Des milliers de personnes ont envahi le centre-ville de Montréal dimanche en après-midi pour dénoncer un projet loi qui «attire la haine» et «mènerait vers la discrimination des femmes voilées».
«Il faut contester ce projet. Ne vous laissez pas faire. Ne vous laissez pas diviser. Personne ne va nous dicter comment vous habiller ou comment travailler», a lancé Adil Charkaoui, l’un des organisateurs de la marche «contre la loi discriminatoire et anti-hijab de la CAQ».
Il y a douze jours, le gouvernement de François Legault a déposé un projet de loi sur la laïcité de l’État. Si cette loi est adoptée, elle interdirait notamment le port des signes religieux comme le voile islamique, la croix chrétienne ou le turban sikh à tous les nouveaux employés de l’État en position d'autorité.
Les manifestants à confession musulmane, des pratiquants de la religion sikhe ainsi que plusieurs personnes issues de minorités visibles s’étaient donné rendez-vous à la place Émilie-Gamelin pour défendre leurs droits.
Ils ont crié différents slogans pendant quelques minutes avant de quitter avec leurs nombreuses pancartes sur le boulevard René-Lévesque vers 13 h 30.
«So-so-so-solidarité-avec les communautés et Le Québec ce n’est pas la France, vive la différence», entendait-on.
M. Charkaoui a invité les personnes présentes à rester unies et à sortir dans toutes les marches organisées contre ce projet de loi.
Discrimination
Selon les intervenants et manifestants, l’intention du gouvernement Legault serait de diviser les Québécois et favoriser l’islamophobie.
«Ce sera un signal qu’on a le droit de discriminer les femmes qui portent les voiles et les hommes qui portent les signes religieux. Il faut rester debout devant cette loi», a scandé Saïd El-Amari, un survivant de l’attentat de la grande mosquée de Québec.
Ce père de famille était resté un mois dans le coma après la tuerie. Il tenait à être présent, malgré sa souffrance et son traumatisme.
Trop nombreux
L’itinéraire prévu au départ par les organisateurs de l’événement a dû être modifié à cause du trop grand nombre de participants.
En fin d’avant-midi, le porte-parole de la marche, Bouazza Mache, espérait compter 20 000 manifestants.
Or, au moment d’écrire ces lignes, personne ne pouvait confirmer le nombre de personnes présentes à l’événement.