par Gérard Bouchard et Charles Taylor. Nous ne ressentons pourtant aucun malaise à demander aux immigrants de signer cette «déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise», auquel n'est attaché aucune sanction et dont le libellé commence par la phrase suivante: «Le Québec est une société pluraliste qui accueille des personnes immigrantes venues des quatre coins du monde avec leur savoir-faire, leurs compétences, leur langue, leur culture et leur religion.» On peut aussi y lire que «tous les Québécois, qu'ils soient natifs ou immigrés (...) peuvent choisir librement leur style de vie, leurs opinions ou leur religion.»
Si la déclaration était la seule mesure mise en place par le gouvernement Charest, ce serait évidemment bien insuffisant. Or, depuis le printemps dernier, la ministre de l'Immigration Yolande James a annoncé toute une série d'initiatives visant à faciliter l'apprentissage du français par les immigrants et leur intégration au travail. De plus cette semaine, Mme James a dévoilé un plan de lutte contre les préjugés et la discrimination.
Faudrait-il faire davantage? Sans doute. Mais reconnaissons au moins que le gouvernement s'est beaucoup activé dans ce dossier depuis la crise des accommodements raisonnables.
On a qualifié l'annonce de cette semaine d'«électoraliste». Bien sûr les libéraux, comme tous les partis, cherchent à plaire à l'électorat. Cela ne disqualifie pas à nos yeux une mesure qui peut avoir un impact positif comme partie d'une stratégie globale.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

  • 317 093

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    2 novembre 2008

    Je ne sais pas si les lunettes roses sont celles qui conviennent à la saison prochaine. J'aurais tendance à metre des lunettes jaunes qui permettent de voir les contrastes quant la neige sera tombée.
    C'est amusant de voir Pratte dire à la fois une chose et son contraire, sans jamais rien dire clairement. Il reconnait ceci mais par contre il suppose cela.
    Ben oui innoncent, l'immigrant arrive du Sri Lanka ou du Pakistan ou carrément d'Inde. Il a été élevé en anglais. Il arrive ici avec tout son baggage culturel. Il lit le papier de Yolande. Il demande à son avocat qu'est-ce que ça veut dire. L'avocat lui dit, rien, ça ne veut rien dire. Et l'immigrant signe en se tordant de rire...
    Mais pour Pratte,peut-être qui sait... «Peut-être le document piquera-t-il sa curiosité, peut-être prendra-t-il davantage conscience de l’importance que les Québécois attachent à ces valeurs et à la langue française». Pis après ?
    Ben oui mon Pratte, ça va piquer leur curiosité. Mais je gagerais une banane, non, un régime de bananes, non non, un bananier au complet, que dis-je, une plantation de bananiers que c'est plus les piqures des maringouins qui vont les déranger que les piqures du ti papier de tante Yolande...
    Et l'exercice Prattesque de jovialisme prfond se poursuit: «Nous ne ressentons pourtant aucun malaise à demander aux immigrants de signer cette « déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise », auquel n’est attaché aucune sanction... »
    Alors quesse ça donne au juste si ça n'a aucune valeur ? Faudrait peut-être rappeler à Pratte, mais qui le fera, ce mot de Montesquieu lorsqu'il écrivait que « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires ».
    Une fois de plus la prose de Pratte est un vomitif efficace.