Sur fond d’une possible lutte à trois, le compte à rebours en vue de l’élection du 1er octobre 2018 est déjà lancé. François Legault s’est trouvé de nouveaux habits fédéralistes. Philippe Couillard garde les yeux rivés sur le retour de son ministre vedette, Pierre Moreau. Jean-François Lisée dit accueillir «de façon très positive» la main tendue par Québec solidaire (QS).
Mandatés par leurs militants en conseil national à travailler sur des convergences et des alliances avec d’autres partis et mouvements, Amir Khadir et Françoise David ont émis leurs conditions.
En point de presse, le chef péquiste Jean-François Lisée y voyait hier plusieurs «points de convergence»: réinvestir dans les services publics, virage écologiste, féminisme, salaire minimum à 15 $/heure, réforme du mode de scrutin, etc.
Deux divergences marquées demeurent: 1) Même diluées depuis la course à la chefferie, les positions plus «identitaires» de M. Lisée sont aux antipodes de celles plus «inclusives» de QS; 2) Le refus inamovible du chef péquiste à tenir un référendum dans un premier mandat.
Faits têtus
Malgré ces obstacles majeurs, les faits sont têtus. À moins que la CAQ ne s’effondre à la prochaine élection, la division tenace du vote francophone oblige les deux formations à examiner la faisabilité d’un rapprochement ponctuel. Sans fusion, il va sans dire.
L’ex-chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, l’avait bien compris. Il avait même mandaté la députée Véronique Hivon pour ouvrir les pourparlers. La décision fraîchement prise par QS de poursuivre les discussions aux tables des Organisations unies pour l’indépendance en confirme la justesse.
Leur objectif commun est de déloger les libéraux et leur régime d’austérité. M. Lisée en ajoutait hier un deuxième: voter pour «n’importe qui sauf les partis fédéralistes de droite».
Réagissant à l’appel du président de la FTQ à reprendre «goût à l’action politique» sur le thème de «n’importe qui sauf les libéraux», le chef péquiste en profitait surtout pour placer la CAQ, son principal rival face aux libéraux, dans le même panier que le PLQ.
La question qui tue
La question qui tue reste pourtant la même. Une convergence stratégique entre QS et le PQ, même ponctuelle, est-elle vraiment possible? Leurs dirigeants sont-ils prêts aux compromis nécessaires pour le faire?
Faisons un brin de politique-fiction. Même devant un PLQ affaibli comme il l’est maintenant à 31 % d’appuis, tant que la CAQ comptera sur au moins 20 % des voix, un gouvernement péquiste majoritaire frôlera l’impossibilité mathématique.
Beaucoup d’eau coulera certes sous les ponts d’ici 2018. Les libéraux n’ont pas encore dit leur dernier mot. Les campagnes produisent aussi des résultats de plus en plus imprévisibles. Les boules de cristal politiques ne valent plus très cher l’unité, c’est certain.
La convergence n’offre pas non plus de garantie de succès. Elle ouvrirait néanmoins la voie à une manière novatrice et exigeante de faire de la politique au Québec. Sauf erreur, ce serait tout un «changement», et du vrai...
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