Gabriel Nadeau-Dubois a annoncé sa volonté de «sortir du pouvoir la classe politique qui nous gouverne depuis 30 ans». Voilà une idée qui devrait plaire à plusieurs.
La vague de populisme anti-élite qui balaie la planète ne vient pas que de la droite. En Europe, Syriza a brièvement rendu espoir à la Grèce face à l’Europe technocrate et Podemos mobilise la jeunesse espagnole contre les vieilles castes dirigeantes.
Chez les Anglo-saxons, le Labour veut renouer avec ses origines et le parcours de Bernie Sanders a fasciné les observateurs. Nadeau-Dubois s’est déjà intéressé à tous ces mouvements.
Difficultés et défis
Il y a donc un marché à gauche pour cette rhétorique selon laquelle la politique ne marche plus, voire qu’elle n’a jamais fonctionné. Mais au-delà des discours, nous a-t-elle si mal servis, cette classe dirigeante?
Prenons juste le Québec. On aime nommer ses difficultés et ses défis, qui sont aussi réels que nombreux. Il s’agit néanmoins d’une des sociétés au monde où l’on vit le mieux et le plus longtemps, où l’on connaît le moins de crimes violents.
Faut-il continuer de lutter contre la pauvreté? Oui. Arrive-t-il que des politiciens se servent dans la caisse? Aussi. Fait-on le maximum pour que nos jeunes puissent apprendre à lire et aller au bout de leur potentiel? Pas encore. Occupe-t-on notre territoire de manière respectueuse de l’environnement et des populations qui y vivent? On peut mieux faire.
Grandes corvées
Mais sert-on vraiment la politique, nous servons-nous comme peuple en partant du constat que nous sommes un échec et que c’est de la faute de nos élus? Je ne crois pas.
N’empêche. Ce discours ne nous donnera peut-être pas le courage des grandes corvées, il connaîtra quand même de beaux jours. Ne serait-ce que parce qu’il rejoint les sentiments d’une bonne partie de la population, à gauche comme à droite.
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