Bernard, bonjour,
en ce jour commémorant un pays né avec, pour seul aval au Québec, celui de députés, sans mandat à cette fin, élus au sein d'un parlement créé par l'Acte d'Union adopté par le Parlement du Royaume-Uni, j'ai transmis à Vigile un don de 250$, contribuant ainsi à l'action que tu y mènes jusqu'au 250ième anniversaire de la prise de Québec, le 14 septembre 1759, suivie de la capitulation le 18 septembre de la même année.
En 2010, le 8 septembre, ce sera le 250ième anniversaire de la reddition de Montréal. Je transmettrai, l'an prochain, un montant identique pour la poursuite de tes activités.
Je profite de cet anniversaire canadien pour t'inviter à ouvrir une chronique, lorsque tu jugeras le moment opportun, pour mettre en relief ces deux événements.
Je te signale que l'assaut sur Québec et Montréal commença par l'isolement de ces deux villes après la prise de Louisbourg qui s'est rendu le 27 juillet 1758, puis de Fort-Frontenac (aujourd'hui Kinston en Ontario) le 27 août 1758 et l'abandon du Fort Duquesne (aujourd'hui Pittsburgh en Pennsylvanie) trouvé brûlé par John Forbes le 25 novembre 1758.
Il serait bon de le rappeler cette année en invitant des historiens à lire ces événements autrement.
Il en va, je pense, d'une réappropriation d'une histoire, devenue la nôtre et celle qui teinte les rapports qui s'établissent ici avec les personnes qui choisissent d'y vivre.
Cette réappropriation ne pourra être véritablement nôtre que le jour de la reconnaissance de l'indépendance du Québec. Pour que ce jour advienne, il importe de s'extraire dès maintenant d'une pensée nationaliste et culturelle et d'en affirmer une dorénavant politique, soit celle des Québécois et des Québécoises toutes origines confondues.
Un pays est d'abord une création politique. Et c'est seulement une lecture politique qui conduira à en faire un au Québec avec l'aval des futurs citoyens et futures citoyennes de ce pays. L'autre lecture, qu'inspire une pensée nationaliste, n'a pas cette finalité. Elle vise à promouvoir secondairement le pays. En fait, elle est une expression plutôt réactive et défensive imaginée par des élites locales qui vivent des services qu'elles offrent aux détenteurs du pouvoir conquis.
Ces élites sont actives depuis 1759. Elles ont fait la promotion de leurs intérêts et été écoutées en 1774, ont poursuivi leurs actions en 1791 et, après 1834, ont contribué à l'éradication du mouvement des Patriotes puis se sont acoquinées avec ceux qui les ont éradiqués. Depuis, elles règnent sur le Québec francophone. Ces dernières années, elles s'activent à faire taire le mouvement indépendantiste et oeuvrent à défaire les liens générés par la Révolution tranquille en réactivant des valeurs qui s'opposent à l'indépendance des peuples.
Il importerait, je pense, d'ouvrir une autre chronique, consacrée à expliquer que les ennemis de l'indépendance ne sont pas hors Québec ou quelques traîtres d'occasion, mais en grande partie ces élites, car elles en tirent des avantages divers. Elles entendent les maintenir en faisant la promotion de l'identité et de la langue et en faisant en sorte, par les blocages qu'elles favorisent, que les indépendantistes paraissent une minorité d'hurluberlus alors qu'ils constituent plus de 40 % de la population du Québec.
Merci de ton attention,
Claude Bariteau
Vers l'indépendance du Québec
Des obstacles à surmonter
Un pays est d'abord une création politique. Et c'est seulement une lecture politique qui conduira à en faire un au Québec avec l'aval des futurs citoyens et futures citoyennes de ce pays.
Chronique de Claude Bariteau
Claude Bariteau49 articles
Claude Bariteau est anthropologue. Détenteur d'un doctorat de l'Université McGill, il est professeur titulaire au département d'anthropologie de l'Université Laval depuis 1976. Professeur engagé, il publie régulièrement ses réflexions sur le Québec dans L...
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Claude Bariteau est anthropologue. Détenteur d'un doctorat de l'Université McGill, il est professeur titulaire au département d'anthropologie de l'Université Laval depuis 1976. Professeur engagé, il publie régulièrement ses réflexions sur le Québec dans Le Devoir, La Presse, Le Soleil et L'Action nationale.
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