L’heure du choix

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Des lendemains difficiles?





Dès demain, les 73 236 membres du Parti québécois auront jusqu’à vendredi pour choisir leur sixième chef depuis le départ de Jacques Parizeau. C’est tout dire du siège éjectable sur lequel le prochain risque lui aussi d’atterrir.


S’il est élu sans une majorité de voix au premier tour, après une course aussi acrimonieuse entre Jean-François Lisée, Alexandre Cloutier, Martine Ouellet et Paul St-Pierre Plamondon, le ralliement des troupes sera complexe. Bref, en quête du meilleur pour «battre Philippe Couillard et François Legault», la suite des choses s’annonce ardue pour le PQ.


Pour une partie des militants, M. Lisée serait tout au moins le meilleur «boxeur» de l’arène. Ils le trouvent pugnace. Ce qu’il est en effet. Ils apprécient son verbe acéré et son retour à la marmite des signes religieux. Idem pour sa promesse de ne pas tenir de référendum au premier mandat ni de dépenser de fonds publics pour promouvoir la souveraineté.


La vraie question


De tous les facteurs ayant nourri le recul de son option auprès des jeunes, le long silence du PQ depuis 1996 sur le sujet combiné à son retour à la joute «identitaire» sous Mme Marois sont pourtant en tête de liste. Les partisans de M. Lisée sont toutefois convaincus que, cette fois-ci, les mêmes «stratégies» produiraient l’effet contraire.


Même la déclaration de M. Lisée à Tout le monde en parle, selon laquelle le référendum est un «boulet», les laisse de glace. S’il le présente lui-même comme un «boulet», le PQ ne devra cependant pas s’étonner lorsque MM. Couillard et Legault repren­dront joyeusement le même refrain.


Bref, face à la division du vote francophone, dont le monopole libéral est le produit, la «vraie question» de la course ne se limite pas au «qui» peut battre MM. Couillard et Legault. Elle comprend également le «comment».


En cela, les membres du PQ se demanderont aussi lequel serait le plus habilité à rapprocher les partis souverainistes pour tenter de le faire. À moins d’un écrasement illusoire de la CAQ, sans un tel rapprochement, toute victoire majoritaire péquiste est impossible.


Quelle « coalition » ?


Des quatre candidats, M. Lisée risque d’être le moins habilité à le faire. Le 17 septembre, il déclarait au Devoir que «ce sont les électeurs de la CAQ» qui l’intéressent. S’il est élu chef et s’il remportait une victoire minoritaire en 2018, M. Lisée n’écarterait pas non plus l’idée d’une coalition avec la CAQ et Québec solidaire (QS) en nommant Françoise David et M. Legault ministres.


Or, cette vision ignore les différends profonds qui, sur des enjeux aussi fondamentaux que la souveraineté et la social-démocratie, séparent le PQ de la CAQ. Jeudi dernier, en entrevue au lancement de l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples, Amir Khadir en faisait le constat.


Selon le député de QS, «c’est sûr que dans tout travail sur des enjeux indépendantistes communs», le choix de M. Lisée rendrait en effet «les choses plus difficiles».




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