(Québec) L'intervention d'Ottawa pour bloquer un projet immobilier dans l'habitat de la rainette faux-grillon est le dernier d'une série d'épisodes où Québec a échoué à faire appliquer ses propres lois pour protéger l'environnement, dénoncent des écologistes. Certains considèrent même que le ministère de l'Environnement est rongé par la «gangrène».
Ce n'est pas Québec, mais bien la Cour supérieure qui a ordonné l'arrêt des travaux dans une zone de reproduction des bélugas à Cacouna en 2014. L'an dernier, le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a renoncé à soumettre le projet de modernisation du port de Québec à l'examen du Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE). Ce même ministre a accusé Ottawa d'«intrusion», le mois dernier, lorsque le fédéral a annoncé un décret d'urgence sur la rainette faux-grillon.
Les exemples se suivent et se ressemblent, se désole Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace. Selon lui, le refus par le gouvernement Couillard d'assumer ses obligations ouvre toute grande la porte à ce qu'Ottawa le fasse à sa place.
«On voit au niveau du gouvernement du Québec, au cours des dernières années, une tendance à délaisser le champ de compétence de l'environnement, qui est un champ de compétence partagé, au profit du fédéral.»
Steven Guilbeault, porte-parole d'Équiterre, abonde dans le même sens. Il se dit «inquiet» de la succession de cas où Québec a été si timide à faire appliquer sa propre loi.
«Le gouvernement ne peut pas se désengager de ses propres lois sous prétexte qu'il y a un autre ordre de gouvernement qui est impliqué», résume M. Guilbeault.
Le premier ministre Philippe Couillard a promis le mois dernier de s'attaquer au «profond problème de culture» au ministère des Transports, dans la foulée du scandale qui a mené à la destitution de sa sous-ministre. Daniel Green, militant à la Société pour vaincre la pollution et chef adjoint du Parti vert du Canada, affirme qu'un ménage semblable s'impose au ministère québécois de l'Environnement.
Selon lui, ce ministère est rongé par la «gangrène».
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