Résumé
En dépit du fait que, du rapport Parent publié entre 1963 et 1966 au rapport publié en 1999, toutes les commissions d’enquête qui se sont penchées sur la question de l’enseignement de l’histoire, de même que la grande majorité des experts consultés, ont affirmé que la connaissance de l’histoire devait faire partie de la formation intellectuelle fondamentale des étudiantes et des étudiants du niveau collégial, l’histoire demeure plus que jamais, en 2010, le parent pauvre de l’enseignement collégial québécois.
En particulier, l’enseignement de l’histoire du Québec se révèle dans un tel état de déclin qu’on peut parler sans exagération d’un quasi effacement de cette histoire dans les collèges québécois et, par conséquent, d’un véritable désastre éducatif national.
Qu’on en juge :
- parmi les 12 grandes compétences censément acquises par les étudiantes et les étudiants à la fin de leur parcours collégial (telles qu’elles sont définies dans la formation générale depuis 1994), il n’est fait aucune allusion ni à la culture historique des jeunes Québécois ni à leur appartenance à une nation de langue française et de culture distincte en Amérique du Nord;
- dans les 111 pages du descriptif du programme de sciences humaines, le mot «histoire» n’apparaît littéralement qu’à un seul endroit, en rapport avec le cours sur la civilisation occidentale, et dans les 182 pages du descriptif de la formation générale commune, le mot «Québec» n’apparaît lui aussi qu’une seule fois, en rapport avec le cours «littérature québécoise»;
- la discipline «histoire» n’est présente au niveau collégial que dans le seul programme «sciences humaines» auquel sont inscrits 23,7% de l’ensemble des étudiantes et des étudiants; aucun autre programme n’offre de cours d’histoire, de sorte que plus de 75% des jeunes Québécois compléteront leurs études collégiales en n’ayant suivi aucun cours d’histoire;
- parmi la minorité qui a accès à des cours d’histoire, la plupart des jeunes ont suivi, en 2008-2009, le cours Histoire de la civilisation occidentale; moins de 5% ont suivi un cours d’histoire du Québec;
- la place du cours d’histoire du Québec est marginale dans la très grande majorité des établissements collégiaux. Nous avons calculé qu’elle occupe en moyenne 10% de l’offre totale des cours en histoire durant la période 1995-2010 et qu’elle connaît une régression certaine depuis 2005 pour n’atteindre désormais qu’à peine 8% des cours d’histoire offerts. Ce constat est d’autant plus alarmant que si rien n’est fait pour corriger la situation, tout indique que cette rapide érosion observée durant les cinq dernières années pourrait mener à la disparition de l’histoire nationale au collégial comme c’est déjà le cas dans un grand nombre d’établissements.
Pour remédier à la situation, des intervenants, tels la Coalition pour l’histoire dont fait partie la Fondation Lionel-Groulx, conviennent de l’urgence de restaurer la place des études québécoises au collégial, en particulier par l’introduction dans la formation générale de l’objectif de s’assurer que les finissants seront en mesure de comprendre l’histoire et les caractéristiques de la société québécoise actuelle.
Les membres de la Coalition en sont venus à une revendication générale qui permettrait, de l’avis de tous, d’apporter les correctifs à l’alarmant problème de la place de l’histoire et de l’objet Québec au collégial. La Coalition pour l’histoire recommande donc :
Que la formation générale commune au collégial prévoie que les élèves soient en mesure de comprendre l’histoire et les caractéristiques de la société québécoise actuelle.
La Fondation Lionel-Groulx, quant à elle, non seulement soutient cette revendication mais propose de surcroît que, pour atteindre cet objectif, soit instauré un cours obligatoire d’histoire nationale dans la formation générale de tous les étudiants du réseau collégial québécois.
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