Sommet socioéconomique des Premières Nations

Charest annoncera un nouveau fonds d'aide au développement économique

Onze chefs autochtones, 14 ministres québécois et des représentants du gouvernement canadien participeront au sommet

Forum socio-économique des Premières nations


Québec - Le premier ministre Jean Charest n'arrivera pas les mains vides au Forum socio-économique des Premières Nations, qui s'ouvre aujourd'hui. Le gouvernement est prêt à prendre une série d'engagements, dont la création d'un nouveau Fonds de développement réservé aux autochtones.
C'est ce qu'a laissé savoir le ministre délégué aux Affaires autochtones, Geoffrey Kelly, dans une entrevue accordée hier au Devoir. «L'objectif final, ce sera d'avoir une série d'engagements à laquelle l'ensemble des acteurs autour de la table [tiennent]», a souligné M. Kelly.
Le Forum socio-économique des Premières Nations, qui s'ouvre aujourd'hui à Mashteuiatsh, sur les rives du lac Saint-Jean, pour se terminer vendredi, est une première: organisé par l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), il réunit les chefs des onze nations autochtones, des dirigeants politiques de Québec et d'Ottawa et des représentants de la société civile. En tout, 250 personnes sont attendues. Le forum, qui vise l'amélioration des conditions sociales et économiques des autochtones, est coprésidé par le chef régional de l'APNQL, Ghislain Picard, le premier ministre, Jean Charest, et le ministre fédéral des Affaires indiennes, Jim Prentice.
Jean Charest sait déjà où ce forum va atterrir, du moins pour son gouvernement. Depuis quelques mois, le premier ministre rencontre mensuellement M. Picard afin de préparer l'événement. Samedi dernier, M. Charest et M. Picard ont apporté une dernière main aux engagements qui seront proposés.
«M. Charest aura certaines choses à annoncer. Il y aura des annonces d'initiatives qui vont aider le développement économique», a dit M. Kelly.
Le ministre a ainsi cité l'exemple du Fonds de développement autochtone créé en 1998 et doté de 125 millions, qui sont aujourd'hui épuisés. Le gouvernement annoncera le lancement d'un fonds similaire.
«C'est un fonds qui a été très positif dans le passé et qui a fait ses preuves», a dit M. Kelly. «Comme levier, il a eu un impact très intéressant». Ainsi, le Fonds de développement des autochtones a permis la création de 1100 emplois. Alors que chaque dollar investi par le gouvernement du Québec dans chacun des projets devait être accompagné d'un dollar provenant d'autres sources, c'est une contrepartie de 2,35 $ par dollar investi que le fonds a entraînée, a signalé M. Kelly.
En plus du premier ministre, pas moins de 14 ministres québécois se déplaceront à Mashteuiatsh et plusieurs prendront part aux annonces du gouvernement.
Croissance démographique
Sur plan démographique, les Premières Nations connaissent une forte croissance, ce qui pose un défi important en matière de création d'emplois. À cet égard, M. Kelly a évoqué la notion d'accommodements raisonnables, tel le fait d'accorder un certain nombre de contrats à des entreprises autochtones, comme cela s'est fait pour la construction de la centrale de Péribonka, ou encore de réserver des emplois à des autochtones dans des entreprises, comme c'est le cas à l'aluminerie Alouette.
Hier, en lançant ce qu'il a appelé «La Mission 10 000 possibilités», le chef Ghislain Picard a dévoilé ses trois priorités, soit la création d'emplois, la formation de base et la construction d'habitations. Il a dit souhaiter que le forum permette de préciser des engagements concrets afin de créer, en cinq ans, 10 000 nouveaux emplois et, d'ici dix ans, de ramener à l'école 10 000 décrocheurs et de construire 10 000 nouveaux logements.
Le chef autochtone s'attend aussi à des engagements politiques de la part des gouvernements du Québec et du Canada. «Les gouvernements doivent passer aux actes et s'engager formellement à renouveler leurs relations politiques avec les Premières Nations. À défaut de s'attaquer aux problèmes politiques, il sera impossible de livrer une bataille efficace aux différents fléaux qui affectent nos peuples», a affirmé M. Picard dans un communiqué émis hier.
De son côté, Geoffrey Kelly estime aussi que «les solutions à long terme passent par les traités». C'est d'ailleurs la politique du gouvernement fédéral à l'égard des revendications territoriales des autochtones et c'est une politique «à laquelle on adhère», a ajouté le ministre.


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