Déficit zéro: il faut le reporter, disent 3 économistes

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Un objectif idéologique, sans égard à la réalité

L'argumentaire des économistes
Il s’appuie sur quelques points, et on peut en avoir échapper quelques uns. Il n’est pas facile de rendre compte de ces échanges publics, le public y allant de questions diverses qui font voyager le propos sur de grandes étendues.
Essentiellement, ils semblent plutôt d’accord pour dire que les effets négatifs de l’opération sont trop importants par rapport à l’urgence d’agir.
L’on poursuit d’abord deux objectifs qui ne vont pas de pair. D’un côté le gouvernement recherche la croissance économique, mais de l’autre côté, il nuit à celle-ci en sabrant dans ses dépenses. Cela nuira aux revenus de la province puisqu’en enlevant de l’argent en circulation, le PIB progressera moins fortement.
Étaler les coupes permettrait en outre de moins nuire à l’économie et de mieux réfléchir sur celles-ci, de même que sur les réformes que l’on met en place.
Sans dire qu’il ne faut pas s’en occuper, monsieur Fortin a notamment fait valoir que le poids de la dette du Québec était moindre qu’il y a 20 ans.
Et que l’on n’était pas dans une situation de déficit d’une grande ampleur. Le chiffre de 1 G$ a été avancé. Il y a ici une petite incertitude. Il fait peut-être référence au montant de 1,2 G$ de compressions que le gouvernement disait toujours avoir à identifier pour 2015-16 lors de sa mise à jour économique de décembre. Ou encore au déficit qui est prévu pour cette année (mars 2015) avant le virement au fonds des générations. Mais peu importe. Le tout est à mettre en perspective avec un budget autour de 97 G$.
Madame Vachon a aussi fait valoir qu’en raison de la baisse des taux d’intérêt, le coût du capital était aujourd’hui très faible et que l’impact de déficits supplémentaires serait conséquemment également très faible. Tout le contraire des années 80, où il fallait intervenir parce que le coût du capital était très élevé.
N’ayez crainte d’une décote de la dette, a dit monsieur Fortin, le déficit est trop faible. Les agences de notation auront plutôt les yeux tournés vers l’Ontario, où, là, il est nettement disproportionné par rapport aux revenus de l’État.
Lui-même surpris que tous soient d’accord, monsieur Marcil a dit voir dans l’approche gouvernementale, non pas un projet économique, mais un projet politique visant à réduire le rôle de l’État.
Que penser de la position?
On est ressorti du bar un peu chancelant (idéologiquement parlant…).
Sur la remarque de monsieur Marcil, il pourrait bien y avoir du vrai. On entend depuis quelque temps entre les branches que la Commission Robillard planche ces jours-ci sur le rôle de l’État dans certains secteurs.
Quand même, il semble préférable de rester ancré sur l’objectif de déficit zéro dès cette année. Monsieur Fortin a fait remarquer en cours de discussion que la baisse du prix du pétrole et celle du dollar canadien devraient aider l’économie du Québec dans les prochains trimestres. C’est aussi un argument pour procéder aux ajustements budgétaires nécessaires maintenant.
On ne connaît pas l’avenir. Qui dit qu’avec la baisse des prix pétroliers, la péréquation ne chutera pas de façon sentie dans quelques années? Ou encore que l’économie américaine ne s’étranglera pas après une couple de hausses de taux d’intérêt?
Mieux vaut être à zéro dès cette année.
Allez tout de même écouter l’échange. C’est très intéressant. Dimanche midi, en deuxième heure.


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