Arabie saoudite : la mort pour un vêtement ?

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Les amis de Philippe Couillard et de Pee-Wee Trudeau

Elle a publié sur Twitter une photo d’elle, lunettes de soleil, cheveux tombant sur les épaules. Elle risque l’exécution capitale.
Malak al-Shehri, vous connaissez ? Sans doute pas puisque, à ma connaissance, la « grande » presse quotidienne française n’en a pas parlé ; il faut se tourner vers l’étranger, et notamment le Daily Mail online, pour y lire l’histoire ahurissante de cette jeune Saoudienne.
Elle a publié sur Twitter une photo d’elle, lunettes de soleil, cheveux tombant sur les épaules, bottillons, vêtue d’un manteau trois-quarts d’où dépasse une jupe multicolore descendant à mi-mollet. On croise tous les jours des milliers de Malak dans les rues de nos villes. Pas de quoi fouetter un dromadaire, me direz-vous ? Vous avez tort !
Car la scène se passe dans une rue de Riyad, capitale d’Arabie saoudite. Là-bas, le code vestimentaire féminin comporte obligatoirement – o-bli-ga-toi-re-ment – un voile masquant la plus grande partie de la tête et une abaya, cette robe islamique qui couvre le corps, du cou aux chevilles. Il n’en a pas fallu plus pour que certains Saoudiens s’échauffent. L’une des amies de Malak, à l’abri d’un faux nom par sécurité, a mis sur les réseaux les commentaires que cette photo a suscités : « Il faut qu’elle paie pour son crime. » « Tuez-la et jetez son corps aux chiens. » « Nous voulons du sang. » « Nous demandons l’emprisonnement de la rebelle. » Ah ! La religion de tolérance et de paix…
L’affaire a eu lieu en début de semaine. Aujourd’hui, on ne sait pas exactement ce qu’est devenue Malak. Citant le journal arabe Al Sharq, le Daily Mail annonce que la jeune femme a été arrêtée à la suite d’une plainte déposée par la police religieuse.
Elle risque l’exécution capitale.
Chez nous, nos féministes en peau de lapin regardent ailleurs. Ainsi, et par exemple, l’association Osez le féminisme, porte-drapeau de cette lutte farouche des classes, constelle son site de « campagnes d’action », toutes vachement importantes : « Guide de la routarde », « Journées du matrimoine », « LesBieFamily », « À bas le concours Miss France » et plein d’autres trucs du même tabac. Sur Malak, pas une ligne !
Car, en France, il semble que nous ayons l’indignation sélective. Tout dépend, en fait, de celui qui tient le manche du coutelas et là, comme dans les westerns, il y a les bons et les méchants. Aujourd’hui, le méchant, c’est Poutine : Ukraine, Crimée, Syrie – beurk. Le bon, c’est l’Arabie saoudite. Alors, le Yémen en guerre ? C’est où, ça, le Yémen ? Malak ? C’est bien fait pour elle ! N’avait qu’à se saper comme tout le monde ! Non mais, des fois, on ne va pas arrêter de vendre nos avions pour une donzelle qui se balade « à poil » ! Hollande a même refilé la Légion d’honneur au prince héritier de ce royaume qui, dans les trois premiers mois de 2016, avait déjà décapité 70 personnes.
Et pendant ce temps-là, nos prétendants au trône républicain nous gavent de belles paroles où il est sans arrêt question des « valeurs de la République ». Bon ! Ça va ! J’ai compris. C’est une potion à usage interne et, en aucun cas, un produit d’exportation.
« Oh eh la gauche », en rafistolant votre « Belle alliance », pensez un peu à Malak.


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