Des commandites déguisées

Le Bloc Québécois aurait tout intérêt à mettre son nez là-dedans…

Tribune libre 2010

Une petite devinette : où peut-on trouver l’énumération suivante (notez que les gros caractères sont des auteurs) : « Au Canada, nous sommes… distincts, fins, bûcheurs, novateurs, Manitobains, leaders, vrais, Prince-Édouardiens, pacifiques, ouverts, Québécois, bons vivants, Britanno-Colombiens, globe-trotters, inventeurs, Yukonnais, Nunavutois, amateurs, compétiteurs, originaux, vifs, énergiques, très polis, Ontariens, Albertains, Terre-Neuviens et Labradoriens, multiculturels, Saskatchewannais, adroits, des Territoires du Nord-Ouest, résolveurs, Néo-Brunswickois, naturalistes, Néo-Écossais, issus de différents endroits, vivant ici… ensemble ».
Alors ? Vous avez trouvé ? Non, pas dans un dépliant de propagande d’un parti fédéral fédéraliste… Loin de là ! Pas non plus dans un document pondu par Patrimoine Canada...
La réponse : ce texte impose son éloge multiculturel à la vue de tous les acheteurs de verres de café vendus dans les « Relais Café » de Petro-Canada. Et tac ! pour les naïfs qui croyaient les commandites fédérales choses du passé.
Le Bloc Québécois aurait tout intérêt à mettre son nez là-dedans… Il découvrirait sans doute un beau nid de guêpes… aguerries. Pour ma part, quand j’achète un café, peu importe où, je ne m’attends pas à ce qu’on exploite ma dépendance à la caféine (!) pour me dire quoi penser.
Créons un tsunami politique de l’Atlantique au Pacifique en allant, la tête haute, rendre nos cartes Petro-Points au gérant de la station-service Petro-Canada du quartier. Boycottons massivement Petro-Canada, tant que ce texte ne sera pas retiré. Et avec excuses sonnantes. Parce que, si vous ne l’aviez pas remarqué, cette compagnie y prend fait et cause, à l’aide d’une rhétorique détournée, adroite et mielleuse, pour le multiculturalisme à la canadienne qui folklorise chaque ethnie, uniformise tout, nivelle le reste, et ravale le Québec au rang d’un territoire comme les autres, même pas distinct, même pas différent. Banal, quoi.
***
Jean-François Vallée
Saint-Philippe-de-Néri

Le 4 avril 2010

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2010

    Monsieur vallée!
    À partir d'aujourd'hui, j'apporte ma caméra au travail afin d'y prendre des clichés des enseignes de la ville de Québec qui sont en anglais ou bilingues. Les Take out sushi, les grill and lounge etc...
    Je les enverrai régulièrement sur VIGILE afin que les lecteurs puissent constater par eux-mêmes le recul du français dans la capitale nationale du Kwebec!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2010

    Bonjour M.Vallée
    Depuis l'achat de Petro-Fina en 1975 par Pierre Élliot Trudeau à un prix exorbitant tenu longtemps secret jusqu'à la vente de 19% des dernières par Paul Martin en 2003-04, l'histoire de Petro-Canada n'a été qu'une suite ininterompue de spéculations au profit de ses dirigeants et actionnaires, sur le dos des provinciaux cités ci-hauts sur la tasse de café. Le lien vous fournira des renseignements à ce sujet mais ne réussira pas à éclaircir qui se cache derrière la commandite canadiennisante, vu que Petro-Canada n'a de canadien que le nom.
    http://www.cdecdequebec.qc.ca/pdf/diner/leopold/petro2.pdf