Karim Benessaieh La Presse - Les entreprises liées à l'empire Accurso sont, de loin, celles qui obtiennent le plus de contrats de la Ville de Montréal.
L'association a été révélée de façon fracassante par le scandale des compteurs d'eau, plus important contrat de l'histoire de la Ville, entaché d'irrégularités et évalué à 355 millions. La firme Simard-Beaudry, partenaire du consortium GÉNIeau qui avait obtenu le contrat, appartient à M. Accurso.
C'est dans ce contexte trouble qu'on a appris que le président du comité exécutif de la Ville à l'époque, Frank Zampino, avait séjourné à deux reprises sur le luxueux yacht de M. Accurso, peu avant l'attribution du contrat. M. Zampino avait reconnu avoir commis une «erreur grave».
Une minutieuse compilation des contrats accordés par Montréal entre 2006 et 2011, établie par le quotidien The Gazette, a démontré que sept firmes appartenant à Tony Accurso ont remporté des contrats pour une valeur de 270 millions - en excluant les compteurs d'eau et les contrats d'arrondissement.
Le premier rang
Durant cette période, la Ville a accordé 4,5 milliards en contrats à 12 629 fournisseurs. Dix de ces entreprises ont obtenu le quart des contrats pour un total de 1 milliard. De ce groupe sélect, l'empire Accurso, notamment ses firmes Louisbourg SBC et Simard-Beaudry Construction, a été le premier, suivi des Entreprises Catcan, avec 154 millions.
Travaux de reconfiguration de l'avenue des Pins, mise à niveau de l'usine d'eau Atwater, revêtements bitumineux dans les rues Jarry, Crémazie, Saint-Denis, échangeur Décarie Nord, avenue du Parc, multiples travaux de construction de conduites d'eau, de trottoirs et de systèmes d'éclairage: les firmes de Tony Accurso ont été mises à contribution pour à peu près tout ce que Montréal compte d'infrastructures.
Une des clés de ce succès, reconnaît-on dans le milieu de la construction, est la qualité d'exécution des travaux. Les contrats continuent d'affluer malgré la condamnation de deux des entreprises de l'empire pour fraude fiscale. Louisbourg SBC, qui possède une licence distincte qui n'a pas été restreinte par la Régie du bâtiment, hérite maintenant de la plupart des contrats publics.
Et elle continue d'en obtenir; la firme est mentionnée pas moins de 445 fois depuis un an dans les documents décisionnels remis aux élus municipaux.
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