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L’opposition cherche toujours la voie pour contrer le «monopole libéral»

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L'union se bâtit presque toujours contre un parti et très rarement autour d'un homme ou d'un projet

À quelques mois de la mi-mandat du gouvernement de Philippe Couillard, la lutte devrait s’intensifier, entre les partis de l’opposition, pour contrer le « monopole libéral » qu’ils craignent de voir s’installer.

Avec trois formations dans l’opposition à l’Assemblée nationale, dont deux souverainistes, les libéraux de M. Couillard se sont maintenus en tête des sondages, cet automne, malgré des politiques budgétaires critiquées, des négociations avec le secteur public et le dépôt du rapport de la commission Charbonneau.

En concluant les travaux parlementaires, début décembre, le chef péquiste, Pierre Karl Péladeau, et le chef caquiste, François Legault, ont tous les deux relevé la nécessité de surmonter la division de l’opposition d’ici le scrutin de 2018.

M. Legault est même allé jusqu’à prédire que, si rien ne change, le « monopole libéral » sur le gouvernement pourrait se prolonger jusqu’à 2026.

Au cours des derniers mois, chacun a commencé à esquisser sa stratégie dans le but d’élargir sa base d’appuis dans l’électorat adverse.

L’arrivée de M. Péladeau à la tête du Parti québécois a accentué la polarisation du débat politique sur l’axe fédéraliste-souverainiste, ce qui a notamment forcé M. Legault à définir sa position constitutionnelle « pour un Québec fort » à l’intérieur du Canada.

Le pari caquiste

Proposant plus de revendications que les libéraux, notamment sur le front de la langue, de la culture et de l’immigration, la Coalition avenir Québec (CAQ) a fait le pari qu’au moins une partie de l’électorat péquiste pourrait répondre à son appel au ralliement « nationaliste ».

Avec ce virage, par lequel la CAQ a enterré sa promesse de trêve constitutionnelle, M. Legault espère donner un nouveau souffle à son parti, éprouvé cette année par les départs des députés Gérard Deltell et Sylvie Roy.

Jusqu’ici campé dans son profil d’homme d’affaires qui a fait le saut en politique, M. Legault a peiné à se distinguer, au cours des derniers mois, de M. Péladeau. En plus de mettre également de l’avant ses réalisations en affaires, le nouveau chef péquiste jouit déjà du statut de personnalité médiatique.

Cette difficulté de M. Legault est apparue clairement quand le chef caquiste s’est appuyé sur des sources anonymes pour affirmer, en juin, que le profil souverainiste de M. Péladeau nuirait au retour des Nordiques à Québec, un projet auquel est associé le conglomérat Québecor, dont le chef péquiste est l’actionnaire de contrôle.

M. Legault a eu recours au même procédé pour affirmer plus tard qu’il existait au Québec des acheteurs potentiels intéressés à faire l’acquisition du bloc d’actions du chef péquiste, qui craint un déménagement de son siège social s’il le mettait en vente.

L’effet Péladeau

De son côté, M. Péladeau a répété, durant la course à la direction au début de l’année, qu’il se croyait en position de rallier des électeurs caquistes au PQ ainsi qu’au projet souverainiste.

Au début du mois, M. Péladeau a une nouvelle fois mis de l’avant son credo économique pour établir un parallèle entre les électeurs de la CAQ et les objectifs du PQ.

« Je pense que, dans son parti, il y a de très nombreux nationalistes qui partagent cette volonté de continuer à nous enrichir », a-t-il dit.

En septembre, M. Péladeau a aussi fait de l’oeil aux électeurs des deux autres formations souverainistes, Québec solidaire (QS) et Option nationale, lorsqu’il a affirmé que le PQ n’a pas le monopole du projet indépendantiste.

Les embûches qui parsèment la route du ralliement sont apparues en octobre dernier, quand QS a fait bande à part au moment de marquer le 20e anniversaire du dernier référendum sur la souveraineté.

QS, « l’incontournable »

Fin juin, plus d’un mois après l’élection de M. Péladeau à la tête du PQ, QS a lancé une opération de mobilisation sur le terrain pour « faire connaître sa démarche d’accession à l’indépendance ».

L’objectif était notamment de démontrer que « Québec solidaire est un acteur incontournable du mouvement indépendantiste québécois ».

S’exprimant sur l’hypothèse récurrente d’alliances électorales avec le PQ, le député Amir Khadir a donné un aperçu des attentes de sa formation politique, début décembre.

M. Khadir a invité les péquistes à se prononcer en faveur d’une réforme qui permettrait un mode de scrutin proportionnel, tel que les libéraux fédéraux veulent le proposer à Ottawa.

« Ce qui rend difficile toute entente électorale, entre guillemets, c’est le système actuel », a-t-il dit.

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