Le 5 @ 7 des amis de Vigile

VENDREDI 4 NOVEMBRE À 17H 82 RUE SHERBROOKE OUEST

Le président de la Société des Amis de Vigile M. Gilles Toupin et les membres du conseil d’administration, Richard Le Hir, Gilles Paquin, Daniel Sénéchal, Aleck Loiselle, Julie Ducharme et Jean-Claude Pomerleau, ont le plaisir et l’honneur de vous inviter à une réception, mieux connue sous le nom familier du 5 à 7 des amis, qui se tiendra vendredi prochain au siège de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal, 82 rue Sherbrooke Ouest.
Nous espérons que vous profiterez de cette rencontre pour discuter avec nous de l’avenir de Vigile, de son évolution, de ce qui vous plaît ou non, de ce qui pourrait être amélioré ou enrichi.
Nous vous attendrons donc à partir de 17 heures, ce VENDREDI 4 NOVEMBRE.


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1 commentaire

  • Bruno Deshaies Répondre

    3 novembre 2016

    Au Président et aux membres du Conseil d'administration de la Société des Amis de Vigile
    C'est à regret que je ne puisse être présent à l'occasion de la réunion annuelle du Collectif des auteur(e)s et autres lectrices et lecteurs du site Vigile. Vous avez toute ma reconnaissance de porter l'idéal de Bernard Frappier qui a eu l'ouverture d'esprit de m'inviter à participer à l'éclosion du désir indépendantiste dans la société québécoise en me permettant de m'adresser à un public très varié d'individus. Préalablement, j'avais participé aux débats sur le site Avant-garde Québec en vue de faire avancer les idées, entre autres, de Maurice Séguin sur l'annexion dans les rapports entre les nations.
    Lorsque fut lancé dans Le Devoir par Michel Venne, à l'été 1999, le débat sur Penser la nation québécoise, j'ai systématiquement pris position sur tous les articles qu’il nous avait présentés. Depuis ce moment, des idées se sont précisées sur l'indépendance politique du Québec. Le fruit de cette réflexion m'a conduit à écrire 454 chroniques et de préparer un manuscrit intitulé Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendance et, entre autres, une série de chroniques portant sur l’enseignement de l'histoire au Québec.
    Les poursuites judiciaires actuelles nous démontrent à quel point le milieu des fédéralistes ne fera de quartier à quiconque affirmera une posture qui mettrait en cause les oppressions accidentelles et essentielles du système fédératif existant. Rappelez-vous que le gouvernement canadian n’avait pas agi différemment à l’époque de Marcel Chaput à la fin des années 1950. Par conséquent, il faut savoir que la «foi» fédéraliste aime souligner que ce serait «démissionner » que de se replier comme dans une réserve, sur le seul État où la nationalité minoritaire pourrait devenir une nation majoritaire. C’est un postulat implicite de tout discours fédéraliste à tel point que Justin Trudeau a pu avancer et affirmer sans ambages au New York Time (déc. 2015) l’idée suivante : «Canada «the first postnational state».

    Force est de constater qu’il a dépassé le multiculturalisme d’hier pour affirmer que l’État canadien vise la dénationalisation sous l’emprise d’un État impérial (Dominion) qui doit gouverner un ensemble d’individus sous l’emprise de l’État fédéral canadian. La source de cette pensée se retrouve dans la Charte des droits et libertés et du principe individualiste du vivre ensemble (1). Un concept fourre-tout qui donne les pleins pouvoirs de gouverner entre les mains du gouvernement fédéral canadian. Comme premier ministre, Justin Trudeau n’hésitera pas un instant à fourbir ses armes de propagande. Le Futur du Canada est déjà inscrit dans son PLAN.
    Les indépendantistes, pour leur part, veulent-ils vraiment envisager le Futur ? C’est une question que je me pose en ce moment au sujet des transformations qui s’annoncent au sein du Parti Québécois. Or, ce qui est inquiétant, c’est qu’on a le sentiment que tout devrait se passer dans l’Actuel. Les ténors de ce parti devront comprendre que le Présent est animé à la fois par le Passé et le Futur. Pour le Passé, d’une part, on sait ce que la réforme des programmes de l’«Univers social» (acceptée par François Legault et Pauline Marois) a officialisé pour nos écoles et nos Facultés des sciences de l’éducation cet enseignement purgé de notre histoire «nationale». L’histoire a été réduite à de la formation civique. D’autre part, le Futur annoncé m’inquiète sérieusement. Il concerne le problème plus spécifique du «social» et du «national». Si le plan social est visible, le plan national a plutôt l’apparence d’un fantasme. Si on était indépendant, on ferait ceci et cela en éducation, en santé, en environnement, en économique, en politique, en relations internationales, etc. Très bien ! Malheureusement, avec cette approche, le problème «national» du Québec n’est toujours pas considéré comme préalable. Oui, bien sûr, c’est dans les cartons, mais pas maintenant, plus tard… une question parmi d’autres – tout simplement. On n’a pas à s’en faire… en 2022… avec en prime un referendum.
    Et d’ici là, que devrait-on faire ? La voix indépendantiste doit s’adresser au public avec des concepts reliés à la souveraineté de l’État québécois. La compréhension et le désir d’être, de vivre et de devenir «Un État souverain, français, ayant la jouissance juridique de la reconnaissance internationale» mérite de marquer l’offensive du combat «national». Il faut découvrir des mots clairs pour inspirer le public, mettre les ardeurs à l’œuvre et faire agir le peuple vers la fin recherchée. Depuis longtemps le public est sceptique devant les indépendantistes, car ils ne parviennent pas à comprendre leur message sinon que des histoires de referendum, de régime électoral, de constitution, de charte des valeurs, de projets de société, de plan de gouvernance, de sondages, etc.
    Nous le savons tous, la lutte est entre les fédéralistes et les indépendantistes. Le public est en attente pour comprendre la nature véritable de ce choix collectif. C’est aux indépendantistes de mettre au point les exigences de la tactique compte tenu de l’histoire et de l’objectif politique qui doit être atteint.
    Selon moi, le débat n’a jamais été fait puisque les dissensions dans le mouvement indépendantiste démontrent à quel point la fin est multidimensionnelle et presque incompréhensible. Cependant, une chose est certaine : l’annexion est tout le contraire de l’indépendance (2).
    NOTES
    (1) Le philosophe Emmanuel-Juste Duits écrit : «En attendant mieux, on se contente donc d’un pseudo «vivre ensemble» qui n’est qu’une paix armée dans un cadre juridique censé être accepté de tous. (p. 83)» Dans Après le relativisme. De Socrate à la burqa. Paris, Éditions du Cerf, 2016, 189 p.
    (2) Leçon -D- : «Une décision finale et irréversible» (voir le Schéma des treize leçons).
    P. J. Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendances. Indépendance politique du Québec.