L'Espagne gagne, l'Europe aussi

Crise — Espagne



L'Espagne a connu une belle fin de semaine. Il y a eu, bien sûr, cette victoire sans équivoque contre l'Italie en finale de l'Euro 2012. Il y a eu aussi, moins spectaculaire, mais plus important, l'accord intervenu vendredi lors de la réunion au sommet du Conseil européen.
Grâce à cette entente, l'Espagne et l'Italie (prix de consolation...) ont obtenu satisfaction à leurs principales revendications relatives à la crise économique et financière. D'abord, la zone euro pourra venir en aide directement aux banques d'un pays sans passer par le gouvernement national, ce qui avait pour effet d'alourdir une dette publique déjà considérable. «Il est impératif de briser le cercle vicieux qui existe entre les banques et les États», ont expliqué les leaders européens.
Ensuite les pays qui font déjà des efforts substantiels pour assainir leur situation budgétaire pourront demander une aide financière à l'Europe sans se voir imposer la dictature fiscale de la «troïka» (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI). Ces deux assouplissements de la politique européenne - en fait, de la position allemande - devraient donner un peu plus de marge de manoeuvre aux gouvernements en difficulté.
La réaction initiale positive des marchés de capitaux européens s'est prolongée hier; les investisseurs jugent apparemment l'accord de vendredi dernier plus crédible que ceux conclus lors des sommets précédents. Néanmoins, fonctionnaires et élus européens ont beaucoup de pain sur la planche pour que l'entente de principe - qui tient en une petite page et demie - se concrétise.
Avant que le Mécanisme européen de stabilité (MES) puisse aider directement les institutions financières, la zone euro doit mettre en place d'ici six mois un «mécanisme de surveillance unique» des banques de la zone; c'est l'étape cruciale vers une union bancaire. Les pouvoirs et le fonctionnement de ce mécanisme restent à définir, ce qui ne sera pas une mince tâche.
L'accord convenu vendredi est donc important, mais trop vague pour qu'on le qualifie d'«historique». L'Union européenne ne se bâtit plus ainsi; elle y va par petits pas, forcée par la conjoncture.
Justement, cette conjoncture est venue rappeler hier aux Européens que l'immobilisme leur est interdit. Selon les statistiques que vient de publier Eurostat, le taux de chômage dans la zone euro a continué d'augmenter pour atteindre 11,1% en mai. En Espagne, le chômage est à 24,6%; en Grèce, à 21,9%. Le même jour, la Cour des comptes de France a fait savoir que l'État devra trouver 33 milliards d'euros (42 milliards de dollars) l'an prochain pour ramener son déficit à 3% du PIB, conformément à l'engagement pris par Paris auprès de ses partenaires européens.
On le voit, pour l'Union européenne comme pour ses membres, les défis restent considérables.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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