Pendant que tout le monde ici parlait des révélations du livre Sodoma qui égratigne l’Église et que nos formations politiques se positionnaient pour ou contre le cours d’endoctrinement ECR (Éthique et cultures religieuses), je me trouvais au Mexique dans une atmosphère de religiosité catholique survoltée, y compris chez les jeunes, dont la ferveur me rappelait le Québec des années 1950.
Moi le vieux sceptique, je n’étais pas vraiment à ma place parmi cette foule de 5000 fervents jeunes Mexicains ! Et je songeais que le modèle québécois qui associe modernité à laïcité ne va pas forcément de soi.
Notre oratoire Saint-Joseph avec ses deux millions de visiteurs par an fait figure de nain en comparaison de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Guadeloupe de Mexico avec ses 15 à 20 millions de pèlerins annuels.
Catholicisme supplanté
Au sujet du raz-de-marée de scandales de pédophilie qui n’en finit plus d’engouffrer la vaste organisation catholique, j’ai à dire ceci : le christianisme lui-même n’en souffrira pas forcément. En Amérique latine, c’est frappant. De voyage en voyage, je constate que le protestantisme à l’américaine y gagne du terrain.
Les prêtres se font plus rares, mais les pasteurs se multiplient ; le Vatican décline, mais Jésus reste.
Aux orties, le cours !
Quant au cours ECR, si seulement il avait enseigné l’historicité des religions, leurs grandes figures, leurs grandes traditions, de manière critique, je l’aurais appuyé. Mais puisque ce cours semble créé de toutes pièces pour endoctriner l’enfant et lui bourrer le crâne de stéréotypes religieux pour lui faire avaler les accommodements déraisonnables, je comprends mal pourquoi le gouvernement Legault lui trouve des excuses.
Lorsque je visite une cathédrale pleine de jeunes à Mexico, je me rappelle que le Québec pourrait un jour avoir de nouveau la piqûre... Bref, ne tenons pas la « laïcité » pour acquise. Elle est plus fragile qu’on le croit.