Isabelle Maher
Le gouvernement doit intervenir efficacement pour faire face à la hausse du nombre d’élèves allophones à Montréal, croient les partis d’opposition.
«La hausse du nombre d’élèves allophones pose un défi pour les enseignants, c’est une évidence. Il faut trouver de meilleurs moyens pour franciser ceux qui ne le sont pas», croit Françoise David.
La co-porte-parole de Québec solidaire réagit ainsi à la publication dans nos pages d’une étude réalisée en 2012 par le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal. Selon ces récentes données, la langue maternelle de 42,6 % des élèves montréalais n’est ni le français, ni l’anglais, ce qui fait que les élèves allophones sont maintenant plus nombreux que les élèves francophones, dont le taux s’élève à 36,7 %.
«Je trouve extrêmement intéressante l’initiative de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys qui offre des cours de francisation aux parents allophones. Il faut cibler les mères qui sont statistiquement moins francisées que les hommes», ajoute-t-elle.
La situation des élèves allophones est «préoccupante», affirme la critique en matière d’éducation de la Coalition avenir Québec. Pour mieux franciser les élèves allophones, la députée Nathalie Roy réitère la solution proposée par son parti lors de la dernière campagne électorale de réduire le nombre d’immigrants admis au Québec à 45 000 par année pendant deux ans.
«On est rendu là, tranche-t-elle. Il faut contrôler notre immigration, se donner le temps d’intégrer et de franciser comme du monde les nouveaux arrivants. Il faut peut-être également éviter de concentrer nos immigrants à Montréal et les diriger en région vers de plus grands bassins de francophones», propose la députée de Saint-Bruno de Montarville.
La ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, dit souhaiter prendre connaissance des données de l’étude avant de la commenter.
Choisir le français
L’augmentation du nombre d’élèves allophones n’est pas un problème en soi, croit pour sa part Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français (MQF).
«Le problème, dit-il, c’est plutôt que ceux-ci s’anglicisent rapidement. Ils ont plus tendance à aller vers l’anglais que le français. C’est très inquiétant. Notre but n’est pas de changer la langue à la maison de ces élèves, mais de les encourager à choisir le français», suggère-t-il.
Pour mieux franciser les élèves, il faut d’abord disposer de budgets, affirme le président de la Fédération des comités de parents du Québec, Gaston Rioux. «Je me demande si on a les moyens de nos ambitions. Le nombre élevé d’élèves allophones représente un défi supplémentaire pour les commissions scolaires. Devant les nombreuses compressions budgétaires, seront-elles en mesure de répondre aux besoins de ces enfants? Je n’en suis pas certain», s’inquiète-t-il.
– Avec la collaboration de Sarah-Maude Lefebvre
L’urgence de bien franciser les allophones
La hausse du nombre d’élèves allophones pose un défi de taille pour les enseignants, croit Françoise David
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