Le Mouvement du 24 septembre

Faire tomber le gouvernement Charest - 4

Sa majorité ne tient qu’à un fil

Les indignés - au Québec

Retour en arrière
Il y a un an, jour pour jour, nous lancions, sur Vigile.net, notre premier appel pour « Faire tomber le gouvernement Charest ». Nous expliquions alors que le PLQ n’avait qu’une mince majorité à l’Assemblée Nationale. Un gouvernement majoritaire doit avoir 63 députés sur 125. Sa majorité était alors de 4 députés :
• Libéral 66
_ • PQ 51
_ • ADQ 7
_ • QS 1
Et 12 députés libéraux n’avaient obtenu qu’une majorité inférieure à 2069 votes.
Nous avons donc lancé une campagne de propagande pour saper le moral de quelques députés en espérant qu’une réaction en chaîne pourrait se produire et que le gouvernement pourrait tomber. Cette campagne a eu des échos à l’Assemblée nationale où Jean-Marc Fournier, le ministre de la Justice, a accusé le PQ de financer Vigile.net qui diffusait une campagne de propagande d’un ex-felquiste.
Résultat, le financement de Vigile a monté en flèche et a atteint son objectif financier à une vitesse jamais vue auparavant.
La répartition des sièges à l’Assemblée nationale
Sur les 125 sièges de l’Assemblée nationale, les libéraux en occupent actuellement 64, le PQ en possède 46 et l’ADQ, quatre. Les indépendants sont 9, tandis qu’un siège (Bonaventure) est vacant depuis la démission de l’ancienne vice-première ministre.
En excluant les présidents et les trois vice-présidents de l’Assemblée nationale (ces derniers ne votent qu’exceptionnellement), le gouvernement calcule que le rapport de force est désormais de 61 contre 59 députés. Nous approchons du but. 2 voix de différence.
C’est certain qu’en septembre 2010, nous étions un peu en avance sur la population en général avec notre campagne, mais c’est le rôle de l’avant-garde de fournir une direction et un but aux organisations et aux citoyens en lutte. Avec les informations que nous détenions, il n’était pas hasardeux de dire et de faire ce que nous avons dit et ce que nous avons fait.
Où en sommes-nous ?
François Legault, il y a 6 jours, appelait à faire tomber le gouvernement libéral si Jean Charest persiste à empêcher la tenue d’une enquête publique sur la corruption dans la construction. Or Charest a refusé la commission.
Françoise David, Amir Kadir et Québec Solidaire ont réclamé la démission de Jean Charest, ce qui conduirait évidemment à la chute du gouvernement et à déclencher des élections.
Pauline Marois n’y est pas allé de main morte. Elle a jugé que Jean Charest devait quitter ses fonctions et a affirmé que, si elle était aux États-Unis, elle entamerait une procédure de destitution. Elle a déclaré : « Il protège le Parti libéral. Et en protégeant le Parti libéral, M. Charest protège la mafia et protège le crime organisé. » Elle a invité les députés libéraux à « cesser d'être les complices du premier ministre ».
Gérard Deltell, quant à lui, n'a pas exigé la démission de Charest, ni des élections. Il a demandé plutôt aux députés libéraux de faire pression à l'interne sur leur chef. Se pourrait-il que l'ADQ n'appuie pas une motion de blâme et sauve le PLQ d'une élection ? Si oui, ils seront morts dans l’opinion publique.
Les sondages
Un sondage Léger Marketing, mené pour le compte de l’AgenceQMI, révèle que les Québécois n’en démordent pas : ils veulent encore et toujours une commission d’enquête pour faire la lumière sur toutes ces allégations de corruption dans le domaine de la construction.
Plus des trois quarts (77 %) des répondants sondés estiment nécessaire cet exercice public que le gouvernement Charest s’entête à refuser, malgré les nombreuses voix qui s’élèvent pour le réclamer.
Le sondage illustre qu’une majorité des Québécois estime que le gouvernement Charest a de toute évidence quelque chose à cacher.
Pas moins de 60% des Québécois sondés croient que c’est effectivement pour cette raison que Jean Charest se refuse à mettre sur pied une commission d’enquête.
La présidente du SFPQ a lancé « J’invite quasiment la population à se révolter contre ça. Nous désirons, nous voulons, nous maintenons et nous exigeons une commission d’enquête sur la construction ! ».
Manifestations
Des manifestations se préparent dans plus d’une ville pour dénoncer le refus du premier ministre de tenir une commission d’enquête. Le « Mouvement du 24 septembre », invite la population à aller manifester devant le bureau de Jean Charest samedi prochain à 14h30.
Il y a donc un constat que la situation est mûre pour faire tomber le gouvernement Charest. Des élections cet automne seraient les bienvenues.
Urgence
Pendant ce temps-là, ce même gouvernement Charest est sur le point d’effectuer des coupures budgétaires de l’ordre de 800 millions dans les ministères de l’Éducation et de la Santé. L’éducation aura à subir la plus importante part de réductions. Nos étudiants, nos professeurs, le personnel de santé et nos malades vont souffrir parce que, supposément, nous sommes pauvres alors qu’on ne collecte même pas notre part de redevances sur les ressources naturelles.
Nous sommes dans un contexte antagoniste où 80 % de la population veut se confronter avec le PLQ sur la question de la corruption. Il semble que nous ayons peut-être trouvé notre Pax Plante en la personne de Jacques Duchesneau. Il a identifié un « pattern » qui paraît être un sous-produit systématique du fonctionnement du fédéralisme. Les coûts sont gonflés et la différence est blanchie, partagées entre la Mafia et le PLQ. L’État du Québec paie le pizzo à la Mafia. Qui est le Parrain qui ramasse en bout de ligne.
C’est scandaleux. Les preuves sont sur le bureau du juge, mais Charest n’a pas lu le rapport !
Si l’État du Québec paie le pizzo sur des contrats de quelques millions au Ministère des Transports, comment peut-on imaginer qu’il en sera autrement dans les contrats de milliards de dollars qui sont en train d’être signés pour le Plan Nord. Il y a urgence de réagir.
Il faut donner un coup de collier et pousser plus fort. Même des journalistes n’en peuvent plus. Patrick Lagacé, de La Presse, donne des noms. Il lance un appel spécifiquement à trois députés du PLQ qu’il croit honnêtes : Pierre Paradis, Pierre Arcand et Guy Ouellette qui est un ex-policier de la Sureté du Québec. Trouvera-t-on un mouton noir qui décidera de Faire tomber le gouvernement Charest ?
Arrêtons d’être complices par passivité. Une collision frontale se dessine à l’automne. La chute du gouvernement ouvrirait des horizons et des perspectives inespérés jusqu’à tout récemment, avec des chances réelles de victoire.
Samedi, sortons tous pour donner un coup de bélier, pour exprimer notre écœurement et notre rage !
Rhéal Mathieu.

Squared

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Ex-felquiste.

Accusé faussement des attentats de la BAF. (Voir Le Journal le Québécois, numéro 3, 2008).





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 septembre 2011

    Dans cet optique, les maillons faibles de sa majorité tiennent aux députés élus qu'avec une très faible minorité en votes réels. Trouvons-les et ensuite exerçons des pressions de manière synchronisé sur ces derniers...
    Normand Perry.