Partis en campagne électorale avec des sondages qui les plaçaient en territoire majoritaire, Pauline Marois et le Parti québécois ont sombré pour basculer dans l’opposition avec une équipe privée de sa chef qui a remis sa démission après avoir perdu son siège dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré.
«Ce soir vous comprendrez que dans les circonstances, je vais quitter mes fonctions, a déclaré la première femme première ministre, la voix empreinte de sérénité. J’assumerai mes responsabilités pour assurer une transition ordonnée (…) Les Québécois se sont prononcés et il faut respecter leur choix.»
Vêtue de noir, Mme Marois était accompagnée sur l’estrade de Bernard Drainville, Jean-François Lisée et Pierre Karl Péladeau. «On a raison d’être déçus mais on ne lâchera jamais. On va se relever de cette défaite électorale», a déclaré Bernard Drainville, parrain de la Charte des valeurs.
La soirée s’annonçait longue au 9e étage d’un hôtel du Vieux-Montréal où le PQ avait installé son quartier général. «C’est le pire scénario qu’on pouvait imaginer», a confié une militante.
Après avoir fait élire 54 députés le 4 septembre 2012, ce qui lui avait permis de former un gouvernement minoritaire qui n’a duré que 19 mois, le PQ se retrouve avec une députation réduite à 30 sièges, avec à peine 26% des voix sa pire performance depuis 1970, direction l’opposition officielle pour quatre ans.
Lourdes pertes
L’équipe ministérielle du gouvernement sortant se retrouve décimée. Les pertes les plus lourdes se situent dans l’axe Québec Montréal où Pauline Marois a pourtant concentré ses efforts pendant la campagne. Le ministre de la Santé Réjean Hébert a perdu son siège dans Saint-François. «Je suis déçu, nous avons livré la marchandise, notre parti a une sérieuse réflexion à faire», a déclaré M. Hébert.
La circonscription voisine de Sherbrooke, ancien fief de Jean Charest, est aussi retournée dans le giron libéral. Même le château fort péquiste de Borduas a basculé chez les libéraux au grand dam du ministre Pierre Duchesne.
D’autres ministres ont mordu la poussière : Bertrand Saint-Arnaud, ministre de la Justice et député de Chambly. Le ministre de l’Environnement Yves-François Blanchet a été écarté de son siège dans Johnson ainsi que sa collègue de Crémazie Diane de Courcy, ministre responsable de la langue française. Dans Laval-des-Rapides, l’ancien leader étudiant Léo-Bureau Blouin cèdera son siège au libéral Saul Polo.
Dans Roberval, le péquiste Denis Trottier n’a pas résisté à la vague libérale dirigée par le chef Philippe Couillard qui a comblé un écart de 5912 voix creusé par M. Trottier en 2012. Au Saguenay, le PQ a aussi échappé la circonscription de Dubuc reprise par l’ancien ministre libéral Serge Simard. Dans l’est du Québec, le PQ a perdu les Îles-de-la-Madeleine.
À l’extrémité ouest du Québec, Abitibi Est et Rouyn-Noranda-Témiscamingue ont aussi échappé au PQ. Les péquistes peuvent se consoler avec la réélection de François Gendron dans Abitibi-Ouest. Élu pour la première fois en 1976, M. Gendron battra le record de longévité de Gérard D. Lévesque au cours de ce qui deviendra son 11e mandat.
Consolation aussi dans Saint-Jérôme où le candidat vedette du PQ Pierre Karl Péladeau s’est fait élire.
DÉBANDADE DU PQ
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