Desjardins: imposition d'un "voeu de silence" aux membres!

Tribune libre

Depuis 2010, les sociétaires des Caisses Desjardins sont tenus par deux règlements de régie interne (RRI) de la « coopérative » de faire « voeu de silence » vis-à-vis des politiques administratives du Mouvement Desjardins. Voeu d’obéissance quasi dogmatique, les RRI 4.6 et 4.7 imposés par Monique F. Leroux ordonnent aux sociétaires des Caisses de garder leur langue si des politiques de la « coopérative » ne leur plaisent pas. 



C’est par la menace d’exclusion arbitraire et radicale que l’autorité d’une Caisse Desjardins impose ce « voeu de silence » aux membres Desjardins. Les RRI 4.6 et 4.7 mis en force par Monique F. Leroux dans toutes les Caisses Desjardins sont sans appel et exigent que tous les sociétaires obéissent aveuglément à l’autorité.



L’article 4.6 indique explicitement aux membres que leurs critiques vis-à-vis les dirigeants « Desjardins » pourraient être retenues contre eux et considérées comme des « paroles offensantes », entraînant leur exclusion définitive de leur Caisse. Lisons cet article 4.6 :



« Un membre de la Caisse ne doit pas se conduire d’une manière offensante.


Une conduite est considérée comme « offensante » lorsqu’elle se manifeste par des comportements, paroles, actes ou gestes hostiles qui portent atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique d’un employé, d’un dirigeant, d’un membre de comité ou d’un membre de la Caisse ou qui sont néfastes à l’environnement dans lequel la Caisse exerce ses activités. »



Avec un tel libellé à l’encontre des membres, la moindre intention de réclamer plus de respect envers la doctrine du coopératisme devient offensante et donc sujette à être considérée comme une conduite qui maltraite la bonté et les bonnes volontés des dirigeants de Desjardins; il n’est plus possible d’oser interroger les décisions des directions sans risquer que la direction brandisse l’article 4.6 des RRI des Caisses Desjardins.



Chez Desjardins on est plus que jamais dans l’infaillibilité papale présidentielle!



C’est donc à leur risque et péril que les membres des Caisses « coopératives » Desjardins osent, depuis 2010 et Monique F. Leroux, dire : « Oh là! Desjardins; tu vas trop loin!» On se croirait sous la tutelle d’un Vatican de la Coopération et de ses points de doctrine considérés comme des vérités absolues et incontestables. 



Dans cette institution de pouvoir, cette maxime de 1748 prend du galon :



« C’est une expérience éternelle que tout homme (ou femme) qui a du pouvoir


 est porté à en abuser; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. »



« Esprit des lois », 


Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu


 


Quand lira-t-on une lettre publique d’excuses de la part du gouvernement du Québec ainsi que de l’Autorité des marchés financiers (AMF) du Québec? Si François Legault avait demandé à L’AMF de regarder de plus près ce qui se passait dans cette coopérative financière lors de la vente frauduleuse des renseignements personnels de tous les membres en 2018, c’est peut-être bien le Mouvement Desjardins au complet qui se serait écroulé! Aujourd’hui, le Mouvement est sur des œufs, et sa fragilité est plus que jamais perceptible pour qui sait regarder, lire et écouter les dirigeants qui, par de tels RRI, confirment leur peur de leurs propres membres!



Quelle banque capitaliste menace ses clients et actionnaires d’exclusion? Desjardins: un géant aux pieds d’argile qui craint ses sociétaires comme un enfant qui s’écrase devant son tuteur.



Pour avoir fait de graves erreurs de jugement dans l’évaluation des plaintes des membres des Caisses Desjardins du Québec, pour leur fausse perception de l’oeuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins, et pour avoir laissé se dégrader jusqu’à l’abus de pouvoir et financier des présidents, tout le Mouvement Desjardins est aujourd’hui en péril. Il doit déclarer officiellement que depuis Claude Béland et son oeuvre machiavélique achevée le 4 décembre 1999, Desjardins n’est plus une coopérative. 



En réaction au capitalisme sauvage qui submergeait les sociétés réduites à subir la révolution industrielle qui balayait tout sur son passage, l’anarchisme du XIXe siècle a créé le coopératisme, le syndicalisme et tout ce « spirit » du « self-help » d’où viendrait le contre-pouvoir afin de balancer le déséquilibre flagrant qu’imposait le capitalisme vainqueur aux peuples affligés et sans plus réel pouvoir pour faire respecter leurs pénibles conditions humaines .



Le RRI 4.7 de Monique F. Leroux réduit au « Silence pénitentiel » les sociétaires des Caisses : lisons ce second règlement de la honte pour une entreprise qui ose se dire encore une coopérative :



« En cas de non-respect de l’article 4.6, 


le conseil d’administration donne au membre au moins un avertissement verbal ou écrit pour lui permettre de s’amender, sauf si des dérogations répétées ou la gravité de la conduite reprochée justifient le conseil d’agir sans cet avertissement. 


Si le défaut persiste, s’il y a des dérogations répétées ou une inconduite grave, 


le conseil d’administration peut alors suspendre ou exclure le membre en respectant la procédure prévue par la Loi. »



Comment un membre peut-il vraiment se soustraire d’un règlement aussi pervers dans son énoncé?



S’ils n’étaient pas déjà décédés, les fondateurs des Caisses populaires Desjardins auraient certes renié leur oeuvre. L’actuel Mouvement Desjardins est un désastre de coopération et de l’oeuvre coopérative difficilement érigée par Dorimène et Alphonse Desjardins au début du XXe siècle et détruite de main de « maître » par l’avocat Claude Béland et ses acolytes de la Fédération de Montréal et de l’Ouest du Québec durant les années 1990. Tous furent reconnus d’angéliques coopératrices et coopérateurs et leur nom trône tristement sur des édifices du Québec ou ailleurs pour les commémorer.



Je dis « tristement », car l’histoire ne retiendra pas le massacre et les malhonnêtetés intellectuelles et financières perpétuées contre les sociétaires exploités et abusés dans leur crédulité.



Que Desjardins cesse de leurrer le peuple du Québec, qu’il cesse de se dire une « coopérative »  avant que les membres lui infligent par la force des choses de dévoiler la vérité que ni le gouvernement du Québec ni l’Autorité des marchés financiers du Québec n’ont eu le courage de dire à la face des membres, purement exploités et encore endoctrinés dans leur foi d’antan, alors qu’ils n’ont plus un mot à dire sans risquer d’être excommuniés comme de vulgaires mécréants.



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