Étudiant à Barcelone en 1968-1969, parlant catalan « una miqueta », mais le comprenant parfaitement, et ministre chargé des études référendaires dans le gouvernement Parizeau en 1994-1995, j’ai évidemment observé la situation en Catalogne ces derniers mois avec la plus grande sympathie pour les Catalans et le plus grand intérêt pour les leçons à en tirer.
Jusqu’à la fin, j’ai espéré que le président de la Generalitat de Catalunya, Carles Puigdemont, tel un prestidigitateur, allait sortir un lapin de son chapeau, tant il me paraissait invraisemblable qu’il ait pu engager la Catalogne et les Catalans sur la voie de l’indépendance sans autres munitions que les résultats peu concluants du référendum du 1er octobre et sa pitoyable déclaration unilatérale d’indépendance, effectuée sans la moindre assurance préalable d’une reconnaissance quelconque par qui que ce soit.
Le seul espoir qui reste aux indépendantistes Catalans aujourd’hui est que les élections décrétées par le gouvernement espagnol pour le 21 décembre prochain dans le but de remplacer la junte sécessioniste, destituée en parfaite conformité avec les dispositions de la constitution espagnole, reportent au pouvoir une majorité des leurs de façon à leur permettre de reprendre leur démarche avec une légitimité accrue, ce qui n’est pas acquis tant les Catalans mesurent aujourd’hui les conséquences de l’aventurisme de leurs dirigeants.
Ainsi, au moment où ces lignes sont écrites, les Catalans apprennent que l’UE vient de préférer Amsterdam à Barcelone pour l’installation du siège de l’Agence européenne du médicament. Ce genre de décision a toujours d’importantes retombées économiques pour la ville choisie. Cette décision s’inscrit dans la foulée de centaines d’autres prises depuis le 1er octobre par des acteurs économiques de tous ordres en Catalogne comme ailleurs dont les activités aux yeux de leur dirigeants ne peuvent être maintenues sur le territoire d’une Catalogne indépendante.
S’il est certain qu’une part appréciable de ces décisions revêtent un caractère essentiellement politique et constituent des actes punitifs ou de représailles, les autres sont parfaitement légitimes et sont le reflet de réalités économiques et financières incontournables. Dans un cas comme dans l’autre, elles sont dommageables pour l’économie de la Catalogne et minent la prospérité des Catalans.
Il est donc assez décevant de découvrir toute la légèreté avec laquelle les dirigeants catalans se sont risqués à tenir un référendum et déclarer unilatéralement l’indépendance de la Catalogne sans s’être d’abord assurés qu’ils avaient toute la légitimité pour le faire et qu’ils seraient en mesure de lui donner pleine effectivité.
Le droit des peuples à l’autodétermination n’est pas absolu. Il n’existe pas en Catalogne. Les Catalans ne répondent pas aux conditions du droit international, et la constitution espagnole ne le prévoit pas.
Dans le cas du Kurdistan, la situation à cet égard est encore pire. Le territoire sur lequel sont installés les Kurdes chevauche les frontières de la Turquie, de l’Iran, de l’Irak et de la Syrie. Il est complètement enclavé et ne bénéficie d'aucune ouverture maritime. L’existence éventuelle d’un État kurde est assujettie au bon vouloir de ces quatre pays qui ne renonceront pas à leur souveraineté sur une portion de leur territoire tant que la situation sur le terrain ne sera pas intenable pour eux.
Et, on vient de le voir à l’occasion du référendum récent dans la portion irakienne du Kurdistan, c’est loin d’être le cas. En fait, la fermeté dont ont fait preuve ces quatre pays a privé les Kurdes de tout moyen de donner une suite effective à leur référendum, et leur mouvement est actuellement en pleine débandade.
Les Écossais s’étaient au moins assurés pour leur part que le Royaume-Uni reconnaîtrait les résultats d’un référendum gagnant dans le cadre de l’Entente d’Édimbourg. Ils ont cependant péché par naïveté en s’imaginant que le camp du NON ne tenterait pas de fausser les résultats du scrutin comme cela s’est fait en 1995 au Québec, de l’aveu même de Jean Chrétien dans une entrevue accordée à un hebdomadaire écossais de Dundee en septembre 2014.
Notons de plus qu’une nouvelle biographie de Jean Chrétien publiée récemment au Canada nous apprend que le gouvernement fédéral n’aurait pas respecté un vote majoritaire au référendum de 1995.
Bien entendu, c’était avant la décision de la Cour suprême rendue dans le cadre du renvoi sur la sécession du Québec en 1998 qui reconnaît le droit du Québec à l’autodétermination, non pas en vertu du droit international qui le fait seulement aux peuples colonisés ou opprimés, mais en vertu du droit interne et constitutionnel canadien, à des conditions que le gouvernement fédéral s’est empressé de préciser unilatéralement dans sa Loi sur la clarté, et à laquelle le gouvernement québécois a riposté en adoptant la Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec. Je vous invite à consulter le site Wikipédia pour plus de précisions sur le contenu de ces deux textes et le contexte de leur adoption.
Toutes ces expériences référendaires, en plus de nous aider à comprendre et à utiliser correctement la terminologie de l’accession à l’indépendance et notamment les concepts de légitimité, droit à l’autodétermination, référendum, sécession, État, nation, rapport de forces, déclaration d’indépendance (unilatérale ou non), effectivité, et reconnaissance, qui en balisent le processus, nous démontrent également la nécessité d’en user avec la plus grande précaution et le sens le plus élevé de la responsabilité envers la population appelée à devenir souveraine.
Pour ma part, j’ai vécu le référendum de 1995 sur la ligne de front, essuyant le tir nourri de nos adversaires officiels et officieux au quotidien pendant plus d’un an. J’en garde un souvenir d’autant plus cuisant que je me suis rapidement rendu compte dans mes fonctions de ministre délégué à la Restructuration, chargé des études référendaires, que nous faisions fausse route et que notre stratégie nous rendait, et me rendait, particulièrement vulnérables.
Tenté à deux occasions de quitter le navire, je suis resté en poste, trop conscient de ma responsabilité envers l’équipe à laquelle je m'étais joint et de la possibilité qu’on fasse de moi le bouc-émissaire de service en cas d’échec. Et devant le refus ou l’incapacité du caucus et du parti de chercher à comprendre les véritables causes de notre échec lorsqu’il survint pour ne retenir que les tricheries du camp adverses, indubitables certes, mais non les plus déterminantes dans l’issue que nous avons connue, j’ai préféré me tenir à l’écart du débat pendant plusieurs années.
Depuis mon retour dans les estrades de l’arène politique, j’ai tenté à quelques reprises de soulever le débat sur les orientations que nous avions prises et la démarche que nous avions suivie, dans des articles comme Indépendance : Parlons stratégie en avril 2010, Au risque de choquer en août 2010, ou encore Jean Chrétien scie la branche sur laquelle repose la défense du fédéralisme canadien, en septembre 2014 dans la foulée du référendum écossais.
La charrue avant les boeufs
Dans ce dernier texte, je suggère qu’en voulant puiser l’autorité de faire l’indépendance dans le résultat d’un référendum, nous mettons la charrue avant les boeufs. Dans un cas d’indépendance, un référendum sert essentiellement à amener une population à reconnaître qu’elle a conscience de constituer une collectivité unique et qu’elle a atteint un stade de développement suffisamment avancé dans son organisation, ses institutions, le contrôle de son territoire et de son économie, pour voler de ses propres ailes et permettre à son gouvernement de se présenter devant la communauté internationale pour demander à ce que la voix d'un nouveau pays soit reconnue dans le concert des nations.
Autrement dit, un référendum constitue l’avant-dernière étape dans le processus qui mène à la souveraineté, et non la première.
Or depuis 1973, nous avons agi comme si c'était l’inverse.
Daniel Johnson père
Pourtant, quelqu’un d’autre nous avait ouvert une voie différente dès 1965 en proposant une lecture de la situation fondée sur la continuité historique du Québec et les orientations auxquelles elle nous menait naturellement. Cette lecture de Daniel Johnson père dans le manifeste Égalité ou Indépendance allait permettre à son parti, l’Union nationale, de reprendre le pouvoir en 1966.
Dans son Bilan du siècle, l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke résume ainsi la lecture de la situation faite par Daniel Johnson et les perspectives qu’il en dégage :
Le chef de l'Union nationale, Daniel Johnson, publie un ouvrage dans lequel il explique les positions constitutionnelles que son parti entend défendre au cours des années à venir.
Même si l'Union nationale est dans l'Opposition, « Égalité ou indépendance », l'ouvrage au titre accrocheur de Daniel Johnson, marque une nouvelle étape dans le débat constitutionnel québécois. L'auteur y revendique : « l'égalité des minorités francophones du Canada comme pour la minorité anglophone du Québec, le droit à l'autodétermination des Québécois, leur droit à s'épanouir normalement selon leur entité ethnique et culturelle distincte, dans un cadre juridique politique et institutionnel clairement défini, la reconnaissance effective des canadiens français comme l'un des deux peuples fondateurs du Canada et du statut particulier qui en découle pour le Québec, leur foyer national, la reconnaissance élargie du français comme l'une des deux langues officielles ».
Un autre passage du livre qui sera longuement discuté par les analystes est celui dans lequel Johnson « ...tien[t] à dire clairement que la Confédération n'est pas une fin en soi; et que si, après avoir tout tenté pour la rendre également habitable à nos deux communautés culturelles, nous constatons un jour la vanité de nos efforts, elle ne nous paraîtra plus digne d'être sauvée. » L'année suivante, la victoire de l'Union nationale permettra à Daniel Johnson de devenir premier ministre du Québec.
On le voit, la stratégie de Johnson a pour effet de placer le gouvernement fédéral sur la défensive sur des enjeux existentiels pour les canadiens-français et dans la situation de rejeter les revendications légitimes du Québec et des Québécois de façon à permettre ensuite au gouvernement du Québec de conclure que la Confédération ne mérite pas d’être sauvée et de s’en retirer.
C’est exactement la stratégie à laquelle reviendra Robert Bourassa après le rejet de l’Accord du Lac Meech, et s’il l’avait poursuivie jusqu’au bout, le Québec serait aujourd’hui indépendant.
L'indépendance n'est pas un souhait, c'est une somme
Toutes les expériences référendaires, les nôtres comme celles des autres, nous démontrent que les véritables enjeux dans un référendum ne sont pas de nature juridique ou même économique, mais de nature essentiellement politique, opposant les intérêts existentiels d’un groupe à ceux d’un autre, des intérêts parmi lesquels le respect de la démocratie figure en bas de liste. L’indépendance est la résultante d’un rapport de forces favorable à ceux qui la revendiquent. C'est la somme des efforts nécessaires et consentis pour y parvenir.
Jamais le Canada ne consentira de plein gré à son fractionnement en deux et à la présence entre ses deux parties d’un État québécois indépendant qui en menacerait la survie du simple fait d’exister en son centre stratégique. Croire à la possibilité qu’il en soit autrement en arguant de son bon droit et de la nécessité de respecter la volonté démocratique des Québécois relève de l’utopie ou de la pensée magique.
Le Canada ne s’y résoudra qu’en dernier ressort, lorsqu’il aura épuisé tous les autres moyens, légaux ou non. La guerre ne se fait pas la plume au chapeau et la fleur au fusil, et ceux qui doutent qu’il soit approprié de parler de guerre dans le contexte d’une démarche démocratique légale et légitime n’ont qu’à se rappeler les témoignages de Chuck Guité et de Jean Pelletier à la Commission Gomery.
La question qui se pose donc aux Québécois est de savoir si leur instinct de survie en tant que société distincte par sa langue, sa culture et ses valeurs est suffisamment fort pour supporter un parti qui, comme l’Union Nationale se proposait de le faire et l’a effectivement fait sous Daniel Johnson, sera prêt à confronter le gouvernement fédéral dans sa légitimité la plus profonde à représenter et promouvoir énergiquement leurs intérêts les plus existentiels, à revendiquer les pouvoirs nécessaires pour le faire à sa place s’il ne le fait pas, et à tirer ensuite les conclusions qui s’imposent sur l’appartenance du Québec à la fédération canadienne.
Et si la réponse est OUI, quel est donc ce parti ? Le PLQ ? La CAQ ? Le PQ ? QS ? Un autre parti encore inexistant ?
Un autre référendum ? On en est encore loin. On fait fausse route depuis cinquante ans !
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14 commentaires
Yves Corbeil Répondre
29 janvier 2018Un message pour nos politiciens.
SVP, Mettez-vous à la tâche car notre société désespère.
Yves Corbeil Répondre
26 novembre 2017M.Raymond St-Arnaud, je suis d'accord avec vous.
Cela ne m"entiche plus de voter pour le parti québécois car ils ont détourner l'indépendance depuis leur fondation en neutralisant les indépendantistes du parti. Pour les autres partis, il n'y en a aucun pour la nation canadienne française en attendant qu'elle devienne une nation québécoise.
Donc oui à un nouveau parti qui va être créer pour la patrie. Nous sommes au dessus de 30% qui croyons et voulons être traiter d'égal à égal dans ce Canada sinon bye le Canada. Cela à le loisir d'être clair, très clair et moi j'aime ça des affaires claires comme les vraies affaires, claires nettes et présises.
Merci M.St-Arnaud
Yves Corbeil
Gaston Carmichael Répondre
26 novembre 2017La recette magique serait donc:
1- Faire signer à Justin un contrat de reconnaissance de l'indépendance
2- Demander à Macron de nous prêter une couple de porte-avoins et un escadre de Mirages
3- Gagner une élection référendaire
Qunad est-ce qu'on commence, qu'on en finisse...
Richard Le Hir Répondre
26 novembre 2017M. Carmichael,
Le plan de match de Daniel Johnson père nous a été exposé aujourd'hui par son ancien collaborateur immédiat, le député Antonio Flamand, à l'occasion du Dïner des patriotes qui rendait justement hommage aujourd'hui à Daniel Johnson à titre posthume.
Voir https://vigile.quebec/articles/un-premier-ministre-independantiste-avant-le-pq
Richard Le Hir
Raymond Saint-Arnaud Répondre
26 novembre 2017Pour la survie du Québec en tant que société distincte, « Quel est donc ce parti ? Un autre parti encore inexistant ? »
Mon avis est qu’il faut remettre à la mode les mots patrie, patriotes et Patriotes. Le concept de patrie est en relation directe avec l’identité des peuples. Une identité nationale existe à divers degrés dans la psyché des personnes qui s’y rattachent, qu’elles soient sur le territoire propre de leur nation ou ailleurs dans le monde. La patrie a quant à elle une assise bien matérielle, étant le territoire où la majorité des membres de cette nation vivent.
Cette notion de patrie en rapport avec la gouverne de l’État et en rapport avec l’indépendance devrait logiquement conduire à un nouveau paradigme dans le domaine politique, au-delà des partis traditionnels : la présence d’un Mouvement Patriote et d’un Parti Patriote.
Gaston Carmichael Répondre
25 novembre 2017"Un autre passage du livre qui sera longuement discuté par les analystes est celui dans lequel Johnson « ...tien[t] à dire clairement que la Confédération n'est pas une fin en soi; et que si, après avoir tout tenté pour la rendre également habitable à nos deux communautés culturelles, nous constatons un jour la vanité de nos efforts, elle ne nous paraîtra plus digne d'être sauvée. » "
Que de belles paroles.
Mais, quel était son plan de match au cas où "elle ne nous paraîtra plus digne d'être sauvée"?
André Gignac Répondre
25 novembre 2017Correction
MOMMY! MOMMY! (Pauline Julien) au lieu de MOMMY! MOMMY! (Diane Dufresne). Merci
Gilles Verrier Répondre
23 novembre 2017Il n'y a pas de chemin infaillible qui mène à l'indépendance. On a pu mettre la charrue avant les boeufs - pour reprendre votre expression - et réussir quand même. Certes, les deux référendums étaient des erreurs stratégiques. Mais les erreurs étaient-elles réparables ? C'est la question à laquelle ne répond pas clairement Monsieur Le Hir.
Était-il possible pour les chefs et le parti de réagir aux deux défaites référendaires autrement que par un catastrophisme qui brisa tout l'élan d'un peuple ? Était-il possible de livrer un message d'espoir et de rebondir d'une façon ou d'une autre ? Selon moi, la réponse est claire et c'est oui.
C'est bien pire que cinquante ans de perdus. Il s'agit de cinquante ans de reculs successifs. Mais il n'y aurait pas de responsables car tout le monde était de bonne foi et a fait son possible. Or le fédéralisme nous livre une guerre d'usure mais dans notre camp de bisounours, il n'y a jamais de responsables, même pas les agents fédéraux - Morin n'était pas seul - qui ont tout fait pour introduire au sein du PQ la stratégie fédéraliste du référendum qu'on leur avait soufflé à l'oreille. Alors, qui donc a mis la charrue avant les boeufs ?
Tout cela demande un peu plus de réflexion...
Le PQ est identifié dans la population à tout ce qui a échoué depuis cinquante ans. Il est devenu inutile de le ménager. Il faut mettre sur table et, en revanche, construire un discours et une attitude de gagnants.
Gilles Verrier
André Gignac Répondre
23 novembre 2017Comment voulez-vous qu'un parti profédéral, promulticulturaliste et promondialiste tel que le PQ puisse réaliser l'indépendance du Québec? C'est utopique! Lorsque c'est rendu que tu dois voter pour la CAQ pour espérer battre les libéraux à la prochaine élection, il y a un problème, un gros problème! Je le dis et je le répète, seul un nouveau parti résolument indépendantiste peut nous sortir de ce merdier fédéraliste. Ça presse!
Le chef et les députés du PQ sont incapables de refuser de prêter serment à la reine d'Angleterre; comment voulez-vous qu'ils puissent nous parler d'indépendance? Ceci dénote bien qu'ils sont pour le maintien du statu quo actuel si profitable pour leur carriérisme.
Puisse qu'il faut commencer quelque part pour réaliser l'indépendance, commençons par enseigner l'histoire dans nos écoles au Québec; c'est la seule façon de politiser les nouvelles générations. Si tu veux savoir où tu t'en vas, il faut bien que tu saches d'où tu viens, non? Je ne veux pas décourager personne mais le processus de décolonisation au Québec va être long surtout avec cette immigration massive mise en marche pour nous diluer, pour nous assimiler. À moins d'un gros réveil collectif rapide, je ne donne pas cher pour notre avenir, il faut être réaliste!
MOMMY! MOMMY! (Diane Dufresne)
INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
André Gignac 23/11/17
Yves Corbeil Répondre
22 novembre 2017Moi comme plusieurs autres, c'est une vie perdu.
Yves Corbeil Répondre
22 novembre 2017Bonjour M. Le Hir,
Bien moi ma déception, elle est venu avec la lecture du livre "Le Québec d'abord" de Jean Loiselle sur Daniel Johnson père.
À la fin de cette lecture j'ai compris que j'avais été roulé par un faux parti indépendantiste durant toute ma vie d'électeur. Le livre est sorti en 1999 et étant donné mon manque de temps pour la lecture plus jeune je l'ai malheureusement lue qu'en début d'année 2017 après être tomber dessus par hazard.
Déception totale, écoeurantite de m'être fait rouler pendant toutes ces années et la plus grande déception le déboulonnement de Lévesque qui était jusqu'à ce moment là, le plus grand politicien du Québec. Bien aujourd'hui je crois qu'il est loin derrière Johnson pour l'honnêteté de sa démarche.
1966, Lesage, Lévesque, Johnson, Bourgault. La suite nous l'avons subit dans la foulé de la révolution tranquille. La grande arnaque souverainiste.
Aujourd'hui, on parle de quoi au juste mais surtout avec qui, car je n'en vois pas beaucoup qui peuvent porté le flambeau des canadiens français haut, très haut avec la tête haute et sans cligner de yeux. Il n'y a personne, elle n'est pas encore au monde cette personne là.
Je vais voté pour qui en Octobre 2018, Legault pour sortir les criminels libéraux du pouvoir.
Ce que vous êtes en train de dire c'est "À la prochaine fois" quelque chose comme un grand peuple, bien oui René, on t'a cru et tu nous as bien eu.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
21 novembre 2017Le référendum n'a jamais eu de chance de mener à la souveraineté.
Plan secret de Chrétien en 1995 pour contrer la victoir éventuelle du OUI :
National Post
Excerpt: Now we know Jean Chretien’s secret plan had he lost the Quebec referendum
Bob Plamondon: Chrétien was not prepared to see the country break up on a trick question and a narrow margin of support
(...)
Chrétien had a plan that has never been revealed, until now. First, he would have reneged by saying that the referendum question was unclear and that there was nothing in the Canadian constitution that contemplated separation. (...)
... His plan was to move quickly, within a month or so, to ask Québecers another question in another referendum: Do you want Québec to separate from Canada? If those voting yes had a clear majority — not just 50 per cent plus one but some unspecified threshold — he planned to hold a national referendum on what position the federal government should take.
http://nationalpost.com/opinio
Analyse avant le référendum du 1 er octobre 2017 :
http://nomos-tv.com/geopolitiq
Analyse après le référendum :
JCPomerleau
Simon Poulin Répondre
21 novembre 2017Bons commentaires Monsieur Le Hir
Simon Poulin
Peter Benoit Répondre
21 novembre 2017La leçon catalane est très claire et j'ose espérer que les militants du PQ (ou autre parti) sauront en tenir compte. Pour ma part, j'ai remarqué le silence des référendistes quand je leur mentionne "l'expérience" catalane. En fait, c'est malheureux, mais l'échec catalan sert très bien les indépendantistes québécois: Il n'est plus nécessaire d'argumenter que le référendum de 1995 ait été volé et de se fier à volonté "démocratique" du Canada; il est maintenant assuré que le Canada ne négociera pas. La démarche référendaire est donc nulle ab initio.
Ce constat devrait permettre le renouvellement de la stratégie indépendantiste et de revenir à l'esprit "Égalité ou Indépendance" version 2017. Toutefois, 50 ans plus tard, le Québec a bien changé en passant d'un peuple étouffé par ses valeurs collectives surtout incarnées par l'Église et d'un État sans dettes à une nation fortement endettée et obnibulée par les libertés individuelles du confort et de l'indifférence. Quel contraste !
Toutefois, de puissants séismes géopolitiques se profilent à l'horizon. Comme le furent jadis mêmes de puissants empires et fédérations de toute sorte, je suis d'avis que l'Histoire se chargera du Canada à vitesse grand V. À court terme, je crois possible d'aller chercher de petits pouvoirs du Fédéral que celui-ci cherche à se départir. À condition d'être moindrement visionnaire, il est possible pour le Québec d'exercer des compétences avant que le Fédéral ne s'y intéresse. Pour créer des rapports de force favorables, comme jamais, le Québec devra être à l'avant-garde.
Pour les indépendantistes québécois, je crois qu'il faut une réflexion et un débat sur l'après-référendum pour accoucher d'une stratégie d'envergure pour renforcer l'État québécois; stratégie qui doit être radicalement aux antipodes des intérêts et des priorités du Canada. Si le PQ ne réussit pas à se redéfinir comme le prolongement de la nation québécoise, dans toutes ses forces et ses faiblesses, je ne vois pas d'autre alternative que de créer ou supporter un nouveau parti.
Merci pour votre brillant texte.