Nul doute que la participation inattendue de Pauline Marois à la rencontre des présidents de circonscription et de régions du PQ aura contribué grandement à désamorcer ce qui s’annonçait une séance de lynchage contre les premiers responsables de la dégelée du parti lors de la dernière campagne électorale.
En montant au front et en répondant à toutes les questions des participants, la chef démissionnaire du PQ a fait preuve de courage et d’un sens des responsabilités remarquable dans les circonstances difficiles qu’elle a dû assumer suite aux résultats du 7 avril.
Parmi les éléments évoqués par les participants pour expliquer cette cuisante défaite ressort le fait que les candidats du PQ, y compris la chef, n’ont pas réussi à faire valoir le bilan et la qualité de l’équipe péquiste au cours de leur dix-huit mois de gouvernement, pris au piège par l’épouvantail référendaire de Philippe Couillard brandi à la suite de la sortie de Pierre Karl Péladeau qui rallie par ailleurs la faveur de la plupart des participants.
Toutefois, à ce sujet, il convient de noter l’intervention de plusieurs participants, tel le président du SPQ Libre Marc Laviolette, à l’effet que l’option souverainiste du PQ se doit de reprendre sa place sur la ligne de front de sa stratégie ultérieure, un argument qui m’apparaît prioritaire et que Jacques Parizeau défend à juste titre dans sa dernière sortie.
Autre argument ressorti par les représentants, la difficulté de mobiliser les jeunes dans le giron du PQ, un constat déplorable auquel devront s’attaquer les hauts dirigeants du parti dans les mois à venir. À ce sujet, je retiens l’intervention de l’ancien ministre de la santé Réjean Hébert lorsqu’il déclare qu’ « au cours des dernières années, des dernières décennies même, on a été plus des “référendistes” que des souverainistes. On a proposé le référendum alors qu’on n’a jamais mis à jour l’option de la souveraineté depuis 1995. Il y a toute une génération de jeunes qui n’ont pas entendu parler des avantages de la souveraineté ».
Somme toute, une rencontre qui s’est déroulée dans le calme malgré les appréhensions de règlements de comptes anticipés, et cela, grâce à la présence de Pauline Marois à qui je rends hommage d’avoir agi en véritable dame d’honneur dans un climat tendu qui aurait pu dégénérer en combat de coq stérile sur un terrain miné…
Henri Marineau
Québec
Rencontre des présidents de circonsptions et de régions du PQ
La dame d'honneur
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 mai 2014@ M. Cloutier,
Vous parlez comme si j'avais voté QS. Or je me suis abstenu lors des deux dernières élections.
Et mon commentaire concernait en particulier le cas de l'électorat jeune, en particulier celui de la région de Québec.
Le revenu de citoyenneté était un exemple que je donnais. Votre ami monsieur Chartrand était pour et en faisait la promotion.
A quand l'argent au service de l'être humain et non l'humain au service de l'argent comme ça devrait être?
Est-ce que vos entrepreneurs comprennente cela?
Pierre Cloutier Répondre
5 mai 2014Pour partager la richesse, monsieur Bélisle, il faut la créer. Ceux qui créent la richesse ce sont principalement les entrepreneurs, les créateurs et les gens d'affaires auxquels il faut inclure aussi les syndicats via leurs fonds de solidarité - FTQ et CSN).
Il n'y aucune honte à être entrepreneur. D'ailleurs la propriétaire de l'entreprise Cora Déjeuners, qui exploite quelque 240 franchises à travers le Canada, le disait récemment à TLMP : L'entreprenariat c'est pour les pauvres". Et Félix Leclerc disait : "La meilleure façon de tuer un homme c'est de le payer à rien faire".
Si PKP devient chef du PQ et est capable de créer une atmosphère d'entreprenariat, de créativité et de développement des affaires, il sera capable d'attirer des jeunes qui seront capables de mettre en place des entreprises qui vont pouvoir créer suffisamment de richesse pour protéger nos filets de protection sociale et les améliorer. Mais pour cela, il nous faut l'indépendance d'abord.
L'indépendance ne se fera pas sans la participation active des entrepreneurs, des créateurs et des gens d'affaires. Ce n'est certainement pas QS qui va faire cela.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
5 mai 2014M. Marineau,
Vous qui êtes de Québec, vous êtes bien placé pour le savoir. Ce n'est pas seulement que les jeunes n'ont pas entendu parler de souveraineté.
C'est qu'ils ont été formatés par les radios et les médias du Système à avoir en horreur la souveraineté.
Et ce qui est inquiétant, c'est qu'ils ont été endoctrinés d'une façon, on pourrait presque dire fascisante, la souveraineté et les souverainistes en tant qu'êtres humains étant perçus comme des ennemis absolus étant porteurs de tares comme leur penchant pour le syndicalisme etc... (bref dans une société où les jeunes ont été éduqués à l'individualisme et au chacun pour soi par le Système, toute activité qui inclut les intérêts de d'autres qu'eux-mêmes apparaît désormais suspecte à leurs yeux).
Alors qu'on encourage les jeunes générations, à Québec en particulier, à être fédéraliste, anglophile et américanophile, à s'entraîner et à bien manger pour avoir une bonne santé (un peu pour ne pas avoir l'allure du "péquisse vieillissant "overweight" et "syndicaleux").
Bref, il s'agit d'un endoctrinement total qui vise d'abord et avant tout la préservation du Système, le dit Système qui ne veut rien savoir de la souveraineté du Québec puisqu'il vise l'uniformisation de la population à travers tout l'Amérique du Nord.
Donc, le Système combat les identités ethniques, nationales et culturelles parce qu'elles mettent en péril sa conception de l'être humain qui ne peut avoir d'autre identité que celle d'être une ressource humaine devant répondre aux besoins du marché pour sa survie.
Imaginez le travail immense que l'on aurait à faire pour déprogrammer les jeunes alors qu'on leur dit depuis des années que l'on vit dans une société où c'est chacun pour soi et où il y a sélection naturelle des plus aptes à répondre aux besoins du marché sans importance accordée à la nation, à l'ethnie et à la culture, valeurs qui ne comptent plus dans la société moderne au yeux du Système.
Pas surprenant dans ce contexte qu'on n'entende plus parler, par exemple, du projet du regretté Michel Chartrand d'un revenu de citoyenneté universel afin que tous puissent vivre décemment et heureux au Québec.
Bref, tout projet collectif est devenu difficile tellement l'individualisme du Système a progressé au cours des dernières années.