Il est où le changement

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La CAQ est-elle un PLQ bis ?


Parallèlement à Christophe Maé qui se demande où est le bonheur, il doit y avoir plusieurs Québécois qui cherchent où est le changement avec la CAQ. Mis à part un peu moins d’arrogance pour l’austérité, les comportements du premier ministre et de son équipe empruntent énormément à l’ère précédente.


L’opposition CAQ s’indignait du salaire des médecins et des primes qui leur étaient consentis en promettant une baisse de leur rémunération s’il prenait le pouvoir. Le gouvernement Legault versera des primes incitatives aux médecins généralistes.


L’opposition CAQ se scandalisait de la prise de contrôle d’entreprises québécoises par des consortiums étrangers. Le gouvernement Legault reste coi devant les prises de contrôle de Groupe Maurice, d’Air Transat et d’activités de Bombardier par des investisseurs extérieurs au Québec.


L’opposition CAQ pestait contre le mode de scrutin. Le gouvernement Legault cherche à éluder sa promesse de le changer et de maintenir le mode actuel en proposant un référendum où ses députés se tairont sur la nécessité du changement. 


L’opposition CAQ râlait contre la surfacturation d’Hydro Québec. Le gouvernement Legault a choisi d’engranger une partie des surplus qu’elle a engendrée.


L’opposition CAQ s’insurgeait contre les nominations politiques des libéraux et les primes exorbitantes versées à certains dirigeants. Le gouvernement Legault s’est permis de nommer un ami du ministre Fizgibbon à la tête d’Investissement Québec et de doubler sa rémunération.


L’opposition CAQ se drapait d’un nationalisme affirmé pour promettre la défense et la promotion de la langue française. Le gouvernement Legault fait preuve du même laxisme que ses prédécesseurs et il privilégie une immigration économique qui ne devrait pas être freinée par la méconnaissance du français.


L’opposition CAQ promettait une autre façon de faire la politique en étant plus à l’écoute des citoyens et en soulageant leur fardeau fiscal. Le gouvernement Legault poursuit les saupoudrages de millions de dollars à coup d’annonces tonitruantes pour entretenir sa clientèle électorale sans qu’il soit ressenti de véritables améliorations dans les services aux citoyens ou dans leur pouvoir d’achat. 


L’opposition CAQ ambitionnait de faire de l’éducation la priorité nationale. Le gouvernement Legault continue d’entretenir une éducation à trois vitesses qui profitent aux mieux nantis en laissant pour compte un grand nombre d’enfants.


Les déceptions et les frustrations à l’égard des partis traditionnels ont poussé les citoyens de plusieurs pays à vouloir s’en dégager et à vénérer le changement comme s’il était suffisant de paraître différent pour qu’une formation politique puisse mieux répondre à leurs aspirations. Plusieurs nations nous ont précédés dans cette ère de dégagisme sans que la gouvernance se transforme et que les citoyens s’en portent mieux. France, Italie, Brésil et d’autres sont des exemples de ce glissement un plus à droite qui ne fait que multiplier les insatisfaits.


Pour François Legault, la situation est pire, car il demeure un ministre de province qui manque de leviers pour faire la différence, s’il en avait vraiment envie!