Commission scolaire de Laval: faute de fonds, le service de francisation écope

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La francisation des enfants de l'immigration n'est pas une priorité à Laval. Ça promet...

Parce qu'elles doivent encore trouver 1,3 million, les écoles de la Commission scolaire de Laval réduisent leurs services de francisation, a appris La Presse. Des élèves et des enseignants de tous les niveaux écopent, mais la situation est particulièrement difficile en maternelle, où des enseignants de classes ordinaires (communément appelées classes régulières) se retrouvent seuls face à des enfants qui ne comprennent pas le français.
À pareille date l'an dernier - donc avant l'arrivée de plus de 350 enfants syriens sur son territoire -, le service de francisation de la Commission scolaire de Laval comptait 20 postes.
Cette année, indique le Syndicat de l'enseignement de la région de Laval, aucun contrat n'a été signé dans ce service.
Jusqu'ici, ces employés étaient envoyés en renfort dans les classes ordinaires pour aider les enseignants et leurs élèves ayant encore une connaissance minimale du français après avoir été dans une classe d'accueil. Ils étaient particulièrement sollicités en maternelle, où il n'y a tout simplement pas de ces classes d'accueil pour nouveaux arrivants, fait remarquer le syndicat.
Jennifer Gagnon, vice-présidente du Syndicat de l'enseignement de la région de Laval, explique que les autorités de la commission scolaire lui ont expliqué ces derniers jours avoir 1,3 million à trouver en 2016-2017 en vertu des règles budgétaires du gouvernement du Québec dévoilées cet été. Trois avenues ont été envisagées à la commission scolaire : une coupe dans l'aide aux devoirs, dans l'aide aux enfants en difficulté ou dans les mesures de francisation.
Or, au cours des deux dernières années, les services aux élèves handicapés et présentant des difficultés d'apprentissage au primaire et au secondaire ont été ceux qui ont été le plus lourdement réduits à la Commission scolaire de Laval. Si la nouvelle compression budgétaire est à la discrétion des écoles, tout indique qu'elles n'avaient plus de marge de manoeuvre de ce côté.
Comme aucun contrat n'a été signé en francisation en cette rentrée, le syndicat constate que c'est là le choix qui a été fait par les directions d'écoles.
«Il est aberrant qu'on en soit encore à couper directement dans les services aux élèves. Les écoles ont à faire des choix odieux et décider entre un déficit et la réussite de l'élève.»
Jennifer Gagnon
vice-présidente du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval

Et ce ne sont pas que les nouveaux arrivants qui écopent, souligne-t-elle. « Dans une classe, quand un élève ne parle pas français et qu'un enseignant doit prendre le temps de lui faire comprendre quelque chose, c'est toute la classe qui en pâtit. Parce que pendant ce temps-là, l'enseignant a pas mal moins de temps à consacrer à tous les autres. »
Le syndicat explique avoir reçu des appels de professeurs qui exprimaient leur inquiétude face à ce qui se passe actuellement dans leur classe.
ÇA COINCE

Du côté de la Commission scolaire de Laval, on admet que ça coince. Raynald Hawkins, vice-président du comité exécutif, signale que la commission scolaire est toujours en mode de résorption du déficit, et ce, dans un contexte où les écoles sont limitées dans les coupes autorisées. Le gouvernement du Québec, dit-il, « interdit de couper dans les bibliothèques, dans la promotion des saines habitudes de vie et dans la prévention de la violence ».
Or, il y a ce 1,3 million à trouver là, maintenant, et tous ces réfugiés syriens à admettre dans des classes d'accueil, « sans que le gouvernement nous donne d'argent supplémentaire pour eux ».
La Commission scolaire n'a pas à donner de directives, a-t-il ajouté. Il revient aux directions d'école elles-mêmes de décider des endroits où faire des coupes en fonction des spécificités et des besoins de chacune.


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