Partout des récessions

Exception canadienne ou lubie néolibérale?

Ce qu'en dit Radio-Canada

La crise mondiale et sa géopolitique

Pour qui l’économie roule-t-elle ? Selon Radio-Canada, l’économie de ce pays s’en tire bien. Mais du même souffle, on avoue, au bulletin consacré à l’état des finances, qu’on a accordé des congés de cotisation par les entreprises aux fonds de retraite qui menacent de les rendre inaptes à payer les pensions durement gagnées. Ainsi, on a relégué aux calendes grecques le respect des engagements pris envers les salariés sans doute pour maintenir les rentes aux actionnaires.
On a ainsi mis en péril les retraites des travailleurs dont le niveau de vie sera gravement atteint, en particulier, lors de fermeture sauvage d’usines ou dans le cas de coupures de postes dans la fonction publique qui continuent de se multiplier mettant au chômage, ou en attente d’un emploi, des millions de salariés. Le Québec n’est nullement épargné par ce type de désastre. Il est même une partie du Canada toujours des plus gravement touchée car son taux de chômage est constamment plus élevé.
On voit bien que les banques canadiennes, liées au capital industriel (ce qu’on appelle dans le jargon politique l’impérialisme) s’en tirent bien en remettant à plus tard leurs responsabilités envers les travailleurs. Comment dans ce cas parler d’exception pour le Canada dans les récessions qui se manifestent à l’échelle de la planète ?
Cette singularité du Canada n’en est une que si l’on conçoit l’économie comme étant au service du système bancaire et industriel plutôt qu’au service de la prospérité commune. De quelle exception parle-t-on quand un employeur demande 50 % de réduction de revenu à la suite d’un lock-out comme le fait une compagnie en Ontario ? Avec Charest au pouvoir, le Québec n’est pas à l’abri de tel chantage. Dans la Ville de Québec, une usine a mis en lock-out déguisé ses 600 ouvriers sous le couvert d’une fermeture provoquant la faillite alors qu’un ancien dirigeant du plan à la retraite déclare que la machinerie est encore bonne pour 10 à 15 ans.
L’exception canadienne dont fait état Radio-Canada dans son bulletin économique n’est donc qu’un leurre, un grossier mensonge, une manière de trafiquer les statistiques destinée à gagner l’opinion à une adhésion à un système qui continue, comme ailleurs dans le monde, à desservir les salariés.
Le plaidoyer rassurant de Radio-Canada est reproduit à une telle échelle dans les médias qu’on est en droit de se demander s’il ne s’agit pas tout simplement d’un discours totalitaire. En tout cas, il ne fait que suivre une logique de banquier plutôt que celle du monde du travail. Il encadre un régime politique autarcique où domine à son tour le discours néolibéral de politiques au service du grand capital.
L’exception canadienne (ou québécoise, si l’on en croit Charest) n’en est pas une du point de vue des salariés dont les revenus sont grugés par l’inflation et les hausses de taxes ou de tarifs. Parler d’exception dans le contexte d’une crise mondiale n’a rien à voir avec la réalité de ce que vivent au jour le jour les Canadiens ou les Québécois.
Et la logique des bulletins de nouvelles de Radio-Canada ne peut s’expliquer que par la nature propagandiste du réseau dont l’objectif reste de convaincre que si tout va bien pour les banquiers, tout ira bien pour tout le monde. Du point de vue du monde ordinaire, cela n’a rien de bien logique. Ce qui conduit à la riposte et aux lignes de piquetage. Les gens deviennent heureusement des agents politiques aspirant à une meilleure maîtrise de leur destin. Et c’est bien comme ça que le monde évolue vers du mieux. En attendant que le plus grand nombre choisisse consciemment une société supérieure, le socialisme.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 janvier 2012

    Monsieur Roy,
    À Trois-Rivières, le chômage "officiel" est à 9% (certainement plus élevé car ces chiffres n'incluent pas ceux de qui l'on dit qu'ils ont cessé de chercher) mais cela n'empêche le superficiel maire capitaliste de Trois-Rivières de se vanter dans les médias qu'il "crée de la richesse" (l'expression fétiche des yuppies du monde capitaliste des affaires et de la finance).
    http://mauricie.rougefm.ca/Nouvelles.aspx?articleID=204108
    Il faudrait peut-être rappeler au maire capitaliste de Trois-Rivières que la maison d'hébergement "Le Havre" pour les itinérants ne suffit plus à la demande tellement l'itinérance a augmenté à Trois-Rivières depuis que monsieur le maire est en poste et ce malgré toute la richesse qu'il a créée.
    http://www.radio-canada.ca/emissions/chez_nous_le_matin/2010-2011/chronique.asp?idChronique=174081
    Comment voulez-vous que des gens qui ont toujours été gras dur comprennent la réalité de ceux qui survivent à l'aide sociale avec seulement 574$ par mois.
    Un revenu universel pour tous et ça urge...

  • Archives de Vigile Répondre

    6 janvier 2012

    De la propagande en effet de la part des médias mainstream dont Radio-Canada.
    Si le Canada s'en tire si bien économiquement parlant, alors pourquoi cette augmentation du recours aux banques alimentaires par exemple depuis quelques années?
    La bonne performance de l'économie semble être calculée seulement du point de vue des élites de la finance et des affaires et non pas du point de vue de la population.
    Vite, l'établissement d'un revenu de citoyenneté universel comme le souhaitait le regretté Michel Chartrand.