[Un méga éditorial dans le Toronto Star->10067], et pas très flatteur à part ça! Une très [longue analyse dans le Globe & Mail->10084], et d’excellente mouture. Le Québec est ausculté de près par le reste du Canada. Tout ce qui se dit à la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements reliées aux différences culturelles - le meilleur comme le pire - est soigneusement noté et retenu contre la province mal aimée.
La Commission, laissée à elle-même, ne fait pas de différence entre les propos simplistes, provoquants, carrément inacceptables des uns et des autres. On donne par exemple la même importance, et la même valeur représentative, aux élucubrations d’un quidam sur le coût de la nourriture kasher et les réflexions sérieuses du cardinal Marc Ouellet.
J’ai noté que les réactions aux propos fort sensés du cardinal ont donné lieu à des réactions hystériques de beaucoup de mes collègues. Cela tient de l’anticléricalisme et je comprends l’archevêque de Québec, et les parents catholiques, de s’inquiéter du climat qui règnera dans les écoles lorsqu’on leur confiera la responsabilité d’enseigner les religions. Vous voulez faire un pari? La plus maltraitée sera la religion catholique parce que la rectitude politique poussera les enseignants à être très prudents lorsqu’ils parleront de la religion juive, à être indulgents lorsqu’ils traiteront de la religion musulmane, à être sympatiques avec le protestantisme et carrément idylliques avec le bouddhisme.
Mario Dumont a amené la question de l’immigration sur la table de façon bien maladroite. Même avec la cible de 45.000 immigrants annoncée par la ministre de l’immigration cette semaine, le Québec ne risque pas l’envahissement. Ces immigrants sont nécessaires pour compenser le départ d’environ 24000 personnes vers les autres provinces, l’Alberta en particulier. Je fais le point sur cette question aujourd’hui dans [ma chronique au Journal->10085] car il s’est dit bien des bêtises sur la question cette semaine.
Puis c’est Pauline Marois qui a relancé le débat sur la langue, un débat que l’avocat Guy Bertrand a poussé jusque sur la patinoire du Canadien. Là encore, les radicaux, adversaires de la Charte de la langue française, se sont déchaînés. Et Jean Charest, qui a voulu marquer des points pour l’occasion, s’est carrément planté. [Il rappelle en effet->9955] que «la primauté du français» constitue, tout comme l’égalité entre les femmes et les hommes, une valeur fondamentale. « Ces valeurs sont à prendre avec le Québec. Elles ne peuvent pas faire l’objet d’accommodements raisonnables», dit le premier ministre. Le Parti québécois ne propose pas autre chose.
Il sort de tout des audiences de cette Commission. Gérard Bouchard et Charles Taylor devraient cependant s’efforcer de remettre les uns et les autres dans un contexte plus serein et plus respectueux de l’importance réelle des témoins, pour éviter que cette Commission ne devienne une autre occasion de donner du Québec un portrait peu flatteur. Bien sûr que ce n’est pas toujours beau ce qu’on entend à cette Commission. Mais ce n’est pas toujours beau ce qu’on lit sur ce blogue non plus. Avec le temps, j’ai appris à ne pas me sentir sali par tout ce qui s’écrit ici…
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