La Presse Canadienne - La sortie de Gérard Bouchard pour défendre que le rapport sur les accommodements culturels qu'il a préparé avec Charles Taylor ne semble pas impressionner les souverainistes.

En entrevue au Journal de Montréal, l'ancien premier ministre Jacques Parizeau rétorque que les deux intellectuels ont produit un document «abstrait et fumeux», «fastidieux et ennuyeux», qui fait le procès du Canadien français. Il s'attendait apparemment à une approche beaucoup plus concrète.
M. Parizeau estime que Gérard Bouchard et Charles Taylor n'ont pas rempli leur mandat, et se demande même s'ils comprennent «la vie».
L'ex-premier ministre péquiste propose qu'on oublie le rapport et ses recommandations et qu'on trouve plutôt des solutions politiques et administratives aux problèmes d'intégration des immigrants.
La Presse rapporte que l'actuelle chef du Parti québécois, Pauline Marois, balaie elle aussi du revers de la main les accusations de M. Bouchard.
Dans une lettre d'opinion publiée dans Le Journal de Montréal, la députée du Bloc québécois Maria Mourani qualifie pour sa part la sortie de M. Bouchard de «caricaturale» car elle attribue à tous les souverainistes les propos de quelques uns.
Mme Mourani note aussi qu'elle évite à Gérard Bouchard de rendre des comptes sur ce qu'elle considère être «la plus grande faiblesse» du rapport: le caractère partiel de son analyse. Celle-ci serait incomplète «parce qu'elle fait abstraction du problème majeur que pose le fédéralisme au Québec en ce qui a trait à l'intégration des immigrants».
Dans [une lettre publiée mardi dans les journaux, M. Bouchard->13888] avait déploré que son rapport ait fait l'objet de «profondes déformations» de la part des souverainistes, disant trouver «inquiétante» la tournure du débat.