Le 17 avril dernier marquait le 25ième anniversaire de l'adoption de la
Charte canadienne des droits et libertés. La veille, accordant une entrevue
au journaliste Patrice Roy sur les ondes de la télévision de Radio-Canada,
Jean Chrétien a défendu le rapatriement unilatéral de la Constitution en
faisant la même diversion que nous servent sans cesse les fédéralistes en
cette matière. Pour trouver des effets positifs au fait que la Constitution
du Canada ait été adoptée sans le consentement du Québec et en ignorant les
revendications de la seule province à majorité francophone représentant le
quart de la population du pays, Jean Chrétien a vanté les bienfaits la
Charte canadienne des droits.
Commentant l'interprétation de cette Charte par les juges de la Cour suprême
qui ont notamment consacré le droit pour un sikh de porter le turban dans la
GRC ou celui de porter un kirpan à l'école, Jean Chrétien a conclu : « Si le
Parlement trouve que ç'a pas de balance [sic], qu'il passe le nonobstant
[sic] puis qu'il paie le prix [politique]. À cela, il ajoutera plus tard : «
Si on faisait des erreurs, j'aimerais faire une erreur en donnant trop de
droits qu'en en enlevant, tant qu'à faire une erreur. »
S'il adhère vraiment
à ce principe, Jean Chrétien serait-il prêt à exprimer le regret d'avoir
voté, en 1970, en faveur de l'imposition de la Loi des mesures de guerre qui
suspendit les droits civils de la population et causa l'emprisonnement de
près de 500 Québécois innocents ? La question reste à lui être posée.
Christian Gagnon
Montréal
5ième anniversaire de la Charte canadienne
Jean Chrétien égal à lui-même
Tribune libre - 2007
Christian Gagnon138 articles
CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005
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