Autochtones à Thunder Bay : des oeufs et des déchets en guise de bienvenue

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Et ensuite, Justin «Pee-Wee» Trudeau se permet de faire des remontrances au Québec sur son supposé racisme

Les Autochtones sont-ils victimes de racisme à Thunder Bay? C'est l'une des questions soulevées lors d'une importante enquête du coroner, qui tente de faire la lumière sur la mort de sept jeunes Autochtones entre 2000 et 2011. Ces jeunes ont quitté leurs réserves éloignées du Nord-Ouest ontarien afin de poursuivre leurs études secondaires. Depuis trois mois, l'enquête a entendu des témoignages de proches, mais aussi de policiers et de médecins légistes. Le racisme dont seraient victimes bien des Autochtones dans la ville y est un thème récurrent.
« Je ne connaissais pas le racisme avant d'arriver à Thunder Bay. »
— Roderick Fiddler, autochtone originaire de Sandy Beach

Roderick Fiddler avait 14 ans lorsqu'il est arrivé à Thunder Bay. Il a quitté sa réserve éloignée de Sandy Lake, dans le Grand Nord ontarien, pour venir étudier à l'école secondaire : « À mon arrivée à l'école, je me faisais harceler », dit-il.
Il se souvient d'avoir été ridiculisé parce qu'il était Autochtone. Il se faisait suivre, insulter, intimider et tourmenter. Aujourd'hui encore, ces souvenirs restent douloureux.
L'histoire de Roderick Fidler n'est pas unique : lors de l'enquête du coroner, des témoins ont raconté qu'on leur a souvent lancé des oeufs ou des déchets par la fenêtre d'une voiture tandis qu'ils marchaient dans la rue. Certains affirment qu'on leur a répété de retourner chez eux : « Ils nous traitent de sauvages », a confié Josh Morrisseau à Radio-Canada. Le jeune homme a témoigné à l'enquête du coroner pour la mort de son frère Kyle, un chasseur et un artiste doué.
Des Autochtones persona non grata?
Le problème du racisme à Thunder Bay a été souligné à grands traits durant les trois premiers mois de l'enquête du coroner.
Des dizaines de personnes sont venues témoigner des sentiments d'exclusion et d'isolement vécus par les jeunes.
« Je crois que c'est important d'en parler », estime l'avocate Christa Big Canoe, qui représente six des sept familles à l'enquête. Elle estime que le problème existe à Thunder Bay, mais qu'il est tout aussi présent ailleurs.
Thunder Bay en chiffres
120 000 habitants
10 % de la population est issue des Premières Nations
cette proportion pourrait atteindre 15 % d'ici 2031, selon Statistiques Canada.

Des Autochtones comme des immigrants
Comme bien d'autres, Roderick Fiddler s'est tourné vers le centre multiculturel lorsqu'il est arrivé à Thunder Bay.
Au départ, l'organisme aidait les réfugiés et les immigrants à s'intégrer à leur nouvel environnement. Mais au fil des ans, sa vocation a changé.
« Nos programmes pour aider les immigrants à s'intégrer sont tout à fait adaptés aux besoins des Autochtones. »
— Moffat Makuto directeur général de l'Association multiculturelle du nord-ouestde l'Ontario

Le centre multiculturel a même un bureau dans une école secondaire de la nation Nishnawbe Aski. Il y offre des conseils aux nouveaux étudiants, comme la façon de prendre un autobus de ville.
« Comme nouvel arrivant, j'ai fait face aux mêmes défis que ceux auxquels font face les jeunes Autochtones qui arrivent du Grand Nord », dit-il. Mais il précise que, contrairement aux immigrants et aux réfugiés, les Autochtones ont très peu de ressources à leur disposition. C'est pourquoi l'Association offre des services aux Autochtones.
« Nous avons des centres multiculturels [au pays] qui accueillent les immigrants et les réfugiés, mais il y a très peu d'aide pour accueillir les Premières Nations dans nos villes. »


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