Les circonstances qui entourent les événements de Copenhague nous donnent une bonne occasion de vérifier nos principes de stratégie d'État. Ce qui oppose Ottawa, le Québec et l'Ontario se réfère aux principes de coordination et de coopération.
On ne peut mettre ces principes en pratique dans les conditions actuelles, alors que les intérêts divergent et que chaque province de l'espace continental canadien n'a d'autre alternative que se comporter en État et agir en fonction de sa propre appréciation du contexte et de la situation.
Comme aucune solution définitive n'est à portée de personne, tous doivent faire des compromis (principes de flexibilité et de simplicité). Les solutions ne peuvent que se limiter à ce qui est possible dans les conditions actuelles (principe de détermination et maintien d'objectifs praticables et réalisables en termes de temps et d'espace)
Il y a maintenant 193 États dans le monde, en incluant le Québec, déjà implicitement reconnu par les 192 autres, bien que le Québec ne possède pas pleins pouvoirs d'État. Un État se fait reconnaître par ses actes, non par des théories idéologiques.
Dans les circonstances actuelles et à venir, les actes posés par le Québec augmentent en nombre et leur compétence peut devenir de plus en plus reconnue. Voilà le chemin réel qui mène vers l'État de Droit définitif et l'indépendance.
C'est au Québec et aux Québécois qu'il revient de se faire connaître et reconnaître. D'abord en Amérique du nord, alors que les pouvoirs centralisateurs et post-impériaux de Washington et Ottawa sont inaptes à composer avec les exigences contexte actuel (principe d'appréciation du contexte). Ils sont trop lourds et trop éloignés des réalités d'un monde qui se transforme très rapidement et exige des solutions souples (principe de flexibilité.
La réalité, à ne pas confondre avec le réel relationnel, est radicale, causale et semelfactive (ce dernier terme est important et signifie qu'on ne peut et ne doit pas s'accrocher au passé, puisque ce qui est fait est fait et il est inutile d'y revenir).
Comme ni Ottawa ni Washington ne peuvent composer adéquatement avec un contexte et des situations qui leur échappent, ils piétinent et répondent aux exigences actuelles par des expédients. On le voit par leur incapacité de s'adapter aux exigences d'une fiscalité à renouveler de fond en comble et aux difficultés qui les discréditent dans les relations internationales.
Voyez avec impartialité les treize principes de stratégie d'État et dites lesquels ces deux États post-coloniaux parviennent à mettre en pratique.
Comme il existe dans le monde une infinité de situations, aucun gouvernement centralisateur, unitaire et arbitraire ne peut apprécier convenablement chaque situation qui se présente, parce qu'on ne peut le faire qu'en étant complètement présent sur place, avec aptitude et capacité d'apprécier, de déterminer et d'agir. Ces exigences impossibles aux grands États sont celles du monde de demain qui est déjà là aujourd'hui.
Continuons à poursuivre notre travail qui consiste à identifier dans les faits concrets la présence de nos principes de stratégie d'État. Ils sont très simples au fond mais qui n'a jamais été impliqué dans l'action n'y voit que des théories parmi tant d'autres.
Le principe n'est pas une théorie. Le principe est intangible. Il n'est pas abstrait et coupé de la réalité comme une formule toute faite. . Il est le lien invisible qui rapproche les êtres sans les fusionner ni les inféoder. Le principe est libre. Il nous invite à entrer en relation avec le monde qui nous entoure et avec soi-même. L'existence est relation en acte et en puissance et dépasse les mots et les discours fixes. Le discours doit être dynamique, se traduire en acte et non fixé comme si le temps s'était arrêté.
Vouloir piéger et arrêter le temps par des mots et des discours est la tentation du démon Faust. Les mots et les discours doivent s'inscrire dans la relation de l'instant, qui est mouvement, non fixation dans l'image. Dans cette perspective, fondée sur le réalisme du principe de finalité, on ne doit pas confondre l'instant et le moment.
Les événements de Copenhague nous indiquent les voies de l'avenir et le Québec est déjà impliqué. Sa crédibilité d'État naturel et optimal échappe aux États et aux bureaucraties centralisatrices, unitaires, arbitraires et repliées sur elles-mêmes comme Ottawa et Washington.
Voilà pour la métaphysique de ce matin glacial du 17 décembre de l'an de grâce 2009.
JRMS
YES MAN: Hommes pour le OUI!
Continuons à poursuivre notre travail
Tribune libre 2009
René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
17 décembre 2009Ce que révèle le Sommet de Copenhague (192 pays, 5000 journalistes) c'est un Canada pas présentable devenu la cible d'une mouvance écologique mondiale, alors que le Québec se révèle avoir des potentialités pleines d'avenir sur le front du Climat.
Le premier principe de la géopolitique est l'appréciation correct et rigoureux du contexte. Or de ce qui était implicite devient à la face du monde explicite: Les intérêts des pétro provinces (qui contrôlent Ottawa) sont complètement divergent avec ceux du Québec. Le fossé se creuse sans que personne ni puisse rien. Nous assistons au processus naturel de division des cellules (biologie): La mitose.
http://www.vigile.net/La-fin-du-Canada-de-Trudeau
Deuxième principe de la géopolitique, l'appréciation correcte et rigoureuse de la situation:
Et soudainement, contre toute attente, une mouvance écologique mondiale devient l'allié objectif du OUI: Yes Man !
Il importe de comprendre ce qui se passe à Copenhague si on veut en tirer partie. Histoire de catalyser le phénomène de la mitose.
JCPomerleau