Isabelle Paré - Alors que l'opposition accuse la ministre de la Culture de rester indifférente devant «le vol de pièces cruciales du patrimoine historique québécois», Christine St-Pierre réclame des explications de BAnQ et un état de situation complet sur les mesures prises pour assurer la conservation, la restitution et l'accessibilité aux documents d'archives de l'État.
La ministre de la Culture a été interpellée hier matin à la période de questions touchant les informations publiées cette semaine dans Le Devoir révélant que des centaines de documents dérobés aux Archives nationales sont aujourd'hui dispersés dans des universités américaines, et parfois revendus à fort prix lors d'enchères publiques (voir Le Devoir des 23 et 24 novembre).
Le critique de l'opposition en matière de culture et député de Drummond, Yves-François Blanchet, a demandé hier à la ministre si elle avait l'intention d'agir et de demander la restitution des fameux documents aujourd'hui détenus notamment par l'Université Harvard et la Newberry Library de Chicago.
Pas un sou
«Les événements rapportés dans Le Devoir sont des événements évidemment qui nous interpellent puisqu'il s'agit de la mémoire du Québec», a répondu la ministre. Mais il est hors de question de verser un sou pour récupérer des documents «qui ont été... si la preuve est faite, qui auraient probablement été volés». «Ce qu'il faut, c'est avoir un état de la situation qui est complet», a-t-elle rétorqué en Chambre, en faisant la lecture d'une lettre adressée au directeur général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), Guy Berthiaume.
Selon l'attaché de presse de Mme St-Pierre, les faits rapportés dans Le Devoir, même s'ils datent, ont été jugés «assez préoccupants» pour que celle-ci réclame à BAnQ un portrait complet des «procédures et moyens mis en oeuvre par [l'institution] pour garantir la conservation, la restitution et l'accessibilité à nos documents d'archives».
Mais le Parti québécois assimile la position ministérielle à de l'«indifférence» pour le patrimoine culturel québécois. «La ministre [...] a en plus ajouté qu'étant donné que les documents étaient conservés dans de bonnes conditions aux États-Unis, les Québécois pouvaient se contenter de copies!, a déploré le député Blanchet. C'est le contraire qui doit se produire: les originaux au Québec, les copies aux États-Unis!», dénonce ce dernier.
Selon le député de Drummond, les déclarations de la ministre envoient un message inquiétant, alors que l'enseignement de l'histoire connaît un recul et que le projet de loi 82 sur le patrimoine culturel affiche toujours de nombreuses lacunes. «Notre patrimoine peut être vendu au plus offrant?, a-t-il lancé. L'étude du projet de loi 82 risque d'être ardue.»
Archives dispersées: la ministre de la Culture demande un état de situation à BAnQ
L'opposition accuse Christine St-Pierre d'indifférence quant au patrimoine
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