Harper, le mécène

Harper et la culture


Les changements annoncés par le gouvernement Harper dans divers programmes de subventions à la culture occupent beaucoup d'espace en ce début de campagne électorale. Selon Gilles Duceppe, les conservateurs «s'attaquent à la culture québécoise». Pour Denis Coderre, M. Harper s'en prend «au coeur de notre identité». Les artistes ont été encore plus virulents, l'un d'eux allant jusqu'à parler de «génocide culturel». Du calme... Cette enflure verbale n'est absolument pas justifiée. En réalité, sous les conservateurs, les budgets fédéraux consacrés à la culture ont augmenté. Vous avez bien lu, augmenté!

La ministre du Patrimoine canadien, Josée Verner, souligne depuis quelques semaines que le gouvernement conservateur a haussé le budget du Conseil des arts du Canada de 30 millions. Cette affirmation est accueillie par des haussements d'épaules. Pourtant, le Conseil des arts est un organisme subventionnaire très important qui verse des fonds directement aux artistes hors de toute influence politique. Ce sont en effet des comités d'évaluation formés d'artistes qui choisissent les projets subventionnés. Un gouvernement obscurantiste, hostile aux arts, aurait sabré là en premier. Au contraire, les conservateurs ont porté le budget du Conseil à 180,5 millions. L'an dernier, l'organisme a remis aux artistes la somme la plus importante de ses 50 ans d'existence. Les artistes du Québec ont eu droit au tiers des subventions attribuées. C'est ça qu'on appelle s'attaquer à l'identité québécoise?
Les conservateurs n'ont jamais caché leur peu de sympathie pour la Société Radio-Canada. Or, ils prévoient payer 1,1 milliard à la SRC cette année, 133 millions de plus que ce que lui avaient accordé les libéraux en 2005-2006, leur dernière année au pouvoir.
Le directeur artistique du théâtre français du Centre national des arts, Wajdi Mouawad, a accusé le premier ministre Harper de mépriser l'art et ceux qui le font. Pourtant, sous le gouvernement Harper, la contribution d'Ottawa au budget du CNÀ est passée de 31 millions à 49 millions, à la faveur d'un important projet de rénovation.
Certains organismes et programmes ont bel et bien vu leurs budgets diminuer. Ainsi, Téléfilm Canada reçoit désormais 20 millions de moins par an. De plus, la contribution gouvernementale à l'important programme Espaces culturels Canada est plafonnée à 26 millions. Par contre, le Fonds canadien de télévision est passé en trois ans de 100 à 120 millions. Le Musée des beaux-arts du Canada obtiendra cette année 53 millions, 9 millions de plus que sous les libéraux.
Au total, le budget de Patrimoine Canada, consacré en grande partie à la culture, totalise 1,4 milliard, 273 millions de plus que sous le dernier gouvernement libéral. Mépris pour les arts? Attaque contre la culture québécoise? Allons donc!
Une fois ces grotesques accusations démenties par les faits, il reste une série de compressions mal gérées - où sont les programmes qui doivent remplacer ceux dont on annonce la disparition? - et encore plus mal expliquées par la ministre responsable. Ce n'est pas de l'obscurantisme, ce n'est pas George W. Bush. C'est tout simplement de l'incompétence.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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