Je suis rentré d’Italie hier, au moment même où le gouvernement libéral imposait le bâillon à l’Assemblée nationale pour faire adopter son projet de loi 28, qualifié de « mammouth » et digne d’une gouvernance à la Harper par plusieurs observateurs. Comme dans le film de Bénigni, certains se racontent des histoires pour se faire accroire que tout sera pour le mieux avec cette dernière mouture libérale.
S’il est vrai que la vie nous apporte son lot de déconvenues, elle n’en demeure pas moins belle et mérite qu’on en savoure tous les moments de satisfaction, sans pour autant nous rendre naïf au point de croire que le navire libéral s’en va dans la bonne direction. C’est sûr que tous les détracteurs du modèle québécois applaudiront ce nouveau coup de force aux dépens d’une classe moyenne qu’on ne finit plus de saigner pour favoriser la quête insatiable de concentration de la richesse entre quelques mains. Toutefois, il ne faudra pas trop en vouloir à ceux qui se rebellent contre cette iniquité croissante et qui n’utilisent pas toujours des moyens élégants.
Les députés ont eu moins de 24 heures pour étudier 337 articles touchant 59 lois antérieures et, malgré cela, le leader parlementaire Jean-Marc Fournier tente de nous faire croire que c’est l’expression de la démocratie. Le procédé donne plutôt raison à l’ex-reporter Claude Jean Devirieux qui affirmait que le Canada n’était pas une démocratie avec son système électoral favorisant l’élection d’un gouvernement par une minorité de la population. C’est précisément le cas du gouvernement Couillard, qui même s’il est élu par une minorité de la population, se comporte avec un autoritarisme rarement observé en mettant de l’avant des mesures qu’il n’a pas révélées pendant la campagne électorale.
Comme Bénigni dans son train vers l’enfer, le premier ministre Couillard tente de nous convaincre que c’est le chemin à prendre pour léguer un paradis à nos enfants. Cependant, nous ne pouvons que constater qu’il leur en coutera plus cher pour faire garder et éduquer leurs propres enfants, pour se faire soigner et pour vivre. Pendant mon séjour à Catane en Sicile, j’ai eu l’occasion d’échanger avec un Espagnol sur la situation économique dans son pays et la quasi disparition de la classe moyenne. Les politiques du gouvernement espagnol ont été bien accueillies par les biens nantis, mais vivement décriées par la population qui s’appauvrissait. Sans dire que nous sommes l’Espagne, j’y retrouve tout de même des similitudes troublantes.
Je ne peux terminer ce billet sans revenir sur la réplique de Michel Hébert à mon précédent billet. J’ai dû lui toucher une corde sensible, mais cela ne m’empêchera d’afficher mon bonheur tout en continuant de revendiquer un meilleur partage de la richesse et ma foi en la solidarité humaine. Les déboires financiers du Québec ne sont pas le lot des syndicats, mais beaucoup plus le fruit de l’avidité des grandes corporations et de la mollesse des gouvernements successifs à leur imposer leur juste part. Finalement, s’il est vrai que les humains ne naissent pas égaux, nous pouvons oeuver à l’égalité des chances plutôt que de se comporter en animaux qui se dévorent entre eux.
La lasagne est bonne, j’ai toutefois encore plus aimé la pizza napolitaine.
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