On avait pourtant averti le gouvernement de Jean Charest de ne pas approuver la vente d’Alcan en pièces détachées à la multinationale australienne Rio Tinto, en 2007. Ça demandait juste un peu de courage et une vision de l’avenir où la préservation des intérêts bien compris des Québécois transcendait tout le reste.
Le geste aurait créé un précédent d’autant plus méritoire que trois ans plus tard, Brad Wall, premier ministre Saskatchewan, allait bloquer, lui, la vente de Potash Corp., fleuron saskatchewanais de la potasse, à une autre multinationale australienne, BHP Billiton. L’objectif de la province était de garder chez elle les emplois et la totalité des bénéfices de cette industrie. Et d’éviter un dépeçage à la Rio Tinto qui, une fois au contrôle d’Alcan, a commencé à démanteler méthodiquement notre boutique de l’aluminium.
Depuis sa création, Alcan a fait travailler et nourri des générations de Québécois, à commencer par ceux de Shawinigan où le géant québécois a amorcé sa carrière au début du siècle dernier. Et où aujourd’hui, plus de 425 travailleurs vont se retrouver à la rue d’ici la fin de l’année. Regardons le parcours de Rio Tinto depuis l’achat d’Alcan.
La récession de 2008 a ralenti ses activités : suppression de 1100 emplois dans la production et 140 autres au siège social de Montréal. Fin 2010, la reprise du marché de l’aluminium s’amorce. Mais ô surprise ! Rio Tinto met en vente la Maison Alcan, qui abrite son siège social. La multinationale se cherche de nouveaux locaux « plus petits ». Elle veut maigrir de 100 000 pieds carrés et, ce faisant, viole l’engagement pris, en 2007, auprès du gouvernement Charest d’investir 50 millions de dollars pour « agrandir son siège social ».
Charest ferme les yeux
Rio Tinto fait le contraire, mais ce n’est pas Jean Charest qui va lui donner la fessée. Peut-être aura-t-il éprouvé au moins une petite gêne, vu que c’est lui qui avait conclu ce pacte avec la multinationale? Déjà délesté de 140 personnes, le siège social montréalais devient une coquille vide, les « vraies affaires » de la multinationale se traitant à l’étranger. Fin 2011, pour confondre la critique, les gens de Rio Tinto versent dans l’ironie : il est question de « déménager le siège social de Montréal… à Montréal » !
Du même souffle, la compagnie annonce, plus sérieusement, qu’elle va embaucher des centaines de personnes au pays et moderniser ses usines de la Colombie-Britannique et du Québec, au Saguenay notamment. Mais nouvelle surprise ! Comme Terre-Neuve a de l’électricité à vendre au rabais grâce à son mégaprojet du Bas-Churchill, la porte-parole québécoise de Rio Tinto, Jacinthe Côté, pratique un petit chantage typique de l’ère de la mondialisation où l’État dégraissé fond devant le crois ou meurs des multinationales. Elle dit : « On est prêt à continuer d’investir ici, mais à la condition d’avoir de l’électricité à prix raisonnable et prévisible… » Le message est clair : Hydro-Québec doit réduire le prix de ses kilowatts, sans quoi on s’en ira à Terre-Neuve. Ou ailleurs.
Toujours à l’automne 2011, nouvelle étape dans la cure d’amaigrissement de Rio Tinto qui annonce qu’elle réduit du tiers la capacité de production d’Alcan dans le monde. Treize usines Alcan seront vendues, mais le PDG Tom Albanese et madame Côté jurent que ce sera le statu quo au Québec où les usines sont des plus performantes, assurent-ils. Donc : ni fermeture d’usines ( il faudra attendre un peu pour ça… ), ni congédiements massifs.
Lock-out à Alma
Tout ce remue-ménage inquiète les syndiqués. L’avenir devient problématique. Les 800 travailleurs de l’usine Alcan à Alma, au Lac-Saint-Jean, sont à négocier une nouvelle convention collective. Ils posent trop de questions. En particulier au sujet de la sous-traitance exigée par Rio Tinto, et défendue publiquement par Clément Gignac, maladroit ministre des Ressources naturelles qui raisonne en banquier, ce qu’il était avant de s’aventurer en politique. Soit dit en passant, c’est l’un des malheurs de l’État démocratique moderne d’être infiltré par les gens d’affaires qui en contaminent la mission en voulant le gérer comme une compagnie privée.
Cette sous-traitance permettrait à Rio Tinto de faire fonctionner l’usine sans ses travailleurs en cas de conflit. Autre sujet d’accrochage, l’Australienne considère que les syndiqués d’Alma souffrent de boulimie, côté salarial. Déjà surpayés par rapport au salaire moyen québécois, ils en redemandent. Le premier janvier 2012, elle décrète un lock-out.
Comme par hasard, celui-ci survient au moment où, à l’international, les grands producteurs d’aluminium sont accusés de diminuer les stocks pour faire monter les prix jugés trop bas. Rio Tinto s’en défend : « Le lockout ne fait pas partie d’une stratégie pour réduire la production… »
Mais peu importe, tout le monde dehors ! Pour combien de temps ? Sept longs mois que Rio Tinto mettra à profit pour réduire encore ses activités dans l’aluminium et peaufiner sa stratégie de désengagement au Québec.
Option facile à envisager, car elle a signé avec Jean Charest une entente secrète ( entente envoyée sous le tapis par lui et son ministre Gignac, mais qui fuite dans Le Devoir ) qui lui permet de déroger à ses obligations en cas de « force majeure ». Et, naturellement, le lockout en fait partie, pas seulement… les insurrections et les tremblements de terre.
Les fausses promesses
Selon cette entente secrète, Rio Tinto s’engage aussi à maintenir son siège social à Montréal, à créer des emplois et à moderniser ses usines québécoises. En contrepartie, le gouvernement libéral lui consent un prêt de 400 millions de dollars sans intérêt sur 30 ans et super généreux avec les fonds publics, une « aide fiscale » de 112 millions de dollars.
Parlant de fric, durant le lockout à Alma, Rio Tinto aura compensé une partie de ses pertes en économisant des millions en salaires, en plus d’empocher plus de 74 millions de dollars d’Hydro-Québec obligée, selon une autre entente tout aussi clandestine, de lui acheter des chars de kilowattheures dont elle n’a pas vraiment besoin. Difficile de trouver un gouvernement de maquignons plus « accommodant » que celui de Jean Charest.
Une fois la paix revenue, non sans casse pour les travailleurs d’Alma qui voient la capacité de leur usine réduite des deux tiers, Rio Tinto se lance dans une vaste opération de pub. L’aluminium n’est plus dans sa soupe. Prétendument parce qu’elle n’est plus rentable. Et le conflit à Alma y serait pour quelque chose.
Au tour d'Arvida
« Rio Tinto dévalue sa division aluminium », titre la presse en signalant toutefois que l’usine d’Alma est l’une des plus performantes et rentables au monde. De plus, en 2011, les ventes d’aluminium ont permis à Rio Tinto Alcan d’engranger des profits de 5, 8 milliards de dollars ( moins élevés cependant qu’à l’époque où Alcan était seul maître à bord ), alors que ses ventes se sont chiffrées à 60 milliards de dollars, une hausse de 10 %. Les prévisions sont bonnes : la demande mondiale d’aluminium, qui demeure forte, devrait grimper de 7 % en 2012. Et croître de 4 % par année durant les 20 prochaines années.
Après Alma, c’est au tour d’Avida de subir les foudres de Rio Tinto. Prétextant la vétusté des installations d’Alcan et la volatilité du marché de l’aluminium, la compagnie exige des compressions importantes de la part de ses 750 travailleurs, sinon… À Sorel-Tracy, l’année 2013 part mal. Rio Tinto y possède la minière Fer et Titane. Elle réclame des mises à pied, sinon… Entre 230 et 400 emplois sont en péril, craignent les syndiqués.
Mais c’est à Shawinigan que ça fait le plus mal. L’usine était déjà dans la mire de Rio Tinto, dès 2007. En 2011, elle avait commencé à y réduire la production de moitié, à 50 000 tonnes seulement, en invoquant des difficultés d’ordre électrique. Puis, en août 2013, elle prend les grands moyens en fermant la shop, jugée trop vieillotte. Une solution plus rentable évidemment que sa modernisation.
D’une fois à l’autre, l’argumentaire — boiteux — invoqué par Rio Tinto pour « frapper » est toujours le même : le marché de l’aluminium ne va pas bien, les prix baissent, les salaires sont trop élevés, ça paye pu… Comme si les pétrolières fermaient boutique chaque fois que le prix du baril de pétrole tombait. Mais chez Rio Tinto, on fait les choses autrement : on discrédite d’abord l’usine ciblée, on la dévalue — trop désuète, pas compétitive, pas rentable — et on met à la porte ses travailleurs.
Larmes de Tartuffe
Dire qu’en prenant le contrôle d’Alcan, Rio Tinto avait juré aux ministres angéliques du gouvernement Charest qu’elle assurerait à perpett l’indépendance et l’intégrité d’Alcan. Titre de La Presse, après l’épisode Potash Corp. : « Québec regrette la vente d’Alcan ».
Larmes de Tartuffe aussi que celles de Monique Jérôme Forget. Ministre des Finances et présidente du Conseil du Trésor lors de la vente du géant québécois de l’aluminium (alors 3e leader mondial dans son domaine, chiffre d’affaires dans les milliards de dollars, 379 établissements dans le monde, 73 000 employés dont 8 000 au Québec ), elle laissa tomber la langue de bois après sa démission du cabinet.
« C’est important de garder chez nous certains joyaux… » avoua-t-elle en voyant les « potaches » de la Saskatchewan pas si potaches que ça faire ce qu’elle et son gouvernement n’avaient pas osé faire. L’impuissance pleurnicheuse, en lieu et place de la pugnacité lucide du gouvernement de Régina qui avait dressé, devant la cupidité boulimique de la multinationale BHP Billiton, le mur infranchissable du bien commun de ses citoyens lambda.
Achetée en 2007 au coût de 38 milliards de dollars, Alcan n’en vaudrait plus aujourd’hui que 22. Le désastre est total. « Ce qui reste d’Alcan n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était avant sa vente à Rio Tinto », affirme Yvan Allaire, spécialiste de la gouvernance des entreprises privées et publiques.
Fermeture de l'usine Alcan de Shawinigan
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9 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 août 2013Rio Tinto est une compagnie britannique ayant son siège social à Londres. Rio a des intérêts en Australie. Mais les décisions sont prises par les administrateurs, lesquels sont pour la plupart des personnes vivant au Royaume-Uni.
J'ignore pourquoi certains qualifient Rio Tinto de "compagnie australienne". Cette entreprise a été fondée à Londres, Angleterre et ses principaux actionnaires se trouvent dans ce pays européen. Rio Tinto exploite des gisements et des usines dans plusieurs pays, mais surtout sur des territoires qui font partie du British Commonwealth, comme le Canada et l'Australie.
Les profits de Rio Tinto sont surtout générés, pour le momenet, par ses mines d'or et de diamant. La vente d'électricité occupe aussi un rang plus important que ses revenus provenant de la mise en marché d'aluminium et de fer.
Ce sont des renseignements fondamentaux que des scribes devraient considérer avant d'écrire quoi que ce soit sur Rio Tinto.
Jean-Pierre Plourde Répondre
18 août 2013Ce qui intéresse RioTinto, ce sont les ressources naturelles avant transformation. Les investissements qu'elle fait visent à réduire les coût de main-d'oeuvre. Si Rio Tinto trouvait un acheteur pour ses usines je crois qu'elle les vendrait, tout en gardant nos joyaux, barrages et centrales... qu'elle a détourné à son avantage.
RioTinto ne veut pas s'embarrasser des structure de productions impliquant un grand nombre d'employés, c'est pourquoi elle détruit les infrastructures de l'Alcan en transférant la charge social de ses employés vers des entreprises privés. Au lieu de conserver des emplois à $70,000 par année, elle peut maintenant les convertir en emplois à 20, 30 ou $40 milles dollars sans qu'on ait le rapport de force de lui-imposer un rôle social. On a affaire à un problème de démocratie dont le principe oblige que les citoyens sont souverains sur leurs territoires. RioTinto nous retire ce droit fondamental comme suit:
Un de ses présidents M. Yves Fortier, un membre important d'Option Canada lors du référendum de 1995, s'est vu offrir par Jean Charest, le poste de négociateur en notre nom d'un protocole d'entente dit de l'approche commune.
Ce protocole nous fait perdre nos territoires et nous entraine sous la tutelle d'Ottawa, les Amérindiens étant toujours sous la tutelle Canadienne, on hérite tous de cette tutelle c'est une véritable expropriation de 7 millions d'habitants en faveur d'une infime minorité dont quelques membres seront privilégiés. Ce protocole est un autre coup d'état aussi grave que le rapatriement de la constitution de Trudeau en 1982 où aucune reconnaissance ni emplacement de signature n'a été réservé pour le Québec au bas du document.
M. Charest et le gouvernement canadien ont favorisé l'achat de l'Alcan par Rio Tinto. M. Fortier, était parti de ces négociations.
Le protocole d'entente négocié par ce président d'Alcan nous retire nos droits de compensations sur l'usage de nos territoires, ressources et rivières, en plus de nous en retirer la propriété à moyen terme. Avec Sabia et Desmarais à la Caisse de Dépôt, l'Hydro et la Caisse de dépôt sont en danger de détournement. Les Québécois refusent d'apprendre de leurs erreurs et préfèrent fermer les yeux. La conquête continue dans l'ignorance totale des citoyens. Pour le Canada la guerre contre nous n'est pas finie. On est passé de 90% de la population de l'Amérique vers 1600 à une poche dépossédée dans le nord de l'Améri1que, et on ne comprend toujours pas ce qui nous arrive.
Le problème est beaucoup plus complexe et grave qu'il n'y parait.
Le Canada continue d'investir massivement en propagande dans tous les médias du Québec pour nous dire qu'il s'occupe pour nous d'environnement et d'investissements... qui ne mènent nulle part en rendement pour les Québécois.
Jean-Pierre Plourde,
http://saglacweb.blogspot.com
Archives de Vigile Répondre
18 août 2013Mise à jour concernant la propriété du London Metal Exchange.
On se souviendra de la tentative de fusion de la Bourse de Toronto avec le LME. J'y voyais une emprise plus grande à l'époque de NM Rothschild sur le secteur des ressources au Canada sans trop savoir qui possédait le LME. Goldman-Sach en possédait 20%. Les autres propriétaires importants furent Barclays et Morgan Stanley.
Ce n'est plus le cas depuis un an. La bourse de Hong Kong a acquis le LME en juin 2012 après trois tentatives. (La politesse chinoise requièrent de dire non deux fois à une offre avant d'accepter la troisième itération)
Pourquoi les Chinois veulent tant le LME ? Parce que leur économie exige d'importer beaucoup de métaux et la possession du LME leur donne un avantage stratégique dans les négociations en connaissant l'état des stocks et leur localisation.
http://online.wsj.com/article/SB10001424052702303734204577467912492917718.html
Aussi, LME est une vache à lait.
Elle permet de gros profits pour HKex (Bourse de Hong-Kong).
http://www.efinancialnews.com/story/2013-08-15/hong-kong-exchange-buoyed-by-lme?mod=sectionheadlines-IB-TTmod=sectionheadlines-IB-TT&ea9c8a2de0ee111045601ab04d673622
Aussi, à propos des subpoenae concernant MITS et Golman-Sachs,
Stéphane Sauvé Répondre
17 août 2013La souveraineté, c’est plus qu’une baraque avec un drapeau qui fait des lois. C’est le contrôle des instruments des activités.
Francis Déry
Il a tout dit.
Archives de Vigile Répondre
16 août 2013Le capitalisme transnational se fout des états souverains lorsqu'il possède un rapport de force.
Rio Tinto est lié à l'Empire britannique même s'il a débuté en Espagne. Plus exactement, il est lié à la City. De même que l'Empire est lié à la City. Et c'est la Couronne britannique qui est soumise à la City.
La France n'arrivait pas à obliger Standard Oil à faire des réserves stratégiques sur son territoire malgré ses lois.
En laissant aller Péchiney à Alcan, elle perdait encore plus son pouvoir de contrôle.
La souveraineté, c'est plus qu'une baraque avec un drapeau qui fait des lois. C'est le contrôle des instruments des activités.
Archives de Vigile Répondre
15 août 2013Mise à jour : le New-Jerseyien Tom Albanese n'est plus à la tête de Rio Tinto. C'est l'Australien Sam Walsh depuis janvier 2013. Le président du CA est Jan DuPlessis, un Sud-Africain avec des ancêtres huguenots.
Rio Tinto fut fondé sur une magouille pour acquérir une mine d'argent en Espagne, soi-disant près de l'épuisement. L'acquéreur Matheson est un neveu des fondateurs de Jardine-Matheson qui s'est bâti sur le commerce de l'opium en Chine.
Il s'allie avec la Deutsche Bank nouvellement fondée par Ludwig Bamberger pour acquérir en 1873 les anciennes mines de Tartessos fournissant le roi Salomon. Les fonctionnaires et politiciens espagnols furent soudoyés pour croire à la fable. Une fois achetée, la production a repris de plus belle et au décès de Matheson en 1898, le contrôle est effectivement dans les mains de NM Rothschild & Sons de Londres et De Rothschild et Frères de Paris.
http://books.google.ca/books?id=FgW09Y59CrkC&hl=fr&pg=PA188#v=onepage&q&f=false
Alcan nous faisait déjà chanter avec son usine de Straumsvik en Islande, mais sa production fut stoppée net par la grande panne du 1/9/2010, malgré l'alimentation en gaz naturel de la centrale électrique voisine.
Les difficultés de l'aluminium sont reliés à la spéculation financière de Goldman-Sachs, de JP Morgan Chase et de Morgan Stanley sur les métaux. GS a acheté
Metro International Trade Services en février 2010, qui détient un réseau d'entrepôts certifiés par le London Metal Exchange. Le plus gros entrepôt à Détroit détient le quart de l'aluminium. Les délais entre achats et livraisons passent de 6 semaines à 16 mois. Bref, les stocks se sont cumulés, et les prix chutent.
http://www.nytimes.com/2013/07/21/business/a-shuffle-of-aluminum-but-to-banks-pure-gold.html
La règle qui oblige MITS à déplacer 3000 tonnes par jour, est contournée par des navettes entre ses entrepôts. Les coûts d'entreposage font augmenter les profits de GS en augmentant la prime sur les métaux et 1% est remis au LME.
Bref, la demande baisse. LME est notamment possédé par GS, Barclays et CitiGroup.
Le CFTC américain vient d'expédier des subpoenae à GS pour les activités de MITS.
http://www.nytimes.com/2013/08/13/business/us-subpoenas-goldman-in-inquiry-of-aluminum-warehouses.html?src=recg
http://www.reuters.com/article/2013/08/12/us-cftc-warehousing-idUSBRE97B04R20130812
Si RioTinto se désiste du Québec, ses installations dévaluées, il y a là une opportunité pour récupérer rivières et barrages octroyés à Alcan. Une nationalisation des installations en dépit de la popularité du recyclage par la consigne serait à considérer si on a un bon plan pour réduire la dépendance pétrolière en augmentant la part des métaux légers dans les véhicules de transport collectifs terrestres (tramways, métro, bus, monorail suspendu, etc...) Ce sera à nous de développer nos grappes industriels, et non à Londres.
Alain Maronani Répondre
15 août 2013http://www.infomine.com/investment/metal-prices/aluminum/5-year/
Le prix de l'aluminium a chuté de 1.4 $ la livre a 0.8 $...depuis 2008...il y a un surplus mondial...et pas d'espoir de reprise...on ne peut pas manger de l'aluminium, même estampillé Alcan, heureusement que ceci n'a pas été nationalisé...nous serions en chemise...
Alcan le fleuron québécois ne s'est pas gêné...pour faire la meme chose...
http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-6505QE.htm
Question du député M. André Gerin ( Gauche démocrate et républicaine - Rhône ) a l'Assemblée Nationale Francaise le 9 Octobre 2007...
'M. André Gerin attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi (christinne Lagarde...), sur les menaces qui pèsent sur l'existence de l'industrie de l'aluminium dans notre pays. Jusqu'en 2003, nous disposions d'un fleuron industriel en la matière avec le groupe Pechiney. Celui-ci a fait l'objet d'une OPA d'abord hostile, puis consentie, de la part du géant canadien Alcan, 3e producteur mondial. Ainsi Pechiney a-t-il disparu du paysage productif français. Alcan, pour sa part, a procédé à des fermetures de sites, à des abandons de productions, à la cession de plusieurs établissements, avec, à la clé, de nombreuses suppressions d'emplois. Ce dépeçage s'est effectué avec l'accord des pouvoirs publics français.'
Evidemment dans ce cas c'est surement acceptable, n'est-ce pas ?
Quelques réactions indignés des travailleurs syndiqués québécois à me citer à cette occasion ?
Le capitalisme des uns est-il plus défendable que le capitalisme des autres...?
Le capitalisme de l'Alcan est-il (était-il) plus acceptable que le capitalisme de Rio Tinto ?
Archives de Vigile Répondre
15 août 2013À Shawinigan, une ville qui a connu fermetures d'usine après fermetures d'usine dans les 50 dernières années, on cherche toujours des solutions à l'intérieur du Système pour relancer la ville et ramener la prospérité.
Personne ne veut admettre que le Système n'a que faire des citoyens de Shawinigan et d'ailleurs au Québec car le bien commun n'est pas le fort du Système.
Le Système, c'est le chacun pour soi et le "au plus fort la poche" menant à une sélection naturelle des plus aptes à répondre aux besoins du marché. Appelez cela darwinisme social, car c'est de cela qu'il s'agit lorsqu'on parle du Système.
Un grand Québécois, le regretté syndicaliste Michel Chartrand, avait une solution hors Système, celle d'un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel, pour faire en sorte que tous les Québécois sans exception aient accès à une vie décente et heureuse.
Monsieur Chartrand parle du revenu de citoyenneté dans cette vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=1CKAmHIwZxA
Archives de Vigile Répondre
15 août 2013Excellente synthèse, M. Godin.
À titre de complément, je me permet d'ajouter les pièces suivantes:
- Cours de l'aluminium sur 10 ans
- À 4,3 cents le kilowattheure, le Québec ne serait plus compétitif