INDÉPENDANCE POLITIQUE DU QUÉBEC 452

Défense de l'indépendance ou lutte pour un régime de représentation ?

Que doit-on décider?

Chronique de Bruno Deshaies

2016-09-10 16:35
Le faux dilemme entre l’indépendance et la souveraineté populaire ne fait que compliquer les choses auprès du public.
N’est-ce pas que la recherche, l’affirmation et la défense de l’indépendance devrait prendre le pas sur la recherche d’un régime de représentation «plus» démocratique ?
Si l’on juge sur les événements vécus au Québec au sujet de la souveraineté, il faut admettre que la recherche pour la maîtrise de sa vie politique, économique et culturelle n’a pas encore été réalisée. L’affirmation de ce nationalisme implique un support constant du public pour son affirmation et sa défense.
Si l’objectif de l’indépendance vise à substituer à cette recherche une autre recherche qui consisterait à découvrir un mode de représentation où la souveraineté populaire pourrait mieux s’exprimer, ce serait une autre lutte politique mais bien différente de celle de la recherche de l’indépendance politique du Québec.
Pour discuter de ce problème, j’aimerais citer une Tribune Libre sur Vigile et un article publié dans Le Devoir.
Michel Matte dans sa Tribune Libre du 6 septembre me cite en rappelant mon leitmotiv que le PQ a l’obligation de «rallier le public à la cause de l’indépendance pour la société nationale du Québec». Dans la même veine, un Collectif d’auteurs a publié dans Le Devoir «Une course à la chefferie sans Nous ?»
Sur cette question de la représentation populaire, je ferais une nuance entre le mot public et celui de peuple et du «Nous». Pour le public, ce serait tous les individus dans la société ; pour le peuple, la connotation de nation s’y apparente. Pour le «Nous», il connoterait les Québécois canadiens-français ou des canadiens autonomistes habitant le Québec.
Outre cette question, nous avons en plus un double problème au Canada : celui du système politique canadien ou fédéral et celui du régime parlementaire britannique. Toutefois, le régime politique fédéral et le fonctionnement du fédéralisme canadien embrouillent les pistes sur le concept de nation et même de pays. Le public est à la fois à l’échelle de tout le Canada et aussi de chacune des provinces.
Revenons aux concepts de public et de peuple. Le public concerne l'ensemble de la population, la masse des gens, la foule. Bref, c’est tout le monde. Et j’ajouterais qu’il s’agit de tout le monde même s’il n’habite pas le Québec. Cela dit, la décision revient aux Québécois et Québécoises habitant la province de Québec avec toutes ses institutions publiques.
Sur la représentation du peuple
Dans notre système démocratique, le peuple est souverain malgré les imperfections du système de représentation. Y en a-t-il un de meilleur ? Il est difficile de trouver la bonne réponse. Est-ce ce débat qu’il faut faire en ce moment ? Je ne le crois pas. Les régimes démocratiques, nous le savons, ne sont pas parfaits. Et même avec un régime amélioré de représentation, il restera toujours des aléas imprévisibles sans compter que les gouvernements doivent gouverner. Le public sera toujours là pour faire le guet selon ses humeurs.
Sur la fameuse «question nationale», des colloques intra-muros et extra-muros, les nationalistes en organisent depuis 200 ans. Mais il demeure que le public comme tel n’en fait pas partie. Même les États généraux du Canada français de 1969 tenus à Montréal sont tombés dans l’expectative – un espoir chimérique. Qui s’en souvient ? Les colloques où les souverainistes s’offriraient le luxe de sortir de leur entre soi apporteraient un vent de fraîcheur inespéré et surtout salutaire à la mouvance indépendantiste. De l’ouverture au lieu du radotage. Voilà à quoi aspire le public pour respirer et comprendre les enjeux. D’ailleurs, le public se moque des sondages.
Il y a quelques années, j’ai soumis à des éditeurs québécois un manuscrit (80 p.) dont voici le plan.
Sur l’indépendance politique du Québec
Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendance
− A −
PRENDRE POSITION D’ABORD
− B −
SÉPARATION OU ANNEXION PERMANENTE ?
− C −
HISTOIRE DU QUÉBEC, UNE ÉVOLUTION TRONQUÉE 7
− D −
UNE DÉCISION FINALE ET IRRÉVERSIBLE
− E −
ASSUMER DE VIVRE PAR SOI, MAIS AVEC LES AUTRES
− F −
UNE SOCIÉTÉ NATIONALE, C’EST UN TOUT COMPLEXE, UN RÉSEAU
− G −
VIE COMPLÈTE : INDÉPENDANCE ; VIE INCOMPLÈTE : SURVIVANCE.
− H −
L’INDÉPENDANCE PRÉFÉRABLE À LA FÉDÉRATION :
CRÉER UN CARREFOUR DE L’INDÉPENDANCE
− I −
L’ÉTAT DU QUÉBEC INDÉPENDANT DANS LE MONDE
− J−
L’ÉTAT INDÉPENDANT ET LE BIEN COMMUN ?
− K −
L’INDÉPENDANCE SE LIMITE-T-ELLE À DES PROJETS DE SOCIÉTÉ À RÉPITITION
− L −
L’ÉTAT INDÉPENDANT ET L’UNITÉ NATIONALE QUÉBÉCOISE
− M −
L’OUVERTURE SUR LE MONDE PASSE PAR LA PRÉSENCE AU MONDE


Il m’a été impossible d’obtenir une réponse adéquate pour en réaliser la publication. Comme vous savez, le courant est aux biographies, aux scandales et à l’histoire sociale et l’histoire récit. Le reste de l’histoire, c’est trop compliqué. Le manuscrit est toujours inédit.
Il n’y a pas que ce rejet, car les Presses de l’Université de Montréal, le Département d’histoire avec la complicité de la Faculté des Arts et des Sciences, ont refusé un projet d’édition intégrale du cours sur Les Normes de Maurice Séguin, un fondateur des assises du Département d’histoire de l’Université de Montréal à la fin des années 1940.
Pourtant, Maurice Séguin fut considéré parmi les 100 penseurs du XXe siècle, en 1999, par la revue de L’Actualité. Que cela ne tienne. Ce fut un rejet fallacieux, abusif et inique. Aucun compromis possible avec le Département d’histoire de l’Université de Montréal. Ce Département a refusé d’inscrire un séminaire sur la pensée de Maurice Séguin. Il m’aurait fait plaisir de le diriger à titre d’ancien docteur du Département des années 1960-1970. Les curés sont partis mais d’autres gourous de l’histoire, de science politique, de sociologie, d’anthropologie n’ont aucun sens du respect des idées qui les obligeraient d’accepter la «complexité» et le sens des «échanges». Vous n’avez pas à vous surprendre du malaise de l’enseignement de l’histoire nationale du Québec dans l’école québécoise. La Grande histoire ne les intéresse pas. Nos départements d’histoire ont réduit à sa plus simple expression la place de notre histoire collective. Il ne faut pas se surprendre que le Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke présente la finalité de l’enseignement de l’histoire en ces termes :
Notre vision de l’histoire canadienne depuis 1850 est celle d’un passé composé. L’histoire du pays et de ses habitants se compose d’innombrables fragments, chacun doté d’une vie propre. Cette conception de l’histoire s’est imposée au fur et à mesure que les travaux d’histoire sociale ont mis au jour l’importance des expériences particulières, que ce soit celle des femmes, des Autochtones, des travailleurs ou des autres oubliés de l’histoire traditionnelle. Ce livre [infra Couturier] propose une lecture du passé qui permet de mieux comprendre le Canada d’aujourd’hui dans toute sa complexité.
Couturier, Jacques-Paul. Un passé composé. Le Canada de 1850 à nos jours. 2e édition. Sudbury, Prise de Parole, 2000. ISBN : 9782760003989. Manuel du cours à l'Université de Sherbrooke, 2016.


Le fédéralisme pancanadien

Aborder la question du fédéralisme dans l’optique indépendantiste pour aller au fond des choses n’est pas recevable. Crier, brailler ou critiquer le régime ne pose pas de problème. Le gouvernement fédéral canadien a appris à gérer ce genre de crise ponctuelle. Devant les réactions d’Ottawa, nos nationalistes souverainistes ne peuvent offrir que le ton plaintif d’une collectivité nationale mécontente. Puis, la crise se résorbe et les politiques québécois prennent leur mal en patience. « À la prochaine fois ! »
Il faut se libérer de cet insupportable imbroglio. C’est le nœud gordien du problème pour une nation minoritaire dans tout fédéralisme. Bien sûr, les fédéralistes purs et durs vous diront toujours le contraire. Ils vous conjureront de défendre «des valeurs» et non des «nations-États» Les «valeurs canadiennes» ne sont-elles pas «les plusssss meilleurs au monde» ? Dans leur esprit, l’État fédéral est un organisme «neutre» – il arbitre les conflits, il aspire à la sécurité et la paix pour tous. On l’a bien vu lors de la «Crise d’Octobre». Ce n’est pas parce qu’il y a des tensions dans le régime qu’il faille rejeter tout le régime. N’est-il pas perfectible ? évolutif ? Et pourquoi le régime de partage n’aboutait-il pas à l’épanouissement de la société québécoise minoritaire dans le système canadian ? L’État central n’est-il pas la propriété de toutes les nationalités de l’État fédéral ? Et le clou final : l’optique fédéraliste souligne que ce serait «démissionner» que de se replier comme dans une réserve, sur le seul État où les Québécois-Français pourraient devenir une nation majoritaire.
Pour les indépendantistes au Québec le fédéralisme est une chape de plomb. Décider de faire l’indépendance politique du Québec exige de décider clairement d’en parler ouvertement et de se servir des tribunes publiques pour maintenir le cap sur l’indépendance. D’où la nécessité d’étayer l’optique indépendantiste des arguments qui mettent en évidence «ce que c’est que l’indépendance» et non tous les à-côtés pervers du fédéralisme.
Pour cela, il faut admettre le concept de «nation au sens intégral». Il faut faire apparaître la notion d’agir par soi collectif en tant que société nationale, c’est-à-dire d’avoir la maîtrise de sa vie politique, économique et culturelle. Il faut faire comprendre qu’une nation annexée est ni indépendante ni satellite, elle est subordonnée et superposée par un autre État. Elle perd toutes les compétences d’une nation véritablement indépendante, soit l’État souverain. Il est inconcevable pour un indépendantiste de ne pas mettre le cap sur l’instrument essentiel de l’indépendance, la souveraineté complète de l’État national du Québec.
Le public a besoin de comprendre cette histoire du Québec, du Canada avant qu’il soit conquis, défait et occupé, puis annexée constitutionnellement au Canada britannique avec toutes les entraves de l’autonomie provinciale. Seule la vision de ce changement radical pourra satisfaire la majorité québécoise-française. Il faut décider en évitant les pièges du fédéralisme et les écueils des referendums. L’histoire constitutionnelle ne sera pas suffisante à cette entreprise collective qui implique l'ensemble de la population, la masse des gens, la foule. Bref, c’est tout le monde.
Je remercie Michel Matte et le Collectif des auteurs de m’avoir indirectement donné l’occasion de commenter dans cette chronique leurs points de vue. À eux et aux autres visiteurs de cette chronique, je leur proposerais de s’interroger sur les titres des treize leçons même s’ils n’ont pas vu le manuscrit. De chercher la signification que peuvent évoquer ces titres de leçons. Par exemple, la Leçon «J» : «L’État indépendant et le bien commun». Un concept différent du vivre ensemble ou de l’intérêt général ou des valeurs identitaires. Ou la Leçon «D» : « Une décision finale et irréversible». Cette Leçon est précédée de deux citations en exergue que voici :
« L’erreur dans les principes est plus grave
que l’erreur dans l’application. »
(Emmanuel Kant, Logique, 1800/1979.)

« ... Il ne peut pas plus y avoir deux souverains,
à l'intérieur d'une collectivité politiquement organisée,
qu'il ne peut y avoir deux généraux en chef à la tête d'une armée. »
(Raymond Aron, Paix et Guerre entre les nations, 1962, p. 725.
Rééd. 2001 et 2006.)

Comme vous pouvez le constater, il ne s’agit pas d’un programme électoral. Le débat n’est pas de savoir qui aura le meilleur programme de gouvernement provincial mais de comprendre ce que l’indépendance devrait signifier pour le public. Cette vision d’un Québec détenteur de sa liberté collective et propriétaire des lieux et de la maison qui lui appartiennent de manière indivise, soit l’unité québécoise (cf. Leçon «L» : «L’État indépendant et l’unité nationale québécoise» accompagnée de cette citation en exergue :
« Qui peut juger des possibilités vraies d’un peuple ? […]
Ce qui est certain, c’est que dans le monde contemporain,
la France, définitrice de l’indépendance voire de la suffisance nationale, demeure le modèle implacable et contaminant : on ne saurait plus imposer de limites au procès mondial de décomposition en unités nationales élémentaires. »
(Alphonse Dupront, « Du sentiment national ».
Dans La France et les Français, Paris, Gallimard, 1972,
p. 1471 (coll. « Encyclopédie de la Pléiade ».)
Pour terminer :
Leçon B : «Séparation ou annexion permanente ?»

« Le Québec est dans le monde, mais distinct de lui. »
(En pastichant une phrase d’Alphonse Dupront, Ibid., 1471.)

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Bruno Deshaies209 articles

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BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





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2 commentaires

  • Bruno Deshaies Répondre

    13 septembre 2016

    13 septembre 2016 11:32
    Réponse à [M. François Ricard
    ->https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ricard]
    Pour ne pas écrire un commentaire trop long, j’ai inséré mes réactions dans le texte (voir les passages en gras et entre crochets).
    Dans un système démocratique, il est impératif qu’il y ait une nette séparation des pouvoirs : le judiciaire, le législatif et l’exécutif. [Il ne faut pas oublier le facteur humain. Les individus peuvent partager des idées communes.]

    Chez nous, les trois pouvoirs sont entre les mains d’une seule personne : le premier ministre. Il contrôle de façon absolue les députés (le législatif) [Cette «dictature» n’empêche pas les crises politiques comme celle que Lévesque a pu le vivre durant son 2e mandat.]; il nomme et dégomme les ministres (l’exécutif) [Il en est de même pour les Secrétaires d’État aux USA] ; il nomme les juges (le judiciaire). De plus, il nomme tous les hauts fonctionnaires [Comme il choisit ses ministres. Il y a des arbitrages internes.] institue les commissions (enquête, administration, finance). [Le PM est quand même soumis à l’opinion publique. Couillard commence à comprendre qu’il peut se tromper.]
    Pendant tout son mandat il fait absolument tout ce qu’il veut, de la façon qu’il le veut. [Lévesque a obtenu quand même une élection générale sur la nationalisation de l’électricité contre Jean Lesage.] Un véritable dictateur. [C’est sous-estimer les interventions des corps intermédiaires et des manifestations de protestation. Charest doit en savoir quelque chose maintenant. Idem pour Robert Bourassa contre les chefs syndicaux.] Il pourrait décider de jouer tout l’argent de la Caisse au casino et personne ne serait en mesure de l’arrêter. [WOW ! C’est un peu et beaucoup étirer l’élastique. De la pensée magique. C’est plus compliqué que ça dans la réalité.] Et, à la fin de son mandat, il n’est imputable de rien. [Robert Bourassa a été chassé du pouvoir à Québec par le PQ en 1976. Le public l’a rendu imputable.] Même le président des USA a moins de pouvoir que notre premier ministre. [Comme on le sait, même le check and balance peut avoir des défauts. Obama la vécu durant 8 ans devant un Congrès hostile. La démocratie peut avoir ses travers.]

    Nous pourrions nous inspirer du modèle américain en en corrigeant quelques lacunes : le financement et le mode de scrutin. [La perfection n’est pas de ce monde. La loi de René Lévesque sur le financement des partis politique a abouti à la Commission Charbonneau. Tous les partis ont contourné les motifs de la loi.]

    À cause d’un financement débridé, le complexe militaro-industriel s’est emparé du pouvoir. À tel point que les USA ne sont plus une démocratie mais une oligarchie ploutocratique.. [La séparation des pouvoirs a donc ses limites ! Le Commandant en chef est-ce un titre honorifique, oui ou non ?] Eisenhower les avait pourtant avertis de cela en 1958. Mais aucun de ses successeurs n’a cru bon de donner suite à son avertissement. [Les partis politiques sont soumis aux forces du fonctionnement du capitalisme débridé que nous connaissons.]

    Mais avec un meilleur contrôle du financement des partis et un scrutin à la, proportionnelle, les USA auraient à nouveau un système démocratique supérieur à tout ce qui existe. [Nous n’avons aucune preuve de cela.]Un système que nous pourrions adopter pour un Québec indépendant. [Mon propos consistait à dire qu’il faut travailler à la «défense de l’indépendance politique du Québec d’abord. Cette politique publique nationale doit être claire. Le premier débat des candidats à la chefferie du PQ vient de nous le démontrer devant le public. Tout ce radotage sur la date du référendum est d’une incongruité innommable. Il faut se rappeler l’époque de René Lévesque et Claude Morin pour comprendre que le PQ s’embourbe depuis sa fondation et [s’autopeluredebananise ->https://fr.wiktionary.org/wiki/s%E2%80%99autopeluredebananiser#.C3.89tymologie ] pour reprendre une expression de Jacques Parizeau. (Le Devoir, 23–24 octobre 2004)] Les mode de représentation démocratique pose des problèmes presque inextricables (p. ex. : le cas de Podemos en Espagne).
    La démocratie des sociétés ne se résume pas à une question de votes et d'élections. De Maurice Duverger à Edgar Morin, on a appris que ce rêve de régime électoral parfait a très peu de chances d'exister vraiment. On peut parler de 70 ans de débats sur cette question. Et puis, la démocratie doit se réaliser dans LA société. Cependant, le régime capitalisme a ses lois qui perturbent tous les systèmes. Le Capital, le Profit, le Gain pour soi… Pas facile... Et les médias dans toute cette galère qui représentent-ils vraiment ? Le public constitué de chacun de nous forme son opinion sur une très grande diversité d’opinions que tout le site de Vigile peut en faire une illustration éloquente.
    J’admets que nos institutions sont perfectibles mais le problème majeur et prioritaire du Québec consiste d'abord à travailler à l’affirmation et à la défense de l’indépendance politique du Québec : «État souverain, français, ayant la jouissance juridique de la reconnaissance internationale.»

  • François Ricard Répondre

    12 septembre 2016

    """Dans notre système démocratique, le peuple est souverain malgré les imperfections du système de représentation. Y en a-t-il un de meilleur ? """
    Dans un système démocratique, il est impératif qu'il y ait une nette séparation des pouvoirs: le judiciaire, le législatif et l'exécutif.
    Chez nous, les trois pouvoirs sont entre les mains d'une seule personne: le premier ministre. Il contrôle de façon absolue les députés (le législatif); il nomme et dégomme les ministres(l'exécutif); il nomme les juges (le judiciaire). De plus, il nomme tous les hauts fonctionnaires et institue les commissions (enquête, administration, finance).
    Pendant tout son mandat il fait absolument tout ce qu'il veut, de la façon qu'il le veut. Un véritable dictateur. Il pourrait décider de jouer tout l'argent de la Caisse au casino et personne ne serait en mesure de l'arrêter. Et, à la fin de son mandat, il n'est imputable de rien.
    Même le président des USA a moins de pouvoir que notre premier ministre.
    Nous pourrions nous inspirer du modèle américain en en corrigeant quelques lacunes : le financement et le mode de scrutin.
    À cause d’un financement débridé, le complexe militaro-industriel s’est emparé du pouvoir. À tel point que les USA ne sont plus une démocratie mais une oligarchie ploutocratique..
    Eisenhower les avait pourtant avertis de cela en 1958. Mais aucun de ses successeurs n’a cru bon de donner suite à son avertissement.
    Mais avec un meilleur contrôle du financement des partis et un scrutin à la, proportionnelle, les USA auraient à nouveau un système démocratique supérieur à tout ce qui existe. Un système que nous pourrions adopter pour un Québec indépendant.