Ce message est un appel au ressaisissement à vous, fans des Nordiques, vous surtout qui résidez dans la très belle ville de Québec. Il veut vous faire comprendre comment il serait bien plus facile de financer l’amphithéâtre, que vous désirez tant, si vous vous décidiez très majoritairement à ce que votre ville devienne la capitale d’un pays plutôt que simplement celle d’une province du Canada.
Que ce fleuron en Amérique du Nord devienne la capitale du Québec changerait du tout au tout la donne en ce qui a trait au financement de votre tant chéri futur amphithéâtre. La « vieille capitale » redevenant un important centre de décisions politiques, la population entière du Québec ne rechignerait plus à vous remettre la part de subventions pour sa construction que, l’an passé, le maire Labeaume s’est épuisé à demander au gouvernement canadien.
Vous savez très bien pourquoi Stephen Harper a répondu avec un gros niet à votre demande. S’il avait fallu que son gouvernement vous accorde une telle faveur, il aurait dû ensuite répondre favorablement aux demandes similaires venant de bien d’autres villes canadiennes lui a fait savoir le tollé de protestations qu’ont provoqué les appels insistants de votre maire.
Gens de Québec, réfléchissez un instant. Si en 1995, vous aviez voté massivement oui au référendum, eh bien le Québec serait aujourd’hui un pays et je suis convaincu que, dans un contexte aussi différent, il y aurait eu consensus dans la population pour que la capitale du nouvel État se pourvoit d’infrastructures dignes de sa nouvelle vocation.
Songez à Paris. Est-ce que les Françaises et les Français de Lyon, de Lille ou de Marseille s’offusquent aux dépenses engendrées par les constructions souvent pharaoniques entreprises dans la capitale sous des présidents issus tant de la droite que de la gauche ? Eh bien, non.
Les hésitations des États à accepter les demandes de financement pour faciliter la construction de centres culturels ou sportifs d’une simple ville, même si celle-ci est une capitale provinciale, existent beaucoup moins quand la demande vient de dirigeants d’une capitale nationale –« nationale » dans le plein sens du terme -, que celle-ci soit Paris, Rome, Brasilia ou… Ottawa. Il en va du prestige du pays.
Fans des Nordiques et gens de Québec, avez-vous songé au fait que l’actuelle crise au sein du Parti québécois n’aurait pas pu éclater si vous aviez voté massivement oui au référendum de 1995? Et qu’il n’y aurait pas eu ce vote massif des Québécois pour un parti comme le NPD qui ne pourra jamais, au grand jamais, intercéder en votre faveur ? Encore moins depuis qu’il est devenu l’opposition officielle de « sa Gracieuse Majesté ».
Ressaisissez-vous, gens de Québec et fans de Nordiques. Manifestez dès maintenant votre opposition à résider dans la capitale d’une province qui a de moins en moins d’influence dans ce pays appelé « Canada ».
Tout est possible si vous effectuez ce ressaisissement. Du jour au lendemain dans les sondages, la souveraineté grimperait au dessus de la barre de cinquante pour cent. Grâce à vous, la crise au PQ se résorberait. Pauline Marois ne parlerait peut-être plus de « gouvernance souverainiste ».
Espérons qu’elle aurait alors compris. Et que, dès lors, elle mettrait son parti en marche pour gagner haut-la-main une élection référendaire. Une victoire avec une majorité tant de sièges que de voix.
Grâce à vous, les Louise Beaudoin, Pierre Curzy, Lisette Lapointe pourraient, dans l’honneur et l’enthousiasme, réintégrer le PQ. Grâce à vous, le jeune économiste Jean-Martin Aussant pourra, avec le brio que l’on lui connaît, démontrer aux Québécoises et aux Québécois qu’il serait économiquement plus avantageux de sortir du Canada que d’y rester.
De grâce, fans des Nordiques et gens de Québec, aidez-nous à nous donner un pays. En retour nous vous donnerons un amphithéâtre.