Bloc: une résurrection?

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Voter Bloc pour appuyer l'autonomisme de la CAQ


Nous irons voter le 21 octobre. La campagne électorale fédérale est déjà lancée.


Je peux me tromper, mais je sens un frémissement du côté du Bloc.


Oui, monsieur.


Je vois un leadership confiant, des candidatures de qualité, des positions fortes sur les enjeux qui comptent et, surtout, la fin des tensions et des concours de pureté « c’est-moi-le-plus-indépendantiste ».


Comme on le donnait pour mort, enterré et à moitié mangé par les vers, il y a de quoi s’étonner.


Examinons


Comment expliquer cette possible résurrection ?


Par les mérites de la direction actuelle, mais aussi en examinant les rivaux.


On peut faire une longue liste des dossiers dans lesquels Justin Trudeau n’a pas tenu compte des intérêts du Québec : renégociation de l’ALENA au détriment des producteurs de lait, immigrants illégaux, chantiers navals, Netflix, laïcité, achat de l’oléoduc Trans Mountain, creusement des déficits et de l’endettement, etc.


On connaît peu de choses des conservateurs d’Andrew Scheer.


Mais les Québécois qui se souviennent avec nostalgie des années Mulroney mesurent mal à quel point le Canada hors Québec a changé.


Le Québec y est vu comme un gros Nouveau-Brunswick, et sa différence n’est tolérée que si elle ne heurte pas la religion multiculturaliste.


Dans la meilleure des hypothèses, Andrew Scheer sera une version souriante et décontractée de Stephen Harper.


Le néo-démocrate Jagmeet Singh, lui, est sans doute un homme estimable.


Nos débats sur les signes religieux ont cependant fait ressortir que les Québécois souhaitent très majoritairement que chacun vive sa religion avec réserve et discrétion.


Il m’est difficile de voir comment beaucoup de Québécois pourraient se reconnaître et vouloir suivre quelqu’un qui affiche la sienne de façon si ostentatoire.


C’est son droit le plus strict et c’est tout à fait respectable, mais je ne suis pas sûr que ce soit payant quand vous chassez des votes auprès des francophones.


En fait, je suis sûr du contraire.


Ce qui nous ramène au Bloc.


Certes, il fut créé dans un contexte révolu et avec des visées stratégiques radicalement différentes.


Il s’inscrivait dans ce que Jacques Parizeau appelait jadis la stratégie des trois étapes : d’abord, élire le Bloc, puis élire le PQ, puis faire la souveraineté.


Nous sommes à des années-lumière de cela, et pour de bon peut-être.


Mais regardons les choses autrement que sous le prisme de la nostalgie et des occasions ratées.


Alliés


Le gouvernement Legault se dit nationaliste, ce qui est pour le moment indiscutable, tout en assumant son fédéralisme.


Voyez cependant, comme le notait mon collègue Steve E. Fortin, comment ce gouvernement pourtant fédéraliste est traité dans le reste du Canada.


Sa position sur la laïcité, soutenue par deux Québécois sur trois, lui a valu l’étiquette d’ennemi public numéro un de l’establishment politique canadien.


Même si le Bloc est souverainiste et que la CAQ ne l’est pas, ce ne serait pas une mauvaise chose, me semble-t-il, que, sur les questions qui rallient une majorité de Québécois, le gouvernement du Québec ait quelques amis au parlement fédéral.


Pensons-y.