(QUÉBEC) L'appel au compromis lancé par la députée indépendante Fatima Houda-Pepin n'est pas davantage entendu au Parti québécois qu'au Parti libéral. Le ministre Bernard Drainville refuse d'assouplir son interdiction du port de signes religieux par les employés du secteur public, comme le demande l'élue musulmane.
Il est hors de question pour lui de «diluer» son projet de charte. «Sur la question des signes religieux, on a fait notre proposition, et on pense qu'elle est juste, raisonnable, bien équilibrée», a-t-il fait valoir hier. «On est ouverts à améliorer le projet de loi, mais on ne va pas le diluer.»
Mercredi, Mme Houda-Pepin a déposé un projet de loi qui vise notamment à interdire le port de signes religieux non pas à tous les employés de l'État, comme le veut le gouvernement, mais seulement aux figures d'autorité que sont les policiers, les gardiens de prison, les juges et les procureurs de la Couronne. C'était la recommandation de la commission Bouchard-Taylor. Elle reproche au PQ et au PLQ - qui, lui, refuse toute interdiction - d'avoir des «positions électoralistes à courte vue». Elle demande au PQ de renoncer au «mur-à-mur» et au PLQ de cesser le «négativisme» afin d'arriver à l'adoption d'une charte.
Mais Bernard Drainville a indiqué qu'il n'a pas l'intention de faire le compromis souhaité par la députée sur les signes religieux.
«Je respecte la position de Mme Houda-Pepin, mais ce que je dis depuis le départ, c'est que la recommandation de Bouchard-Taylor, c'est un point de départ, ce n'est pas un point d'arrivée. Je pense que Bouchard-Taylor, c'est minimaliste sur les signes religieux», a-t-il expliqué.
Le ministre s'est empressé d'ajouter que d'autres mesures proposées par Mme Houda-Pepin sont «intéressantes» et «analysées» par le gouvernement. Il n'a pas précisé lesquelles. La députée présentera son projet de loi au caucus péquiste la semaine prochaine.
Mme Houda-Pepin a été exclue du caucus libéral le mois dernier parce qu'elle refusait de se rallier à la position du parti sur les signes religieux.
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