Je n’aime pas écrire des chroniques qui ne sont pas fondées sur des faits avérés ou de sérieux doutes qui valent la peine d’être partagés. Même si je n’ai pas été tendre envers le PQ au cours de la dernière année, j’ai toujours continué à militer dans ce parti. Si j’ai critiqué le PQ pendant cette période, c’est que je pensais que tout était possible, que la souveraineté faisait encore partie de l’horizon du PQ, qu’on pouvait fouetter ce parti, le pousser dans ses derniers retranchements. Même si j’étais alors sincère dans ma démarche, je constate aujourd’hui que je me trompais. Notre parti est inféodé par des technocrates qui ne souhaitent pas faire l’indépendance, leur seule ambition est le pouvoir.
Le 28 mars dernier, j’ai subi un choc que je n’ai toujours pas digéré. Une véritable claque sur la gueule. Tellement pas digéré que je peine à écrire depuis ce jour fatidique. Comme je ne pouvais tout simplement pas mentir à mes lecteurs au sujet de ce parti auquel j’ai longtemps été attaché, j’ai préféré me taire. J’ai pris des vacances à la maison et j’ai publié une série d’articles sur les universités. Mais aujourd’hui, je ne peux plus ignorer que j’ai ouï une des pires bêtises qui me fut donné d’entendre depuis que je milite au PQ, bientôt 40 ans, source d’un profond désarroi. Comme si je vivais une séparation, pire, un deuil par anticipation. Le parti de mes parents, mon parti, un parti qui était déjà en déclin serait maintenant en phase terminale. Je ne peux plus le nier, car je le vois couler. L’âme du PQ, la souveraineté, va bientôt l’abandonner.
Lors d’une réunion de financement tenue ce jour de printemps 2009 que je n’oublierai pas de sitôt, un éminent et respecté député du PQ a suggéré aux collecteurs de fonds de mon comté d’éviter de parler de souveraineté aux membres du PQ dans le cadre de la présente campagne de financement parce que ce n’était pas un objectif assez concret pour susciter leur intérêt et leur générosité. L’éducation, la santé, les scandales qui tapissent le parcours de l’actuel gouvernement libéral de Jean Charest, voilà des sujets intéressants qui touchent les contribuables, mais pas la souveraineté, pas l’indépendance. L’objectif étant de ramasser de l’argent, parler d’indépendance risque de faire peur à ceux qui ne sont pas chauds à l’idée.
Mme Marois nous a promis l’automne dernier qu’une fois l’élection passée, elle et ses députés prendraient leurs bâtons de pèlerins et feraient le tour du Québec pour parler du projet de pays aux Québécois. Tant bien que mal, j’ai essayé de la croire. Alors que nous sommes actuellement en pleine campagne de financement, ce sujet ne vaudrait même pas la peine d’être abordé auprès des membres. Encore une fois, ce ne sera pas pour cette fois-ci. Comment croire que le PQ est encore un parti souverainiste dans de telles circonstances? Cela m’a tout simplement scié les jambes et coupé le souffle.
Cela m’a tellement déçu, que je ne savais même plus si ça valait encore la peine d’être critique à l’égard du PQ. Il m’apparaissait alors qu’il valait mieux parler d’autre chose, même si mes articles perdaient en popularité. Comme le disait si bien Richard Desjardins, « ce n’est pas cette gang-là qui va faire l’indépendance ! » Le pire, c’est que nous sommes de plus en plus nombreux à en douter ou à le penser.
Pour être sûre que le sujet de l’indépendance ne viendra pas la hanter et que les insatisfaits ne viendront pas mettre fin à son mandat, Mme Marois songe maintenant à ajourner le congrès de 2010 en 2011, un an avant les élections. Une stratégie qui vise manifestement à imposer un chef et ses idées, à nous mettre devant le fait accompli d’un programme qu’elle aura choisi, car il sera alors trop tard pour changer de chef et de programme à la veille du rendez-vous électoral. Elle nous proposera encore une fois un bon gouvernement, elle nous dira qu’il est trop tard pour commencer à parler de souveraineté, que les Québécois ne sont pas prêts, qu’elle en parlera une fois l’élection gagnée, car cette fois-ci nous gagnerons à cause de la règle de l’alternance, c’est sûr! Ce ne serait pas le temps de gâcher nos chances en parlant d’indépendance, sujet dont les Québécois ne voudront certainement pas entendre parler. Libérer le Québec de la gangrène libérale sera alors la seule urgence.
Tout cela se déroule sous nos yeux comme si Mme Marois essayait de nous convaincre de mettre nos rêves de côté parce que l’indépendance n’est plus à la mode, comme si son véritable dessein était de purger le PQ de ses indépendantistes les plus engagés pour faire une plus grande place aux nationalistes mous qu’elle ne voudra surtout pas effaroucher par de futiles velléités indépendantistes. Cachez ce sein que je ne saurais voir ! Décidément, l’Assemblée nationale est remplie de Tartuffe !
Si le vaisseau amiral erre alors que ses plus vaillants marins l’abandonnent, ce n’est pas parce que la destination n’en vaut plus la peine, mais bien parce que nous en avons confié le gouvernail à de véritables naufrageurs qui s’emploient à le saborder avant même d’avoir engagé le combat avec l’ennemi, sans avoir pris la peine de rassembler un équipage aguerri pour le faire avancer. Céderons-nous à l’inertie des plus mous ou aurons-nous enfin le courage de la liberté ?
Nous sommes mûrs pour une véritable mutinerie, pour du sang neuf ! Imaginez, si nous ne sommes même pas capables de faire la révolution au sein de notre propre parti, de le nettoyer de ses fossoyeurs avant qu’il ne soit trop tard, comment pouvons-nous imaginer un seul instant pouvoir faire l’indépendance un jour? Le courage que nous manifesterons pour moderniser notre parti deviendra la bougie d’allumage qu’il nous manquait pour rallier les forces vives du Québec et faire l’indépendance.
Ce n’est qu’en initiant un mouvement au sein de notre parti qu’il avancera, qu’une relève se mobilisera. Il n’y a qu’une seule façon de combattre l’inertie, avancer ! Si nous voulons faire le pays, il faut le marcher, l’arpenter, l’annoncer ! Le pays est là, il existe, nous avons un parti pour le prendre, pas besoin de la permission de Pauline Marois !
Les têtes doivent rouler! Dehors les aristocrates !
***
Post-Scriptum, 18 mai 2009,
« Je n’ai jamais cessé de m’étonner devant le fait que l’ordre du monde tel qu’il est, avec ses sens uniques et ses sens interdits, au sens propre ou au sens figuré, ses obligations et ses sanctions soit grosso modo respecté, qu’il n’y ait pas davantage de transgression ou de subversion, de délits et de folies (…) ; ou, plus surprenant encore, que l’ordre, avec ses rapports de domination, ses droits et ses passe-droits, ses privilèges et ses injustices, se perpétue aussi facilement, mis à part quelques accidents historiques, et que les conditions d’existence les plus intolérables puissent souvent apparaître comme acceptable et naturel.»*
*Pierre Bourdieu
Libérons le PQ !
Dehors les aristocrates, debout patriotes !
Chronique de Louis Lapointe
Louis Lapointe534 articles
L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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7 commentaires
Marcel Haché Répondre
19 mai 2009Beaucoup d’aristocrates, que vous dénoncez, sont des indépendantistes sincères,mais qui sont aussi des multiculturalistes. Cela est tellement plus moderne ! Le plus célèbre parmi eux---visionnaire en son temps--- fut certainement le fondateur du P.Q lui-même : René Lévesque.
Archives de Vigile Répondre
19 mai 2009Bravo M. Lapointe. Vous vous rendez enfin compte que le PQ n'a plus qu'un lointain rapport avec l'indépendance, expression remplacée depuis longtemps par souveraineté (comme dans souveraineté culturelle) mot vague à souhait afin de contenter tout le monde, mous comme durs, et surtout les mous.
Comme vous le savez, à 40% d'appui tout au plus, un référendum gagnant en faveur de l'indépendance est impossible. Il ne reste au PQ que la possibilité de remplacer le PLQ comme gouvernement provincial. Dans les deux cas, c'est mathématique. C'est dû au vote en bloc des non-francophones et de la division des autres. Voyez vous-même.
Dans une analyse du dernier scrutin, Pierre Serré («Le douloureux bilan des élections du 8 décembre 2008», L'Action nationale, vol. XCIX, no. 3, pp. 32-53) estime qu'en raison du vote à sens unique des non-francophones en faveur du PLQ, ces derniers étaient à peu près sûrs de remporter 49 comtés avant même le jour du vote. Ils leur manquaient alors que 14 sièges pour obtenir la majorité en Chambre. En raison de la division du vote francophone, les Libéraux en ont récolté 17. Ajouter à cela un taux d'abstention record alors que, toujours selon M. Serré, environ 700, 000 électeurs, la plupart ayant voté pour l'ADQ en 2007, se sont évaporés dans la nature sans que le vote total du PQ n'augmente de façon significative, mettez-vous à la place des «aristocrates» du PQ, vous faîtes quoi?
Remplacer les par des «patriotes», ceux-ci feront face au même problème. Et ils continueront à être écartelés entre leur base militante qui y «croit» encore et contre tous, et la réalité politique. Cela donnera encore et toujours ce discours flou, indécis, censurée voire malhonnête des instances d'un parti qui est encore le seul à représenter un certain nationalisme au Québec, une «québécitude» relativement vivante malgré tous les assauts multi et intercultutaliste, déconstruc et constructiviste, postmoderniste, néolibéral, technocratique, «culturellement authentique» ( re: Charles Taylor) et que sais-je encore de soit-disant «ouvert, inclusif et moderne».
Le véritable défi est là. Mis à part son système de patronage généralisé, le PLQ est le seul à maîtriser l'arme redoutable du discours moderne de l'inclusion, de l'ouverture et du respect des opinions et croyances. Ce n'est pas le moindre des paradoxes pour ce parti totalement corrompu moralement. Mais ça suffit compte tenu du mode de scrutin et de l'absence d'opposition sur ce terrain, l'ombre de Lionel Groulx continuant à planer inexorablement sur les nationalistes québécois.
À mon avis, l'avenir du PQ ne passe plus par la promotion d'une souveraineté vidée de toute substance en attendant que l'alternance joue en sa faveur, ce qui pourrait ne pas se produire avant longtemps pour les raisons citées plus haut. Une réhabilitation et une redéfinition du nationalisme québécois par ce parti, y compris l'indépendance, constitue plutôt la seule issue possible. Le PQ pourrait ainsi gagner une majorité sans perdre son âme en proposant aux électeurs un programme qui serait à la fois nationaliste et moderne. Qui sait, même Charles Taylor pourrait y contribuer, ne serait-ce de par sa compréhension de la modernité! Cela implique que les choses au PQ soient claires.
Nationalisme et modernité, voilà la clé d'une reprise de l'initiative face aux forces de l'assimilation et de l'acculturation faussement drapées de modernité qui n'attendront pas encore bien des élections avant d'effacer des esprits toutes traces d'indépendance intellectuelle chez les Québécois. Reste à écrire le programme. Il concerne le Québec mais il interpelle également l'Homme dans son humanisme. Quel beau défi qui nous changerait, tiens, de la platitude décadente du PLQ et du désespoir du PQ.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
18 mai 2009Déjà, en prévision de l’élection du 8 décembre ’08, j’étais des rares qui poussaient sur l’idée de voter pour le parti déjà en place, le parti de René Lévesque, derrière lequel il était logique de ranger tout électeur indépendantiste, pour qu’enfin reconquise La Chaise, on remette enfin la Cause sur les rails. Une fois le petit homme de Desmarais botté dehors, une fois la constitution votée puis la déclaration d’indépendance proclamée à forte majorité, il serait toujours temps de discuter entre nous des modalités du gouvernement de la République…
Mais au cours de cette campagne électorale, il ne fut pas question d’une constitution du Québec libéré. Il n’y eut pas de chef indépendantiste pour afficher au peuple les avantages qu’il tirerait de l’élimination de ce palier de gouvernement étranger qui nous opprime. Le pari de la chef ne fut pas de se gagner les chancelants de la Nation, de réveiller l’ardeur des patriotes terrorisés par les menaces d’Ottawa… son pari fut de surclasser un parti d’opposition qui aurait été prêt à pactiser avec elle pour expulser le petit homme la queue entre les deux pattes. Loin d’un discours révolutionnaire qui aurait stoppé l’hémorragie des emplois, qui aurait renversé le cercle vicieux de la Walmartisation d’un peuple appauvri par le gouvernement fédéraliste, un discours qui aurait fait valoir la promesse d’une presse libérée de Wall Street, loin d’un discours qui aurait parlé de modernité du système électoral, propre à redonner le goût aux Québécois d’aller voter pour le candidat qui leur redonnerait vie, la chef a pactisé avec le fédéralisme pour ne pas « antagoniser » les journaleux qui l’appuieront comme candidate à un gouvernement d’alternance dans la fédération du ROC.
Et ceux qui n’y ont vu que du feu ont vite réalisé comment réagissait la chef quand ses membres les plus dynamiques ont fait reculer l’envahisseur sur les Plaines d’Abraham : elle les a reniés trois fois! Plus encore, elle coupe toute correspondance avec ses membres inquiets qui lui demandent des détails sur son plan… Et elle envoie des émissaires confirmer qu’elle ne remettra pas en question le principe du CUSM (Centre Universitaire Spécialisé McGill). Comme gouvernement d’alternance, pourquoi se mettrait-elle à dos les puissants bailleurs de fonds des systèmes scolaires et de santé à deux vitesses? Les mêmes qui attaquent impunément la loi 101! Il faut être bilingue anglais avant la maternelle. L’anglais, c’est le monde! L’anglais c’est l’impérialisme, la force de persuasion… J’avais même cru, un temps, qu’elle s’était simplement accrochée dans sa langue quand elle a parlé d’enseigner l’histoire en anglais… sans doute pensait-elle à cette histoire tronquée actuellement qui gomme les assauts répétés des impérialistes anglo-saxons sur leurs ennemis ataviques les Français.
Voilà pourquoi il faut désormais porter foi à la thèse de Me Lapointe : « Il ne sera jamais temps pour Marois de planifier le Pays. » D’où la nécessité de l’interroger dès maintenant. Mieux vaut attiser la braise nationaliste au plus tôt, s’il faut pour ça laisser passer une autre première Première Ministre, même amoureuse…
Louis Lapointe Répondre
18 mai 2009Post-Scriptum, 18 mai 2009,
« Je n’ai jamais cessé de m’étonner devant le fait que l’ordre du monde tel qu’il est, avec ses sens uniques et ses sens interdits, au sens propre ou au sens figuré, ses obligations et ses sanctions soit grosso modo respecté, qu’il n’y ait pas davantage de transgression ou de subversion, de délits et de folies (…) ; ou, plus surprenant encore, que l’ordre, avec ses rapports de domination, ses droits et ses passe-droits, ses privilèges et ses injustices, se perpétue aussi facilement, mis à part quelques accidents historiques, et que les conditions d’existence les plus intolérables puissent souvent apparaître comme acceptable et naturel. »*
*Pierre Bourdieu
Archives de Vigile Répondre
18 mai 2009L’éducation, la santé, les scandales qui tapissent le parcours de l’actuel gouvernement libéral de Jean Charest, voilà des sujets intéressants qui touchent les contribuables, mais pas la souveraineté, pas l’indépendance.
Autrement dit, la répression de l'option d'indépendance nationale comme moyen de corriger ces maux. Comme s'ils n'étaient pas liés à notre dépendance et soumission.
Je n'arrive pas à croire ce que je lis ici sur Vigile depuis quelques jours. C'est rendu que la base indépendantiste doit faire campagne pour convaincre non pas la population mais l'establishment et la chef de son parti ! C'est le monde à l'envers !
Convaincre la chef ? Ce serait plus facile de convaincre la population !
Parler d'éducation ?
C'est sous Marois et le PQ que le cours ECR a été conçu et c'est Marois elle-même qui a ensuite demandé à l'Assemblée Nationale, SOUS UN GOUVERNEMENT CHAREST, de modifier la charte des droits afin de pouvoir l'imposé à la population !
Qu'est-ce que le ECR ?
De son côté, le procureur général du gouvernement du Québec rétorque que le cours d'éthique et de culture religieuse est essentiel pour initier les jeunes à la réalité du multiculturalisme. Pour le ministère de l'Éducation, le cours poursuit des objectifs légitimes, dont la recherche du bien commun et l'apprentissage de la vie en société.
http://www.radio-canada.ca/regions/estrie/2009/05/15/001-ethique-drummond-vendredi_n.shtml
Il me semble que c'est clair ! Il s'agit d'apprendre à accepter le Canada fédéraliste multiculturel.
Conçu sous le PQ, sous Marois de 94 à 98 et sous Legault de 98 à 2002.
Legault a déclaré lui-même que le PQ devait abandonner l'option de la souveraineté.
C'est ça la nouvelle mission du mouvement indépendantiste ? La rééducation de Marois et Legault ?
Archives de Vigile Répondre
18 mai 2009La tactique du report de congrès est bien trop grossière pour qu'un militant, même nouveau, puisse s'y laisser prendre.
Juste un peu de mémoire suffit pour savoir qu'on va encore laisser entendre qu'un congrès est là pour faire l'unité (juste avant une élection) et que ceux qui ne seront pas d'accord avec les moyens imposés travaillent contre la cause.
Au parterre et aux balcons, certains croient que quelques candidats à Politique Académie interprétant Gens du pays peuvent faire l'indépendance et ça leur suffit.
Le rôle des politiciens n'est pas de "parler de quelque chose" mais de faire quelque chose. Et pour changer quelque chose, il faut confronter l'ordre établi. Quand on fait le contraire, quand on attaque pour conserver l'ordre établi (référendums, ordre économique, déséquilibre linguistique), on est de la réaction.
Ça ira!
Une pensée pour les patriotes:
«C'est alors que, à l'instigation du parti patriote, fut votée, en 1829, la Loi sur les écoles de syndic, laquelle instituait, pour la première fois, un système scolaire laïque établissant l'accessibilité universelle à l'éducation de base et la gratuité scolaire.
« Dès l'adoption de la nouvelle loi, l'éducation connaît un formidable essor dans le Bas-Canada. En 1829, dans les seules campagnes, 262 nouvelles écoles, fréquentées par près de 15 000 élèves, sont fondées. L'année suivante, on dénombre 752 écoles et près de 38 000 élèves. En 1831, on atteint 1216 écoles et plus de 45 000 élèves. .. Le taux de fréquentation scolaire, qui n'était que d'un enfant sur 15 avant 1829, passe en quelques années à un enfant sur trois. » (Pierre Graveline : Une histoire de l'éducation et du syndicalisme enseignant au Québec). En 1836, on peut compter 1372 écoles du syndic, publiques et non confessionnelles contre à peine 68 écoles de fabrique catholiques et 22 écoles relevant de l'Institution royale (sous gouverne anglicane).»
- Henri Laberge
Nicole Hébert Répondre
17 mai 2009Monsieur Lapointe,
Je vous cite:
" Pour être sûre que le sujet de l’indépendance ne viendra pas la hanter et que les insatisfaits ne viendront pas mettre fin à son mandat, Mme Marois songe maintenant à ajourner le congrès de 2010 en 2011, un an avant les élections. Une stratégie qui vise manifestement à imposer un chef et ses idées, à nous mettre devant le fait accompli d’un programme qu’elle aura choisi, car il sera alors trop tard pour changer de chef et de programme à la veille du rendez-vous électoral. Elle nous proposera encore une fois un bon gouvernement, elle nous dira qu’il est trop tard pour commencer à parler de souveraineté, que les Québécois ne sont pas prêts, qu’elle en parlera une fois l’élection gagnée, car cette fois-ci nous gagnerons à cause de la règle de l’alternance, c’est sûr ! Ce ne serait pas le temps de gâcher nos chances en parlant d’indépendance, sujet dont les Québécois ne voudront certainement pas entendre parler. Libérer le Québec de la gangrène libérale sera alors la seule urgence."
Pourquoi prêtez-vous à Mme Marois ces intentions? Nous ne sommes pas rendus là. Et oui, actuellement, elle fait le tour du Québec, de ses exécutifs. Ne doit-elle pas commencer par là? connaître son monde? Non, je n'en suis pas. Mais j'aimerais bien en être éventuellement. J'ai bien dit que je ne débarquais pas pour l'instant. Cette femme a été élue en décembre! Et depuis, l'actualité est un feu roulant. Vous souhaitez déjà un nouveau chef? lequel ? Pas moi. Pour ma part, je ne crois pas à toutes ces intentions qu'on lui prête à la ronde. Moi j'attends sa réponse. Et les gestes à venir. Ce que je questionne, dans cette lettre ouverte d'hier (16 mai) que je lui adresse, c'est qu'on ne parle pas constamment d'indépendance. En lien avec les évènements. Et à cet égard, le député, que vous ne nommez pas, ne mérite sûrement pas à mon sens que les indépendantistes l'aient élu. C'est un cas de fausse représentation! Et si cela était le fait de la majorité des éluEs (et je ne le pense pas) et bien, quand je le constaterai, je débarquerai comme j'ai écrit hier.
Mais, parler d'"aristocrates"? de "faire rouler des têtes" ???... je ne vous suis pas. On n'est pas en 1789! Et encore là: vous voulez faire cela COMMENT? Je n'ai pas vu tellement d'aristocrates autour lorsque j'ai travaillé à la dernière campagne. Même chez les candidatEs. Et, je peux concevoir que lorsqu'ils (elles) sont entraînéEs dans le feu de l'action exigée par leur quotidien, (je pense au film de Manuel Foglia (Cher député???) et la difficulté des coudées franches dans ce milieu, ils (elles) s'éloignent un peu de la flamme... À nous alors, non pas de les piétiner mais de les alimenter. En relisant l'histoire des partis, force est de constater que des unions parfaites, (comme dans les couples), sans petitesses, mesquineries et soubresauts, cela n'existe pas. S'attendre par ailleurs à ce que l'on parle d'indépendance, questionner et exiger des réponses, ça je veux bien. Sinon,faire d'autres choix, oui. Mais "faire rouler des têtes!...
C'est ce ton que je ne m'explique pas! Moi, je vois au sein du PQ et chez ses députéEs, nombre de personnes non seulement respectables mais fortes et dignes de confiance! Nous n'avons pas encore réussi ? Non. NOUS n'avons pas réussi. Alors? Employons-nous à parler d'indépendance et à exiger qu'elles (ils) le fassent. je ne renie pas pour autant mes propos à l'adresse de Mme Marois. Et je m'attends à ce qu'elle y réponde. J'ai confiance. Sinon, je verrai.
Solidairement quand même
Nicole Hébert