Le 3 février dernier, trente personnes ont signé une lettre d’appui à Amira Elghawaby. Ils jugent qu’après ses excuses, elle mérite de rester en poste. Il y a beaucoup à dire sur ces derniers et voici quelques exemples.
Commençons par Charles Taylor, professeur émérite de l’Université McGill. En 2013, au moment du projet de laïcité du PQ, il avait comparé le gouvernement québécois à la Russie de Poutine.
Continuons avec Julius Grey. Cet avocat a déclaré qu’avec la loi 96, l’Office de la langue française a désormais plus de pouvoir que la police. Cela signifierait que «parler anglais est à l’évidence pire qu’un meurtre» au Québec.
Inégalité hommes-femmes
Que dire de Samira Laouni? Elle était membre du défunt Canadian Islamic Congress. Ce groupe procharia défendait notamment les attentats-suicides contre les civils israéliens...mais seulement s’ils étaient âgés de 18 ans ou plus! Lors de la crise des accommodements raisonnables, Laouni a visité Hérouxville. Elle a donné un livre à la bibliothèque municipale sur les droits de la femme dans l’islam...écrit par un mollah iranien! L’auteur prône l’inégalité des hommes et des femmes. Cela «répond mieux aux besoins des droits naturels».
On compte aussi Ehab Lotayef. En 2020, il a écrit que la loi 21 pourrait amener les policiers québécois à tuer des juifs, des musulmans et des sikhs. Dans les années 90, il a travaillé à la mise en place d’un tribunal islamique au Québec.
Eve Torres, pour sa part, militait contre l’interdiction du niqab et de la burqa quand elle oeuvrait avec Elghawaby au Conseil national des musulmans du Canada, un autre groupe procharia. En 2019, elle a dû s’excuser d’avoir dit que l’incendie qui a détruit la cathédrale Notre-Dame de Paris était une punition divine contre la France pour avoir inventé la laïcité.
Au nom du Conseil canadien des femmes musulmanes, Samaa Elibyari défend aussi Elghawaby. Ce groupe a déjà produit une vidéo anti-loi 21. On y voit des images de l’attentat de London en Ontario qui a fait quatre morts. On assimile ainsi la loi 21 à du terrorisme, tout en instrumentalisant la mémoire des victimes et la souffrance de leurs proches.
Profaner le sacré
C’est exactement ce qu’a fait Boufeldja Benabdallah. Ce leader musulman a profité d’une récente cérémonie commémorant l’attentat de la grande mosquée de Québec, tenue dans l’enceinte de celle-ci, pour dénoncer la loi 21. Au lieu de respecter le caractère sacré d’un rituel qui aurait dû nous unir dans la mémoire des victimes et le rejet de la violence, Benabdallah a profané cette commémoration pour marquer des points politiques.
Imaginons maintenant un scénario semblable à ce qu’a fait Elghawaby mais avec un Québécois. Un titulaire d’une charge publique du nom de Tremblay écrit qu’un article de journal traitant de la discrimination subie par les musulmans lui donne le goût de vomir. Il fait aussi un lien entre l’islam et le terrorisme. Est-ce que les alliés d’Elghawaby auraient accepté des excuses? Bien sûr que non.
La raison pour laquelle ceux-ci veulent lui donner une chance relève du fait qu’ils tiennent eux-mêmes des propos outranciers sur la laïcité québécoise. Avec le budget de 5 millions de dollars dont elle disposera, Elghawaby continuera une campagne de dénigrement à laquelle ses amis participent depuis longtemps.