Éducation

Doit-on baliser les absences des élèves?

Tribune libre

Du temps où j’’occupais le poste de directeur d’école au secondaire, l’élève s’étant absenté de l’école, et ce peu importe le nombre de jours, devait présenter à son responsable un billet signé par un parent motivant les raisons de son absence. Dans le cas contraire, les parents étaient automatiquement contactés par téléphone et, dans l’hypothèse d’une absence non-motivée, l’élève écopait d’une sanction.

Or aujourd’hui, le phénomène de l’absentéisme des élèves s’accroît de manière inquiétante pour des motifs reliés notamment à la participation à des compétitions sportives ou artistiques, ou à des voyages liés à des vacances en famille. Une situation fort préoccupante qui dénote de toute évidence une forme de laxisme irresponsable de la part des parents dont la responsabilité première est de veiller à favoriser la présence en classe de leur enfant d’autant plus que l’enseignant n’est pas tenu d’offrir quelque travail scolaire de récupération pendant l’absence de l’élève liée à ces activités extra-scolaires.

La présence du jeune à l’école, hormis les absences pour des motifs de santé justifiables, est obligatoire. Dans ce contexte, elle doit être encadrée à l’intérieur de balises qui déterminent une limite du nombre de journées d’absence acceptables au cours d’une année scolaire. En revanche, les parents doivent être sensibilisés aux conséquences des absences non-motivées de leur enfant, notamment les retards accumulés sur les matière concernées pouvant conduire à une démobilisation de l’élève, voire à son décrochage. Conséquemment, la collaboration entre les parents et l’école s’avère essentielle à la bonne marche de la mission éducative de l’école qui implique, entre autre, la responsabilisation de toutes les parties prenantes au développement global de l’adulte en devenir.


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    27 février 2025

    Bonjour M. Marineau,

    Vous posez une question dont la réponse est absolument OUI. Oui, dans le sens de toute votre argumentation et surtout celle de la responsabilité des parents les premiers.

    J’ai toujours dit que le travail d’un enfant c’est d’aller à l’école, de faire ses devoirs et d’apprendre ses leçons. C’est évidemment vieux jeu. Mais c’est encore et toujours la règle si l’on veut en faire des adultes matures et responsables. Et qui dit responsable, dit libre, dit capable de réponses par lui-même.

    Les lois du travail du Québec sanctionnent les employés salariés comme des esclaves; ils doivent loyauté à l’employeur. L’évolution de l’animal humain est lente vers son absolue liberté où il pourrait ne pas être balisé par un supérieur prêt à le réprimander comme le Mouvement Desjardins le fait vis-à-vis de ses membres sociétaires des Caisses s’ils dérogent aux directives des dirigeants. 

    La différence ici, c’est qu’à l’école, les directions d’école ont des enfants à éduquer, alors qu’avec Musk et Desjardins, ce sont des adultes qui font défaut de respect absolu à l’autorité. Mais il y a une différence importante qui est escamotée : le dialogue! 

    Toute autorité doit être capable de responsabiliser ses commettants par elle-même; si elle ne le réussit pas, la société se retrouve 15 ans plus tard avec des adultes incapables de cet effort de maturité. Cependant, le dialogue entre supérieur et sujets obligent le premier à une écoute respectueuse qui doit être capable de remettre en question sa supériorité absolue : est-il absolument dans son droit d’exiger? 

    Dans le cas des élèves et de l’école, il faut reconnaître que tous doivent apprendre à obéir avant de commander; mais dans le cas d’adulte à adulte, la remise en question doit primer. Et le dialogue doit être respectueux.

    Nos lois sont parfois infantiles et manquent de maturité; un exemple : les articles contre le harcèlement psychologique en entreprise dans les normes du travail.