Dans [un discours, prononcé le 9 novembre, Françoise David de Québec solidaire->10334] (QS) déclarait ceci :
« Québec solidaire est donc souverainiste. Souverainiste parce que nous avons besoin d’un pays pour réaliser nos objectifs dans toute leur complexité. La souveraineté ne garantit pas que le Québec vivra à gauche, et écologiquement. Mais elle permet qu’un peuple décide entièrement par lui-même dans quel monde il veut évoluer. Elle donne à ce peuple et à ses gouvernements les moyens d’agir en toute légitimité. »
Nous avons été plusieurs à nous plaindre de la division du vote souverainiste. Nombreux sont ceux qui ont grincé des dents quand ils ont eu confirmation de la création de QS. La suite était prévisible : le nouveau parti allait faire mal au PQ et au mouvement indépendantiste, cela dans un contexte où le conservatisme autonomiste (fédéraliste, tout de même!) allait mettre à mal la coalition souverainiste traditionnellement regroupée autour du PQ.
Nous savions qu’obliger la coalition d’être tributaire d’une idéologie résolument de droite ou de gauche ne pouvait qu’entraîner l’effritement de celle-ci. Le déplacement des votes du PLQ vers l’ADQ et celui du PQ vers les Verts, Québec Solidaire (QS) et l’ADQ a eu comme impact de sur-représenter la droite à l’Assemblée nationale en 2007 par rapport à 2003. Ainsi, alors qu’on comptait 80 députés PLQ-ADQ en 2003, ce total a grimpé à 89 en 2007, soit une augmentation significative dépassant les 11%. Le PQ, avec ses 36 députés, se retrouve dans une position difficile, lui qui jusqu’à récemment était le digne représentant d’une coalition souverainiste de type gauche-centre-droit, tout en réussissant à naviguer au centre-gauche en matière de gouvernance.
La réalité est que la droite fédéraliste pourrait encore améliorer ses résultats. Déjà on sait que QS a permis aux Libéraux et à l’ADQ de gagner ou de conserver quatre sièges aux dépens du PQ lors des dernières élections (dont celui de Sherbrooke, comté de Jean Charest). Il suffirait que quelques points de pourcentage glissent du PQ vers QS, les Verts et les groupuscules ultra indépendantistes pour que cette majorité déjà imposante devienne écrasante. Et si cet effritement du vote souverainiste se poursuivait à droite, au profit de l’ADQ ? On aurait alors droit à une domination quasi absolue du néo-libéralisme fédéraliste et du conservatisme autonomiste. Ce scénario vous plaît ? Pour ma part c’est non, non et re-non !
Bref, l’éclatement de la coalition souverainiste aura permis à la droite d’occuper un vaste espace politique, et d’affaiblir considérablement la gauche souverainiste, prise dans son sens le plus large, au niveau de la démocratie représentative. Et cette droite dominante – ne l’oublions pas – n’est pas souverainiste, au mieux est-elle autonomiste (parmi laquelle on compte des souverainistes, il est vrai).
Face aux critiques, madame David persiste et signe. Pour elle, le PQ n’a que lui à blâmer, laissant sous-entendre qu’en se braquant carrément à gauche, il aurait réussi à faire le plein du vote. Basta! Ce raisonnement tient du sophisme, et ne résulte surtout pas d’une analyse sérieuse. Mauvaise foi, dogmatisme ou bien incompétence chronique en matière de stratégie? Pourtant, Françoise David le dit : un Québec souverain ne signifie pas qu’on vivra à gauche, mais au moins on aura peut-être les moyens de la faire. Alors, pourquoi s’obstiner à être un allié objectif de la droite fédéraliste?
L’effritement de la coalition souverainiste peut s’expliquer de plusieurs façons. Pour la gauche radicale, le temps aura permis aux militants des diverses tendances de prendre conscience de l’improductivité des débats stériles, de venir à bout du sectarisme ambiant. Cette évolution aura permis la création du Rassemblement pour une alternative politique, de l’Union des forces progressistes et d’Option citoyenne, tous des ancêtres de QS. Tant et aussi longtemps que cette fusion n’existait que dans l’imaginaire, le vote de gauche demeurait très marginal, sauf dans quelques circonscriptions atypiques (Mercier, par exemple). Ainsi, l’absence d’unité de la gauche permettait au PQ de faire le plein de cette clientèle souverainiste se situant à gauche de la social-démocratie, même si elle déplorait la tiédeur du programme péquiste sur les questions sociales.
L’indépendance n’a pas été réalisée, mais la vie, elle, a continué, à gauche comme ailleurs. Cependant, il y a problème : la stratégie mise de l’avant par la gauche – notamment QS – a pour effet de nous éloigner de la création du pays. Cette obstination électoraliste est difficile à expliquer quand on sait que ce sont les Etats nations qui disposent des leviers pour mettre en œuvre les politiques progressistes de leurs gouvernements de gauche, jamais les provinces qui, elles, ne disposent que de pouvoirs limités et aléatoires. Or, pour créer un Etat nation, une vaste coalition est nécessaire, une coalition pouvant rallier tous les courants idéologiques.
Quant aux souverainistes plus conservateurs, ils réussissaient à s’accommoder du PQ, même si ce dernier était de plus en plus perçu comme étant « montréaliste » et trop pro syndical. Les suites de l’échec référendaire de 1995 auront contribué à accentuer cette perception. Puis, le temps et le désabusement aidant, une nouvelle conjoncture est apparue : à la prétendue ouverture de Stephen Harper envers le Québec s’est accouplé le discours autonomiste de Mario Dumont, ce qui finira par convaincre bon nombre de ces électeurs de rompre avec le PQ, sinon avec l’idée d’indépendance, question de « passer à autre chose ». La stagnation ne plaît à personne, c’est connu.
On sait que la coalition souverainiste n’a pu résister à la défaite référendaire de 1995. Le blâme n’en revient pas qu’à la gauche ou à la droite du mouvement souverainiste. Elle s’est effritée aussi à cause des orientations prises par les dirigeants du mouvement suite à cette défaite : démissions intempestives, nationalisme civique, les « conditions gagnantes » du gouvernement Bouchard, une stratégie référendaire inadéquate, le « montréalisme » du PQ et du Bloc, des structures ne favorisant pas l’implication de la base, etc.
Un fait demeure, cependant : que l’on procède par référendum ou par élection référendaire, qu’il y ait une réforme du mode de scrutin ou non, c’est seulement en reconstituant cette coalition souverainiste que le Québec pourra accéder à son indépendance. Il appartient à ceux qui ont su résister aux forces centripètes du mouvement indépendantiste de redéfinir les cadres d’action qui faciliteront la convergence des forces souverainistes.
Des États généraux ? Il serait temps d’y penser sérieusement.
La polarisation gauche-droite et la coalition souverainiste
Des États généraux ? Il serait temps d’y penser sérieusement
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8 commentaires
Richard Larouche Répondre
3 décembre 2007Je suis d'accord avec vous seulement sur le dernier point de votre analyse, soit la nécessité d'États généraux sur la souveraineté.
Dans votre article, il semble que vous accusez Québec Solidaire de tous les maux. Bien qu'en additionnant les votes de QS à ceux du PQ, le portrait politique québécois pourrait effectivement être bien différent de ce qu'il est présentement, votre analyse me semble plutôt réductionniste.
Revenons deux ans en arrière : André Boisclair remporte la course au leadership du PQ pour succéder à Bernard Landry et, dans sa foulée, réoriente ce parti vers le centre. Dès lors, les social-démocrates n'étaient désormais représentés par aucun parti (si vous me permettez de faire abstraction des partis communiste et marxiste-léniniste). L'émergence de QS dans ce contexte n'est guère surprenante.
Pis encore, voilà que Pauline Marois ouvre les boîtes de Pandore que représentent la privatisation des frais de santé et l'augmentation des frais de scolarité. Pareilles politiques de droites ne peuvent évidemment pas satisfaire les gens qui s'opposent au néolibéralisme.
Je connais certains militants du PQ dont le lien avec le parti créé par René Lévesque ne tient plus que par un fil; celui de la souveraineté évidemment. De plus, je ne serais pas surpris que le PQ perde encore de nombreux électeurs au profit de QS s'il ne revient pas, au moins, vers le centre-gauche.
D'ailleurs, il est malhonnête de tirer à boulets rouges sur les militants et électeurs qui ont changé d'allégeance ni sur Françoise David et QS qui défendent des politiques audacieuses orientées vers le bien commun dans une province qui s'oriente malheureusement de plus en plus vers l'individualisme. Le PQ n'avait qu'à ne pas diluer ses politiques par opportunisme...
Maintenant, pour ce qui est de la souveraineté, au moins deux étapes fondamentales me semblent nécessaires. D'abord, l'adoption d'un mode de scrutin proportionnel qui permettra de mieux refléter le vote des électeurs québécois. Avec un tel mode de scrutin, le PQ pourrait former un gouvernement de coalition (comme dans plusieurs pays européens) avec Québec Solidaire, et le Parti Vert s'y rallierait probablement compte tenu de ses revendications environnementales.
Or, actuellement, les partis de droite (PLQ + ADQ) sont plutôt frileux à cette idée. Il faudra donc soit un soulèvement massif de la population québécoise pour exhorter le gouvernement à adopter un tel mode de scrutin, ou l'élection d'un nouveau gouvernement favorable à cette initiative, ce qui serait surprenant compte tenu du fait que les gouvernements sont souvent amenés au pouvoir grâce au déséquilibre de la carte électorale.
La deuxième étape, comme vous le suggérez également, serait la tenue d'États généraux sur la souveraineté, dans la mesure où ceux-ci pourraient déboucher sur la formation d'une coalition souverainiste qui regrouperait les indépendantistes de toutes allégeances politiques.
Dans l'éventualité où cette coalition serait éventuellement supportée par plus de 50% de la population québécoise, on serait en présence de conditions favorables à la tenue d'un référendum sur la souveraineté.
Toutefois, pour ne pas répéter le désastre de 1995, il serait préférable que de nombreux observateurs indépendants d'autres pays supervisent le processus pour s'assurer que le Canada n'accélère pas les demandes de citoyenneté et n'autorise pas les étudiants des autres provinces dont la résidence permanente n'est pas au Québec à voter illégalement.
Enfin, la proposition de Québec Solidaire à l'effet que le référendum devrait se faire sur un projet de constitution rédigée par une assemblée constituante (et non sur une simple question référendaire) mérite d'être retenue. De cette façon, les citoyens québécois pourront avoir une meilleure idée de la situation et seront moins vulnérables aux campagnes de peur et autres love-in des fédéralistes.
Richard Larouche
Archives de Vigile Répondre
21 novembre 2007On me passe le baîllon... Typique. Je confesse que mon commentaire n'était peut-être pas le plus brillant, mais l'essentiel y demeure. C'est vraiment incroyable cet acharnement sur Québec solidaire pour permettre au PQ de reprendre le pouvoir.
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2007Monsieur Lefebvre,
Je partage en partie votre point de vue. Sur le fond, vous seriez étonné de voir à quel point nos visions se ressemblent. Toutefois, nos stratégie diffèrent. Pour ma part, j'estime que la création du pays est essentielle pour espérer pouvoir créer un mouvement de gauche digne de ce non. On a qu'à regarder les résultats plus que mitigés des gouvernements néo-démocrates en Ontario et dans l'Ouest. Or, pour créer ce pays, il faut convaincre la majorité de nos concitoyens, dont une majorité n'est pas du tout de gauche. Ce que je déplore avant tout, c'est que le mouvement souverainiste se divise via un processus électoral et partisan, ce qui n'est pas pour faire avancer les choses. Notamment en ce qui concerne les projets de citoyenneté et de constitution qui sont loin d'être aussi dénué de contenu que les fédéralistes (et malheureusement QS)le disent. Par exemple, madame David s'oppose à ces projets en disant qu'il faudrait avant tout favoriser la francisation des PME et répondre aux besoins en augmentant les classes de francisation. Cette position est pour le moins frustrante quand on sait que le projet de loi 195 prévoit justement ça. Enfin, oui, comme vous, je juge essentiel la tenue d'États-généraux. Et je vous le dis : au-delà de nos divergences, notre but est commun.
Michel Gendron
P.S. Quant à la géniale contribution de Jocelyn Roy au débat, limitons-nous à dire qu'elle ne mérite aucun commentaire.
Archives de Vigile Répondre
19 novembre 2007Ben oui, c'est ça. Militons tous ensemble dans le PQ. Par défaut. Pour la cause. Ben voyons donc. Aurait-il fallu demander aux sportifs de Drummondville d'appuyer le Canadien de Montréal lorsque les Nordiques étaient dans la LNH? Pour assurer la première position au classement? J'en ai assez d'entendre les péquistes nous casser les oreilles avec le vote utile. Si le PQ revient à gauche, peut-être. Mais aujourd'hui, avec un exécutif proche des idées de l'IEDM, jamais.
Archives de Vigile Répondre
18 novembre 2007Le 18 novembre 2007
Certes, le PQ a perdu Laurier-Dorion en mars 2007, mais il a repris Crémazie, perdu en 2003. La situation du PQ sur l'île de Montréal demeure stable, et ce depuis longtemps. Le PQ a surtout perdu des voix, au cours des deux dernières élections, dans les régions où, historiquement, les Unionistes et les Créditistes étaient forts. Malgré la défection de ces électorats, le PQ reste relativement fort dans les régions et les zones où il s'était enraciné entre 1970 et 1976. Avec plus d'un million de voix et presque à égalité avec l'ADQ, le PQ n'est pas un parti à l'agonie. Je crois qu'on devrait s'inquiéter de la baisse de la participation électorale chez nous. C'est un indicateur de la vitalité de notre système politique.
La polarisation gauche-droite à laquelle on se réfère ici est la conséquence des politiques néo-libérales que le Québec connaît depuis les années 80. Cette polarisation n'est donc pas nouvelle. Ce qui est nouveau, et que les élections de 2003 et 2007 révèlent, c'est l'affaiblissement de la polarisation fédéralisme-souveraineté qui se superposait à la polarisation sociale. Jean-Herman Guay l'a analysé au lendemain de la défaite électorale de 2003. En fait, depuis 1994, quand Jacques Parizeau a pris le pouvoir, le PQ jouissait de l'initiative historique: il l'avait perdu en 1985. C'est la perte de cette initiative qui fait vraiment mal au PQ, et non la présence sur la scène politique de tiers parti comme QS, les Verts et, bientôt, de petites formations indépendantistes.
La sociologie électorale, comme celle que pratique Pierre Drouilly, offre des explications plus solides, à mon avis, que les a priori des militants souverainistes qui appuient leurs arguments sur l'addition des voix qui ne sont pas allés au PQ. Les stratèges qui entouraient André Boisclair parlaient avec mépris des électeurs QS et Verts en les qualifiant de «parkings», comme si ceux et celles qui votent QS et Vert devaient des comptes au PQ plutôt qu'à leur conscience. Les choix politiques ne sont pas monopolisables.
J'ai participé avec le RIQ à promouvoir l'idée d'un Pacte indépendantiste; j'ai même fait campagne au sein du mouvement ouvrier sur cette question, en appelant par mes écrits la convocation d'États généraux du mouvement ouvrier pour en débattre. Malgré les efforts de nombreux militants souverainistes favorables à une entente entre QS et le PQ, André Boisclair est resté de glace et a refusé cette approche en fermant la porte à toute entente avec d'autres formations souverainistes.
Soyons francs, il n'y a pas un facteur plus qu'un autre qui puisse expliquer l'état dans lequel se trouve présentement le mouvement souverainiste. Des États généraux sont souvent suggérés pour démêler l'écheveau des questions soulevées dans les débats qui agitent le mouvement depuis 1995. C'est une idée à laquelle je souscris, cependant je ne sens pas d'enthousiasme chez les souverainistes pour la concrétiser. Peut-être que le temps viendra à bout des résistances qui retarde ce projet.
Gordon Lefebvre
Archives de Vigile Répondre
18 novembre 2007Monsieur Lefebvre,
L'argumentaire que vous apportez est connu, mais vous n'hésitez pas à l'interpréter de manière à bien faire paraître QS. Pour ma part, ce sont ceux qui votent qui décident. J'ai donc effectué les calculs à partir des résultats des dernières élections : QS a bel et bien contribué à la sur-représentation du vote de droite et à l'affaiblissement de la représentation souverainiste social-démocrate (l'exemple d'Elsie Lefebvre est l'un des plus choquant). Que voulez-vous, les faits sont têtus. Vous avez choisi, alors ayez au moins la décence d'en accepter les conséquences objectives.
Archives de Vigile Répondre
18 novembre 2007Moi je suis dans Laurier Dorion: Ici Elsie Lefebre a perdu par 1000 voix et il est évident que la présence de QS (2500 votes) et QVERT (1500) lui ont couté le comté. Résultat on a un petit avocat Liberal pour représenter un réseau de solidarité sociale que Elsie avait si bien animé. Dans combien de comtés leur présence peut faire la différence dans une élection à trois. (http://64.34.124.160/~quebecpoli/election/comtes/c-laurier-dorion.html#EG39)
Autre chose, le PLQ est élue par une minorité qui vote en bloc comme une tribu pour des raisons qui n ont rien à voir avec la gauche ou la droite, mais tout de la couleur: rouge; le blocage de l affirmation du Québec passe avant toutes autres considérations pour eux. Ils ont une peur "bleue" de voir le Québec s'émanciper; ils rêvent secrètement de nous réduire à l assimilation. Mais parlons en pas c'est un tabou.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
17 novembre 2007Je suggère à Michel Gendron de lire l'analyse de Pierre Drouilly qui porte sur les résultats des dernières élections québécoises, puis de réexaminer le contenu de sa chronique. Un éclairage scientifique des résultats des élections de 2003 et de 2007 permet aux indépendantistes de comprendre leur propre évolution. Pierre Drouilly démontre avec chiffres à l'appui qu QS n'a pas enlevé de votes au PQ; c'est l'ADQ. QS représente les forces altermondialistes qui ont commencéés à s'exprimer dès 1997 avec le surgissement du RAP, puis de l'UFP en 2007. L'UFP a obtenu environ 40,000 votes en 2003, alors que près de 500,000 électeurs péquistes s'abstenaient de participer au processus électoral. À force d'occulter l'abstentionnisme péquiste, certains souverainistes voient la gauche comme la cause des déboires du PQ. Je demande aux souverainistes qui partagent l'analyse de Pierre Drouilly de la diffuser largement, cela empêchera le camp souverainiste de s'engager sur de fausses pistes. Lisez l'Annuaire du Québec dirigé par Michel Venne et donnez-en des exemplaires à vos amis pendant les Fêtes.
Gordon Lefebvre
gordon@alternatives.ca
514-238-8974